Journée internationale des droits des femmes
Militer pour le changement : le combat quotidien de Kim Barrette
Dans le cadre de la Journée internationale des droits des femmes qui se tient ce samedi 8 mars, Néomédia a décidé de mettre en lumière des membres de la gent féminine qui se démarquent au quotidien. Que ce soit sur le plan personnel ou professionnel, ces femmes méritent d’être propulsées sous les projecteurs à l’aube de cette journée importante.
Dans le monde communautaire, le nom de Kim Barrette est une référence incontournable dans Vaudreuil-Soulanges et ses environs, témoignant de son engagement et de son influence dans la région.
Âgée de 43 ans ans, mère de deux enfants de 9 et 11 ans et habitée par un désir plus grand que nature de vouloir changer le monde, Kim occupe le poste de directrice développement et partenariats chez Centraide Sud-Ouest du Québec depuis maintenant plus de 5 ans. Son expérience en tant qu'intervenante communautaire lui a permis d'acquérir une profonde connaissance des besoins réels sur le terrain.
Un engagement communautaire profond
Kim Barrette a découvert sa vocation au sein du milieu communautaire après avoir traversé des épreuves familiales marquantes.
En toute transparence et vulnérabilité, elle confie: « Mon père a traversé des moments très difficiles. À la fin des années 90, il a reçu un diagnostic de VIH et d'hépatite, alors quand on parle d'exclusion à l'école, je sais de quoi je parle. Les gens disaient qu'il fallait se tenir loin de moi, alors que moi, j'avais besoin de parler de ce que je vivais avec quelqu'un. Heureusement, il y a eu beaucoup de sensibilisation et d'éducation depuis le temps. Mon père est décédé il y a trois ans d'une cirrhose du foie. Entre son diagnostic et son départ, il y a des processus de rechute. J'ai donc été assez jeune en contact avec le monde de l'intervention sociale. Je dirais que c'est un peu tout ça qui m'a amenée vers cette voie. »
Elle a commencé son parcours à la Maison des jeunes de Pincourt, puis à celle de Saint-Lazare, se spécialisant dans le travail auprès des jeunes. Son implication l'a menée à découvrir l'ampleur des besoins sur le terrain et à comprendre l'importance du financement pour les organismes communautaires.
« J'ai fait 15 ans d'intervention communautaire. J'ai commencé à la Maison des jeunes de Pincourt. Ensuite je suis allée à la Maison des jeunes de Saint-Lazare. Cette dernière, et le travail de rue étaient gérés par L'Aiguillage à l'époque. Ensuite, j'ai travaillé auprès des jeunes vulnérables et j'ai développé mon expérience en touchant à tout comme: les appartements supervisés, le travail de rue, l'hébergement d'urgence, le milieu scolaire et la justice alternative », souligne-t-elle.
Après une pause pour se recentrer sur sa famille et poursuivre des études en gestion des ressources humaines, elle est approchée par Centraide pour occuper le poste de conseillère en développement social.
« Pour moi, joindre l'équipe de Centraide, c'était l'équivalent de me promener en Cadillac. Je savais que j'allais travailler pour une organisation qui avait le pouvoir de changer les choses. Entre temps, j'ai su que Centraide avait un nouveau cadre de financement donc que l'organisation finançait les organismes sur plus d'un an et avec un minimum de financement pour avoir un plus grand impact et une stabilité de financement. Je trouvais qu'il y avait une belle réflexion et que cela rejoignait mes valeurs. »
Elle s'est ainsi retrouvée au cœur du financement des organismes, portant la voix des plus vulnérables et contribuant à des changements structurels significatifs.
Une vision de la condition féminine
La place des femmes dans la société contemporaine est un sujet qui fait réfléchir Kim. La mère de famille reconnaît les avancées obtenues au fil des décennies, mais elle met aussi en lumière la pression croissante sur les femmes.
« Nous avons su prouver que nous pouvions être égale aux hommes, mais en contrepartie, nous avons accumulé des responsabilités au point de nous essouffler. Il y a un historique. La femme fait le ménage, élève les enfants. C'est en encore ça, mais en plus, on s'est donné le poids de travailler, de démontrer qu'on est capable autant que les hommes. Notant par contre que pour certains couples, c'est différent. Ça fait qu'aujourd'hui, j'ai l'impression et je m'inclus là-dedans, que nous sommes fatiguées en tant que femmes. Moi-même je me demande comment je fais. Je m'occupe des enfants, des loisirs, de l'épicerie, des factures de la maison et de faire à manger. En même temps, j'avoue que c'est très valorisant en tant que femme de mener plusieurs projets de front, d'être entendues, d'être écoutées », confie-t-elle.
Croit-elle que les femmes soient en partie responsables de cette fatigue collective féminine ? « C'est une bonne question parce que je pense juste que nous avons suivi, la vague de changement qui soufflait sur la société. Mais, je trouve aussi qu'aujourd'hui nous avons encore le réflexe de toujours vouloir en faire plus pour prendre notre place. »
Elle regrette la perte du sens de la solidarité qui existait autrefois, où les familles élargies jouaient un rôle plus actif dans le soutien aux femmes.
« Quand ma mère allait à l'école, ma grand-mère travaillait. Sa mère était là pour aider à faire les repas et l'accueillir quand elle allait dîner à la maison. Aujourd'hui, on ne voit plus ça. Les gens travaillent de plus en plus longtemps, les familles sont moins nombreuses et souvent plus dispersées » se désole-t-elle.
Une inspiration issue d'expériences humaines
Curieusement, lorsqu'on lui demande quelles femmes l'ont inspirée dans son parcours, elle mentionne plutôt des hommes. « Je trouve que les femmes sont parfois dures entre elles. Je me suis souvent entourée d'hommes qui m'ont amenée plus loin », explique-t-elle.
Elle précise cependant que certaines femmes l'ont marquée et qu'elle cherche toujours à s'entourer de celles qui l'inspirent. « Je pense entre autres à ma meilleure amie Mélissa qui est ma soeur cosmique ou encore à mes bénévoles Chloé Raymond et Lilas Bouloum qui siègent sur mon cabinet et mon CARO chez Centraide. Si nous pouvons nous inspirer mutuellement à nous améliorer, nous allons réaliser de grandes choses et aller plus loin. La journée que je ne pourrai plus m'améliorer en tant que femme, en tant que mère ou tout simplement en tant que personne, ce sera le temps pour moi de partir », conclut-elle.
En mettant son expérience au service des autres, Kim Barrette a tracé un chemin inspirant pour tous ceux qui souhaitent faire une différence. Son parcours illustre l'importance d'une implication sincère et d'une vision tournée vers l'amélioration des conditions de vie, tant pour les femmes que pour les personnes en situation de vulnérabilité.
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