« C’est vraiment merveilleux, je suis tellement heureuse ici, j’ai vraiment l’impression que j’ai pris la bonne décision. » -Nayla Martin
De Western Kentucky à Fresno State : la renaissance californienne de Nayla Martin
Après une saison passée dans le Midwest à l’Université d’Evansville, en Indiana, et une autre dans le Sud à Western Kentucky, Nayla Martin a pris la direction de la Californie, où elle s’est récemment jointe aux Bulldogs de l’Université Fresno State.
En entrevue avec Néomédia, l’athlète originaire de Vaudreuil-Dorion, anciennement membre des Hilltoppers de Western Kentucky, explique la décision derrière son transfert vers Fresno State, une décision qui, à la base, n’était aucunement prévue.
« Au départ, je ne pensais pas transférer du tout, j’avais même laissé mes affaires dans mon appartement avant de quitter pour l’été. Je n’étais pas du tout prête à partir. » explique-t-elle.
Son choix de transférer a été motivé par une nouvelle réglementation de la NCAA (National Collegiate Athletic Association), qui permet désormais aux étudiants-athlètes de recevoir des compensations monétaires liées à leur image personnelle.
« À cause du nouveau règlement NIL (Name, image and likeness policy), les athlètes peuvent être payés. À Western Kentucky, le programme de football est vraiment populaire, alors l’école a décidé de relocaliser de l’argent des bourses dédiées aux autres sports pour le donner au programme de football. » ajoute Nayla.
Une sortie forcée et une grande déception
Après avoir quitté l’Université d’Evansville, Nayla Martin avait signé un contrat de trois ans avec les Hilltoppers de Western Kentucky, ce qui lui garantissait une bourse d’études complète. Cela n’a toutefois pas empêché le programme de la pousser vers la sortie.
« Pour me forcer à transférer, ils m’ont tout simplement enlevée de l’équipe. J’avais le choix entre garder ma bourse et rester à Western Kentucky en tant qu’étudiante régulière et avoir mes études payées pour les trois prochaines années ou bien aller sur le portail des transferts pour aller ailleurs et, comme ça, l’équipe récupère ma bourse. »
Nayla Martin déplore la stratégie utilisée par l’équipe de Western Kentucky, elle qui croyait avoir trois ans garantis au sein du programme. « En signant pour trois ans, je pensais que j’avais ma place dans l’équipe, mais c'était seulement ma bourse qui était garantie et non ma place. » déplore-t-elle. « J’étais loin de penser que ça allait se terminer de cette manière. »
Une saison écourtée par les blessures
Ayant souffert d’une blessure l’année dernière, Nayla Martin n’a participé qu’à trois courses lors de sa deuxième saison d’admissibilité. Elle avait alors l’option de demander une saison « redshirt », ce qui lui aurait permis de conserver son année d’éligibilité tout en poursuivant sa réhabilitation sans pouvoir participer aux compétitions.
« À cause de ma blessure, j’avais seulement fait trois courses, j’avais pensé à redshirt et garder mon année, mais après en avoir parlé au coach, il a insisté pour que je ne prenne pas le redshirt. Il disait qu’il fallait que je contribue aux succès de l’équipe. »
Après sa deuxième saison, elle revient au Québec, où elle reçoit la mauvaise nouvelle. « C’est ça qui me fâche, parce que directement quand je suis partie pour la maison, il m’a appelé, un appel de deux minutes pour m’annoncer que je n’avais plus de place dans l’équipe. »
À ce moment-là, la majorité des universités avaient déjà signé leurs athlètes et n’avaient donc plus de bourses disponibles, la plupart des transferts se faisant avant le mois de mai.
Ne sachant pas si elle pourrait obtenir une autre bourse aussi tard, Nayla s’est retrouvée dans une situation délicate. « Je venais de signer mon bail d’appartement pour l’année suivante, mes valises étaient encore là-bas, je n’avais même pas dit au revoir à plein de mes amis pensant que j’allais revenir à la fin de l’été. » confie-t-elle.
