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Inquiétant taux de mortalité des abeilles

Les fruits seront plus petits et moins savoureux cet été

durée 14h00
27 avril 2022
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Stéphane Tremblay
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Par Stéphane Tremblay, Journaliste

Moins d’insectes qui butinent, moins de fleurs qui donnent de bons fruits, sont les conséquences d’une importante vague de mortalité chez les abeilles. Des agriculteurs sont inquiets.

Inquiets de l’absence grandissante des pollinisateurs. Inquiets de la diminution de la production de miel. Inquiets de voir la qualité du produit affecté.  En effet, la taille sera influencée, plus petits seront les fruits cet été.

C’est qu’un plant de bleuets, par exemple, peut se faire polliniser plusieurs fois rendant le fruit plus gros, plus goûteux. Moins d’abeilles rendront nécessairement le bleuet moins volumineux et moins savoureux.  

C’est l’explication du producteur propriétaire de la Ferme Hubert Sauvé, Alexandre Sauvé. 

Celui qui est établi à Salaberry-de-Valleyfield fera appel à des ruches en provenance d’un apiculteur de la région pour pallier au manque d’abeilles. « À partir de la mi-mai, je loue entre 25 et 30 ruches pour faire le travail. Nous sommes alors dans un gros boom et il est important que les pollinisateurs fassent le boulot », souhaite celui qui a pris la relève de cette terre appartenant à sa famille depuis plus de six générations.

On dénombre quelque 25 000 abeilles par ruche. Donc, entre 625 à 750 000 abeilles voleront  de fleur en fleur à la recherche de nourriture pour faire éclore les fruits cachés. 

« Les abeilles retourneront dans leurs ruches à la fin de l’été », souligne le propriétaire de la ferme familiale, spécialisée en production maraîchère,  permettant aux gens de la région de manger localement, et ce, depuis des décennies.  

Cependant, une fois l’été terminé, plusieurs abeilles n’auront pas survécu pour une multitude de raisons. L’espérance de vie d’une abeille dite d’été est d’environ deux mois, celle d’automne de six mois.

Cette année, le parasite Varroa destructor est féroce. Il est responsable de la mort de centaines de millions d’abeilles, trop fragilisées pour surmonter le dernier hiver rigoureux. 

Chaque année, la température a son mot à dire. Un printemps passablement chaud, l’an dernier. Cette année, un hiver glacial avec des gels au sol au début du printemps n’a pas aidé la cause. Au contraire.  

Plusieurs entreprises apicoles font état d’un taux de mortalité d’abeilles anormalement élevé cette année. Éric Bélanger de la ferme Les petits écores de Pointe-Fortune a perdu la moitié de sa production, alors que 100 de ses 200 ruches ont été anéanties.  

Certains producteurs de miel qui louaient leurs ruches à des producteurs de petits fruits ne le feront pas cette année pour essayer de réduire l’inquiétant taux de mortalité, qui  varie de 15% à 80% chez certains apiculteurs québécois. Une situation inhabituelle qualifiée de préoccupante par les autorités.

L’abeille est connue pour être le meilleur pollinisateur et pour cause. Une seule abeille est capable de butiner le pollen de 250 fleurs en une heure.  Sur une seule patte, elle parvient à stocker 500 000 grains de pollen. Qu’elle soit sauvage ou domestique, des 100 espèces de plantes faisant partie de nos ressources alimentaires, elle en pollinise à elle seule 71.

L’abeille est dotée d’une vision trichromatique qui lui permet de percevoir les couleurs et le chemin à suivre pour localiser, au cœur de la fleur, les endroits les plus riches en nectar. Elle est très sensible au parfum dégagé par la fleur, à l’ultraviolet et aux couleurs vives comme le bleu et le jaune.

La besogne de l'abeille est de plonger sa trompe à l'intérieur du pistil de la fleur et d’en aspirer le nectar. Elle le conserve ensuite dans son jabot ( une petite poche qui se trouve dans son estomac). Le nectar qui a été récolté est ramené à la ruche où il est ruminé par d'autres abeilles.

Elle a une meilleure capacité au changement de température que le bourdon qui, lui, se fera rare cette année étant vulnérable à une température qui se réchauffe.

De nouveaux pollinisateurs

Étant donné que des ruches ont été détruites ou infectées, des producteurs de petits fruits utilisent les services des insectes indigènes pour la pollinisation cette année. 

Bien que ces insectes ne soient pas comparables aux abeilles en termes d’efficacité, ces invertébrés permettront tout de même aux agriculteurs de limiter les pertes, eux, qui craignent des récoltes moins bonnes.  

Ne pas couper les pissenlits

Pas surprenant que plusieurs municipalités du Québec adhèrent encore cette année au « Défi pissenlits » , dont le but est de sensibiliser la population à l’apport vital des insectes pollinisateurs.

Les pissenlits, premières fleurs à éclore au printemps, sont une source de pollen et de nectar, ce qui est déterminant pour la reproduction et la survie des insectes pollinisateurs, toujours en vie après un dur hiver.

Ces insectes jouent un rôle crucial dans la pollinisation, surtout que ces insectes enregistrent actuellement un taux d’extinction sans précédent.

Les municipalités participant à ce défi s’abstiendront en mai de tondre le gazon des parcs, des espaces verts et des terrains municipaux. Les citoyens sont également invités à ne pas tondre leur tapis vert en mai.

À lire également: 

Un apiculteur de la région perd la moitié de ses ruches

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