En plus de pratiquer le taekwondo et la boxe, Elinda est devenue à l’âge de 13 ans la plus jeune annonceuse de sports de combat au monde. Jusqu’où l'amènera sa voix électrisante ? 

Elinda est une véritable mordue de sports de combat. Une passion qu’elle partage d’ailleurs avec sa mère, Cynthia, qui gère présentement sa carrière. « Quand ma mère est avec moi, je m’amuse encore plus. Elle me supporte. J’adore partager cette passion avec elle. On parle toujours de boxe et de sports de combat », souligne-t-elle. 

Cynthia se décrit comme étant une « fan finie de la boxe et du UFC » et connaît plusieurs acteurs du milieu. Un jour, devant l'excitation de sa fille pour ce domaine, elle lui proposa tout bonnement d’annoncer un combat. 

C’est donc en compagnie du légendaire Klod Buffer qu’elle anime son premier évènement quelques mois plus tard à l’âge de 13 ans et devient par le fait même la plus jeune fille au monde à le faire. 

Elle se rappelle en riant qu’elle était particulièrement stressée et qu’elle s’est glissée sous les câbles du ring au sol, avec sa jupe à paillettes, au lieu d’entrer comme le veut la tradition, ce qui a pu surprendre la foule. « Les gens s’attendaient à une petite voix, mais quand elle a annoncé, tout le monde est resté bouche bée », témoigne sa mère.

Maintenant âgée de 15 ans, Elinda a depuis animé d’autres combats et finalement quelques galas entiers à elle seule. Cette dernière pratique aussi le taekwondo depuis l’âge de sept ans et a remporté deux ans plus tard l’or aux nationaux des ceintures colorées. Elle fait également de la boxe depuis bientôt deux ans. 

Être annonceuse, avoir sa signature

La fonction de l'annonceur est avant tout de présenter les combattants, et ce selon leur poids, leur origine, leur surnom, leur lieu d’entraînement, leur rang ou record, etc. Il s’agit de faire briller l’athlète. 

Toutefois, son rôle ne s’arrête pas là. C'est celui qui apporte de l’ambiance à une soirée. « C’est toi qui es le chef d’orchestre. Si toi ça ne va pas bien, ça se peut que le gala n’aille pas bien », explique M. Buffer. L’annonceur est là pour apporter une certaine confiance aux athlètes afin d'offrir le meilleur combat possible au public. 

Cela s’accompagne la plupart du temps par les intonations, les gestes, mais aussi une phrase fétiche qui énergise la foule. Elinda a depuis trouvé la sienne, soit « Let’s set the ring on fire ! », ou la cage, si elle annonce pour des arts martiaux mixtes. 

« Tu le ressens qu’elle est elle-même une combattante. Elle sait c’est quoi l’expérience de se battre et quand elle annonce on le sent », affirme sa mère, qui a elle-même déjà pratiqué cet art. « Je comprends les sacrifices et l’entraînement qu’ils ont faits. Je veux les valoriser et mettre de l’ambiance dans la salle », ajoute Elinda. Sa signature est aussi dans le fait qu’elle omet son nom de famille à la manière de Madonna. 

Sa mère, Cynthia, épaule sa fille dans la préparation des soirées en l’aidant à rédiger ses fiches pour qu’elle se concentre surtout sur son animation. Klod Buffer les considère chanceuses de partager cette passion. « J’aurais aimé cela que mon père ou ma mère me suive autant dans mon parcours », admet-il.

Carrière sur pause

La pandémie a bouleversé bien des projets à Elinda et sa mère. Ces dernières prévoyaient entre autres voyager pour annoncer à l’international, notamment au Mexique et aux États-Unis. Des galas de plus grande envergure avaient aussi été organisés. « C’est fou cette pandémie, on dirait qu’elle est venue nous arracher une partie de notre vie, mais cela va revenir! », s’exclame Cynthia. 

En ce qui a trait à sa carrière de combattante, Elinda attend impatiemment un relâchement des consignes afin de passer son test pour obtenir sa ceinture rouge bande noire au taekwondo et aller aux Jeux du Québec. 

Celle-ci devrait aussi commencer à se battre à la Montreal Fight League une fois la situation sanitaire en meilleur contrôle. Elle continue néanmoins ses entraînements privés de boxe au gym G1 à Vaudreuil-Dorion, où elle allait être l’annonceuse maison. 

L’avenir 

Elinda rêve d’animer devant une foule de 50 000 personnes. « J’adore l’énergie du public. Plus il est grand, plus je suis motivée. Je suis plus stressée quand il est petit », explique-t-elle. Elle aimerait surtout annoncer pour la légende québécoise du UFC, Georges St-Pierre, s’il sortait de sa retraite. 

Klod Buffer n’est pas inquiet en ce qui concerne l'avenir d’Elinda. « Elle a déjà cela en elle et a une longueur d’avance sur les autres. Il ne lui reste plus qu’à acquérir de l’expérience. Elle a l’attitude, la voix et l’élégance, ce qui fait qu’elle a déjà tout dans sa cour pour réussir », estime-t-il. 

Ce dernier pense qu’elle a le potentiel de percer le marché américain avant lui et qu’elle est un exemple de la représentativité des femmes dans le sport, qui sont encore peu nombreuses. « Elle est en train de paver une voie. Pour moi, elle est la Manon Rhéaume du ring de boxe », indique-t-il. 

Il n’y a néanmoins personne de plus fier que sa mère. Celle-ci ne redoute pas le moment venu.  « J’adore cela et je vais tout faire pour qu’elle réussisse encore plus . Quand elle sera prête à partir toute seule, ce ne sera pas un problème. Je vais toujours la suivre de loin », assure-t-elle.