Pour elle, la seule raison de rester aux États-Unis était la pratique de son sport et la flexibilité que lui offre la NCAA en matière de conciliation sport-études. « J’aurais aucune raison d’être aux États-Unis si ce n’était pas pour courir, sinon j’aimerais bien mieux faire mes études au Québec. »
Une deuxième chance à saisir
Après quelques jours de réflexion, elle décide de tenter sa chance en entrant dans le portail des transferts. « C’était stressant, parce qu’en mettant mon nom dans le portail, je perdais automatiquement ma bourse. Si je ne trouvais rien, je me suis dit que j’allais revenir au Québec. »
Nayla explique qu’elle n’a pas eu de coup de cœur pour le pays de l’Oncle Sam et qu’un retour dans la Belle Province était loin de lui déplaire. « Ce que j’aime le plus, c’est la conciliation sport-études. J’ai pas vraiment trippé sur les endroits où je me trouvais, je n’ai trouvé le Kentucky et l’Indiana particulièrement le fun, alors je prenais ça comme un signe de la vie que ce n’était pas pour moi. »
Cependant, après son inscription dans le portail, elle reçoit plusieurs offres d’écoles différentes. Avec un nombre limité de bourses et le temps qui filait, Nayla devait rapidement faire un choix.
« Tout le monde était pressé de me faire signer, il ne restait seulement que quelques places. Je parlais à des filles des autres programmes et elles me disaient toutes qu’il restait une place à tel ou tel endroit, alors il fallait que je me dépêche. » décrit Nayla.
Elle a reçu de nombreuses offres de bourses d’études complètes, notamment d’Arkansas State, Miami en Ohio et Florida International. À cela s’ajoutait la nécessité de vérifier que sa future université offrait son programme d’études, en plus d’évaluer la composition des équipes intéressées.
Le renouveau sous le soleil californien
En Californie depuis maintenant quelques semaines, la transition du Kentucky au soleil californien se passe à merveille pour Nayla, qui se dit très heureuse de son choix. « C’est vraiment merveilleux, je suis tellement heureuse ici, j’ai vraiment l’impression que j’ai pris la bonne décision. Je suis le plus heureuse que j'ai été dans ma vie en général et disons que la Californie aide beaucoup, car c’est vraiment une belle place. »
Une saison prometteuse avec Fresno State
Blessée lors de la dernière saison de cross-country, elle n’avait pas pu prendre part aux compétitions avec les Hilltoppers. Cette année, elle enregistre ses meilleurs temps en carrière avec sa nouvelle équipe, en plus d’avoir pris part à quelques courses au Québec cet été.
« J’ai fait quelques courses au Québec, j’ai encore une fois battu mon record personnel au 1500 mètres avec un temps de 4:29, trois secondes plus rapide qu’avant. »
Actuellement en pleine saison de cross-country, Nayla Martin a déjà participé à deux courses pour les Bulldogs : un cinq kilomètres lors du UC Riverside Invitational, le 26 septembre dernier, à l’Université de Riverside, en Californie, ainsi qu’un six kilomètres au Bronco Invitational, qui avait lieu à l’Université de Santa Clara.
Elle y a réalisé deux nouveaux records personnels au cinq et six kilomètres, soit des temps de 18:17.6 et 22:14.3 respectivement. « Pour le cinq kilomètres, j’ai battu mon meilleur temps de 57 secondes et pour le six, je l’ai battu de 41 secondes. Sur le plan personnel, je suis vraiment en train de connaître une saison exceptionnelle. »
Son principal objectif, autant en cross-country que pour la saison d’athlétisme, est de rester en bonne santé. « Une saison sans blessure serait pour moi un gros accomplissement. Pour le reste, je souhaite me qualifier pour les championnats régionaux de la NCAA. »
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