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Office régional d'habitation de Vaudreuil-Soulanges

Logement social ou abordables: deux réalités, une même crise

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12 février 2024
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Jessica Brisson
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Par Jessica Brisson, Éditrice adjointe

Volontairement ou non, il est fréquent de voir les termes «abordable» et «social» associés lorsqu’on parle de logement. Pourtant, ces deux adjectifs ont pratiquement, en réalité, peu d’aspects en commun.

La Société canadienne d’hypothèque et de logement (SCHL) définit le logement abordable comme suit: « Un logement est considéré abordable s’il coûte moins de 30% du revenu avant impôt du ménage ».

Quant au logement social, on le définit comme « un type d’habitation qui a pour objectif de loger des locataires tout en respectant leur capacité de payer, c’est-à-dire en tenant compte de leur revenu » (Infologis).

Ces logements sont en partie subventionnés par les gouvernements et les Offices régionaux d’habitation. Dans Vaudreuil-Soulanges, les subventions sont accordées par l’Office régional de l’habitation de Vaudreuil-Soulanges (ORHVS)

« Quand on parle de logement abordable, les gens devraient consacrer environ 30% de leur revenu à se loger. Donc, pour se payer un 51/2 à 2300$, par mois, un ménage, c’est-à-dire un parent seul ou un couple, devrait gagner 90 000$. Pour du logement social, les locataires vont consacrer l’équivalent de 25% de leur revenu à leur loyer. Il y a des barèmes très serrés pour se qualifier », explique Manon Charest, directrice générale de l’ORHVS. 

« C’est très compliqué le logement social et le logement abordable. Les critères sont fixés par la Société d’habitation du Québec (SHQ) et la SCHL. On travaille très fort pour influencer le réseau des offices d’habitation du Québec, mais c’est très difficile. Nous avons des règles très contraignantes qui font en sorte qu’il est très difficile de pouvoir aider les gens », déplore Manon Charest.

Actuellement, l’ORHVS gère quelque 261 logements subventionnés dans les Coopératives, les OBNL d’habitation et auprès de propriétaires privés, en plus de compter 254 portes-HLM sur le territoire de Vaudreuil-Soulanges. « On gère environ 500 baux par année et on veut poursuivre cette croissance pour aider le plus de gens possible en attendant de construire des logements », souligne la directrice générale.

Des règles différentes à l’intérieur même de la MRC

Si la MRC de Vaudreuil-Soulanges compte son lot de complexités, on pense entre autres, à l’adhésion de certaines villes à la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), en matière de gestion du logement social, ce n’est guère différent. Selon qu’une municipalité se trouve ou non dans la Région métropolitaine de recensement (RMR), les règles pour accéder au logement social ne sont pas les mêmes.

« Une personne seule ou un couple qui réside dans la RMR ne doit pas gagner plus de 38 000$ par année pour pouvoir bénéficier d’un logement subventionné ou d'un logement en HLM. Hors RMR, c’est 23 500$ qu’un couple, ou une personne seule doit gagner pour bénéficier d’un logement social ou du Programme de supplément au loyer (PSL) », ajoute Mme Charest. 

Sur le territoire Vaudreuil-Soulangeois, 14 municipalités sont incluses dans la RMR de Montréal: L’Île-Perrot, Notre-Dame-de-l’Île-Perrot, Terrasse-Vaudreuil, Pincourt, Vaudreuil-Dorion, Pointe-des-Cascades, les Cèdres, Coteau-du-Lac, Les Coteaux, Saint-Zotique, Vaudreuil-sur-le-Lac, L’Île-Cadieux, Saint-Lazare et Hudson. 

« Il y a une très grande disparité à l’intérieur même de notre MRC pour la possibilité d’offrir du logement subventionné à nos familles vulnérables. La plus grande et celle qui est profondément choquante, c’est quand on regarde Les Coteaux qui fait partie de la RMR. Une personne seule ou un couple qui gagne 38 000$ par année peut bénéficier d’un logement subventionné. Le locataire pourra consacrer 25% de ses revenus à se loger. Mais à Rigaud, qui est hors RMR, un ménage ne peut pas bénéficier d’un logement subventionné s’il gagne plus de 23 500$ par année. Pourtant, les loyers sont plus chers à Rigaud qu’à Les Coteaux » poursuit la directrice générale. 

Comme partout, la loi de l’offre et de la demande influence grandement le coût des loyers disponibles sur le marché. Du coup, s’éloigner des grands centres n’est plus si avantageux.

« Les gens s’en vont de plus en plus loin parce qu’ils n’ont pas les moyens de payer un logement ici, mais on se rend compte que les loyers sont plus chers à Rigaud qu’à Les Coteaux, par exemple. C’est la loi de l’offre et de la demande » de dire Mme Charest. «  À Rigaud, il y a un boom, mais on ne peut pas aider les gens. Pourtant, des logements à 1 500$, 1 600$, pour des 41/2, il y en a. Malheureusement, ils ne peuvent pas être subventionnés parce que nous avons des gens qui gagnent plus de 23 500$. C’est aberrant cette disparité-là. À Saint-Lazare tu gagnes 38 000$ tu es OK, tu traverses à Saint-Clet, non », ajoute Manon Charest. 

Des ententes avec le marché privé

Depuis l’année dernière, la SHQ permet aux offices d’habitation d’octroyer un nombre illimité de logements subventionnés et invite les organisations à conclure des ententes avec les promoteurs immobiliers et les propriétaires d’immeuble à logements. 

Afin de pallier au manque de logement sur le territoire de Vaudreuil-Soulanges, l’ORHVS a conclu, dans la dernière année, une trentaine d’ententes avec différents promoteurs immobiliers. « On développe multiple partenariat avec des propriétaires privés pour être en mesure, d'offrir du logement social aux personnes qui répondent aux critères », explique Manon Charest. 

« Nous avons des jeunes gestionnaires immobiliers qui veulent s’impliquer dans la société et qui nous contacte pour savoir comment ils peuvent aider parce qu’ils sont prêts à libérer quelques-unes de leurs unités pour offrir du logement social. Eux, ça leur assure un revenu garanti qui vient de l’ORH. C’est vraiment beau de voir ça. On invite les promoteurs qui souhaitent s’impliquer à nous contacter. Nous allons leur expliquer comment ça fonctionne », a pour sa part ajouté la gestionnaire de projet à l’ORHVS, Marie-Ève Brisson. 

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