Nous joindre
X
Rechercher
Publicité
Présenté par

La présidente de la Fédération des syndicats de l'enseignement prend sa retraite

Josée Scalabrini: statistiques, paperasse, «la profession a tellement changé»

durée 04h00
25 juin 2024
ici

commentaires

ici

likes

 

vues

imprimante
email
Par La Presse Canadienne

Alors qu'elle prend sa retraite, Josée Scalabrini, présidente de la Fédération des syndicats de l'enseignement, appelle à réfléchir collectivement à l'intégration en classe régulière des enfants en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage.

Dans une entrevue de fond avec La Presse Canadienne, la présidente de la fédération qui représente 95 000 enseignants du primaire, du secondaire et de la formation professionnelle a évoqué cette délicate question: jusqu'où il faut aller dans l'intégration en classe régulière?

Lorsque l'intégration en classe régulière des élèves en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage avait été décidée, il y a plusieurs années, «on n'était pas contre», assure la présidente de la FSE, affiliée à la CSQ.

«On nous avait toujours dit qu'il y aurait de l'accompagnement, du soutien» et qu'on allait «permettre qu'on respecte le droit de tous les élèves, donc le droit des autres élèves d'apprendre aussi», se rappelle Mme Scalabrini.

Or, en réalité, «on a vécu l'intégration des élèves en même temps qu'on vivait les grandes coupures. Donc, il y a eu de l'intégration sauvage», tranche-t-elle.

Bien des enseignants se sont retrouvés avec plusieurs «plans d'intervention» par classe pour ces élèves ayant des besoins en soutien différents, et pas suffisamment de professionnels pour les épauler.

Ces missions données à l'école

Au-delà de la composition de la classe, il y a toutes ces missions sociales qu'on donne aujourd'hui à l'école, en plus de l'enseignement des matières.

«L'école est devenue la solution à tous les problèmes de société. Arrive un scandale, arrive une difficulté? Tiens, ça prend un nouveau cours! Il faut mettre ça dans le curriculum — un curriculum qui est déjà débordé», déplore Mme Scalabrini.

«C'est rendu maintenant — les parents n'ont pas le choix, c'est notre société qui est rendue comme ça — mais qu'on dépose des enfants à l'école quand il est quasiment 6h30 le matin puis on vient les chercher à 6h le soir... La seule chose qu'on ne fait pas, présentement, c'est de donner les bains, puis de mettre les pyjamas. Est-ce qu'on s'en va vers là avec la société qu'on vit? Faut se poser de grandes questions», lance la dirigeante syndicale.

La profession a changé

Comment expliquer qu'on peine à recruter des enseignants, qu'il a fallu écourter les formations et recruter des enseignants non légalement qualifiés, alors qu'il s'agit d'une profession somme toute bien rémunérée?

C'est simple, répond Mme Scalabrini: «la profession a tellement changé» au fil des ans que ça en a découragé plusieurs.

Quand on choisit de devenir enseignant, relate-t-elle, on le fait «par passion» parce qu'on veut diffuser du savoir, travailler aux apprentissages, stimuler un jeune, suivre son cheminement.

Or, «c'est devenu tellement bureaucratisé, tellement concentré sur de la paperasse, des statistiques et toute autre tâche connexe (...) qu'ils ne peuvent plus faire ce pour quoi ils sont allés étudier: enseigner». Et plusieurs quittent dès les premières années de leur carrière.

«L'évaluation n'est plus au service des apprentissages de l'élève. Notre évaluation ne sert plus à nous guider dans l'accompagnement qu'on doit faire de nos élèves. L'évaluation est devenue des grandes listes de statistiques qu'il faut remplir pour servir un gouvernement», déplore la présidente de la Fédération des syndicats de l'enseignement.

La retraite

Que fera Josée Scalabrini après sa retraite le 30 juin?

«Je vais prendre des vacances — une chose que je n'ai pas beaucoup eue dans les 16 dernières années. Parce que quand tu es une passionnée comme moi, tu restes toujours accrochée à ce que tu dois faire.»

Aussi, «je vais retrouver Josée. Parce que j'ai le sentiment que Josée, je l'ai perdue dans les dernières années. Elle s'est donnée beaucoup à son travail».

«Après ça, qu'est-ce qu'on fera? C'est l'avenir qui nous le dira», conclut la présidente de la FSE.

Lia Lévesque, La Presse Canadienne

commentairesCommentaires

0

Pour partager votre opinion vous devez être connecté.

RECOMMANDÉS POUR VOUS


Publié hier à 14h30

Entente de collaboration entre l'UQÀM et le CISSS de la Montérégie-Ouest

Le recteur de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), Stéphane Pallage, et le président-directeur général du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Montérégie-Ouest, Philippe Gribeauval, ont conclu une entente-cadre visant à renforcer les relations de leurs organisations dans le secteur de la santé et des services ...

Publié hier à 13h00

Plusieurs collectes de sang à venir dans la région d'ici la mi-juillet

Les occasions de donner du sang seront nombreuses dans la région du Suroît d'ici la mi-juillet. L'organisme Héma-Québec tiendra, d'ici le 14 juillet, plusieurs collectes de sang dans la région de Vaudreuil-Soulanges et du Suroît pour les personnes intéressées à y prendre part.  Voici les dates et le lieux des cliniques programmées:  Mercredi 2 ...

Publié hier à 11h00

Inscriptions en cours pour la 5e édition du Salon de la petite enfance

C'est en octobre prochain que l'édition 2025 du Salon de la petite enfance se tiendra à l'Hôtel MOCO de Salaberry-de-Valleyfield. Les familles de Beauharnois-Salaberry et de Vaudreuil-Soulanges seront invitées à venir y rencontrer différents intervenants en petite enfance regroupés sous un même toit à cette occasion.  D'ailleurs, les entreprises ...

app-store-badge google-play-badge