Une perte importante de production de miel
Un apiculteur de la région perd la moitié de ses ruches
EXCLUSIF - C’est l’hécatombe. 100 des 200 ruches de la ferme Les petites écores de Pointe-Fortune n’ont pas survécu. Plus de 2,5 millions d’abeilles mortes par un tueur sournois, sans pitié: le varroa.
« C’est un ensemble de facteurs qui est responsable, mais le grand coupable est certes le varroa », lance Éric Bélanger avec un calme déconcertant dans les circonstances.
Ce dernier, qui estime ses pertes à quelque 80 000$, décrit le varroa comme « un gros pou que vous avez dans le dos qui s’attaque aux abeilles avant même leur naissance ».
Scientifiquement, le varroa destructor est une espèce d'acariens parasites de l'abeille adulte ainsi que des larves et des nymphes. Il est originaire de l'Asie du Sud-Est. Non seulement, il a infecté les abeilles de la ferme Bélanger, mais il a tué des centaines de millions d’abeilles chez d’autres apiculteurs québécois. Le parasite, qui amène des virus et fragilise les abeilles, est qualifié d’« ennemi numéro un de l’apiculture ».
« Nous nous battons avec le varroa depuis le début des années 2000. Chaque année, nous avions environ un taux de mortalité de l’ordre de 10%, mais 48%, c’est énorme », précise Éric Bélanger, toujours serein au bout du fil dans cette entrevue accordée à Néomédia.
Pourtant, Éric Bélanger est extrêmement prudent, ne lésinant pas sur les moyens pour effectuer de nombreux dépistages afin de détecter rapidement la maladie chez l'insecte. Malgré tout, des millions d’abeilles n’ont pas traversé l’hiver, encore cette année.
Sachant que la population du varroa double à chacun des cycles de reproduction des abeilles, Éric Bélanger tente de lui barrer la route. « De deux à trois fois par année, on procède également à un traitement naturel ». Mais le varroa est trop fort et continue ses ravages depuis plusieurs années.
Le parasite est soupçonné de participer au syndrome d'effondrement des colonies d'abeilles, notamment en les empoisonnants.
D'ailleurs, il y a quelques années, plus de la moitié des producteurs de miel du Québec craignaient pour l'avenir de leur entreprise en raison d’une précarité de leur production. Heureusement, il y a eu de bonnes années depuis.
Les produits toujours sur les tablettes
Habitué de se retrousser les manches, Éric Bélanger et son équipe mettront les bouchées doubles pour pallier ce manque de production. « Nous avions des réserves de l’an passé qui va nous permettre de continuer à offrir notre gamme de produits », assure celui qui ajoute que son miel est non-pasteurisé et filtré légèrement pour enlever les impuretés.
Un travail colossal attend tout de même ce passionné apiculteur, ancien étudiant en informatique, qui a changé de secteur d’étude en 2007 à la suite de l’achat d’une terre agricole par son père.
Les ruches perdues sont à rebâtir, l'une après l'autre. Les reines devront de nouveau être élevées. Ensuite, les 200 ruches seront disposées à différents endroits, que l'on appelle rucher, par petit groupe de 20 à 24 ruches dans la région de Vaudreuil-Soulanges.
Entre chaque rucher, il y a une distance minimale de 3 km. En procédant de cette façon, les abeilles ont accès à plus de fleurs mellifères et ne se font pas la compétition. Elles font donc plus de miel, plus facilement.
« Deux ans de travail partis à l’eau. Nous devons recommencer et nous serons revenus à la normale qu’en 2023 ».
Encore là, il faut se croiser les doigts qu’aucun autre malheur ne tombe sur la tête des apiculteurs, déjà assujettis au tempérament de Mère Nature.
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