À L'Aiguillage de Vaudreuil-Dorion
La passion de Nathalie Pitre : intervenir auprès des plus démunis
Dans le cadre de la Journée internationale des droits des femmes qui se tient ce samedi 8 mars, Néomédia a décidé de mettre en lumière des membres de la gent féminine qui se démarquent au quotidien. Que ce soit sur le plan personnel ou professionnel, ces femmes méritent d’être propulsées sous les projecteurs à l’aube de cette journée importante.
Nathalie Pitre travaille comme intervenante à L'aiguillage depuis 12 ans. Son rôle : accueillir et intervenir auprès des personnes en itinérance à Vaudreuil-Dorion. Avant ce poste, elle a agi comme travailleuse de rue durant 5 ans dans à Salaberry-de-Valleyfield. Sa passion, de son propre aveu : la relation et l'échange l'avec l'être humain. Elle ne le souhaite pas et ne se voit pas faire autre chose.
« À L'Aiguillage, il n'y pas de discrimination, tout le monde est égal, à salaire égal homme-femme, nous travaillons dans un milieu multi-ethnique également », explique-t-elle d'emblée. C'est certain que pour Nathalie, la Journée internationale du droit des femmes est importante, pour souligner le travail accompli et constater qu'il reste beaucoup à faire.
Cependant, dans son cas, elle n'a pas vraiment vécu la discrimination. Elle travaille 35 heures par semaine. Son rôle principal consiste à répondre d'abord aux demandes téléphoniques, pour faire un tri, expliquer le fonctionnement de L'Aiguillage, évaluer si la personne est admissible à leurs services et, le cas échéant, les référer ailleurs. « Régulièrement, des parents appellent pour discuter de leurs enfants à la rue; on peut également les référer pour de l'aide ».
« Nous offrons le service de stabilité résidentielle avec accompagnement (SRA); cela consiste à rendre accessible le programme de réinsertion sociale avec logement permanent; on accompagne et on outille les personnes dans leur recherche et leur réinsertion sociale; on établit un plan d'action avec eux », ajoute Nathalie.
« L'aiguillage peut accueillir 22 personnes en urgence venant de la région et d'ailleurs; le séjour dans les chambres peut durer jusqu'à deux semaines, parfois ça peut être un peu plus long », spécifie Nathalie, il y a beaucoup de roulement. On ne laisse personne retourner dans la rue sans leur donner les nos de téléphone des travailleurs de rue ».
Nathalie poursuit : « Il y en a qui reviennent souvent car, bien sûr, certains partent de loin c'est normal. Je parle souvent avec eux pour les aider à s'intégrer. Tout le monde doit participer au travail de la maison; on essaie de les rendre autonomes dans la cuisine et les tâches de ménage. Ça aide à créer des liens de confiance, on participe avec eux, on commence à la base ».
« La majorité de la clientèle qui fréquente L'Aiguillage a des problèmes de santé mentale ou des problèmes de consommation d'alcool ou de substances, avoue Nathalie. Je dirais que la clientèle a un peu changé depuis la Covid; nous recevons toujours un peu plus d'hommes que de femmes mais aussi des personnes qui n'ont pas d'autre problématique que celle de ne plus pouvoir arriver, à cause du coût de la vie qui a beaucoup augmenté depuis quelques années ».
Ce que j'aime le plus dans mon travail ? : « Je suis une passionnée de l'être humain en général; j'adore partager avec les autres. Ce qui me touche le plus ? Leurs petites réussites, de voir qu'il sont fiers d'eux, contents; ça m'émeut. On leur montre que tout est possible, on les voit au bout du tunnel. C'est merveilleux et touchant de voir ce qui se passe dans leurs visages. J'adore ce que je fais, ce n'est pas un travail, c'est une passion pour moi ».
Nathalie Pitre est détentrice d'une attestation d'études collégiales en éducation spécialisée, elle vit avec la fibromyalgie. Elle est retournée étudier à 42 ans.
« Ma passion, c'est le travail de rue et l'hébergement. J'aime aider les gens et j'apprends tellement d'eux, J'ai toujours été comme ça, se souvient-elle, je tiens un peu de ma mère ».
« Au travail, j'ai appris à mettre mes limites, ça m'a fait grandir, je suis empathique plus que sympathique. Je suis souvent touchée mais je suis capable de laisser mes soucis au bureau. Il faut apprendre à le faire ».
« Le domaine de l'itinérance est difficile; c'est vraiment des personnes qui atteignent le fond. Il y en a plusieurs qui changent de travail après 5 ans pour aller vers d'autres horizons. Mais il ne sera jamais question de cela pour moi, j'adore ce que je fais », conclut-elle avec conviction.
Les types d’intervention sont variées à L'Aiguillage, allant de l’écoute, le soutien et l’échange à la distribution de kits de nalaxone en passant par les dépannages alimentaires ou vestimentaires, l’intervention de crise ou la distribution de seringues ou de condoms.
Pour joindre L’Aiguillage, on peut visiter le https://aiguillage.ca/fr/ ou appeler au (450) 218-6418.
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