Après avoir refusé de commenter pour des raisons de confidentialité le dossier en lien avec un projet de rénovations extérieures arrêté depuis plusieurs mois, la Ville de L’Île-Perrot fait marche arrière et souhaite apporter quelques précisions.

Rappelons que le 17 juin, Néomédia publiait l’histoire de Cory Maguire et Lyubomira Moskova, ce couple de L’Île-Perrot qui s’est vu dans l’obligation de stopper ses travaux de rénovation. Selon l’inspecteur municipal, les plans présentés ne respecteraient pas la règlementation municipale malgré le fait qu’un permis leur avait été accordé.

« Le permis qui avait été octroyé l'avait été pour des rénovations mineures. Mais c'est à la suite de travaux d’agrandissement et de rénovations majeures que la Ville s'est aperçue d'un problème. Le propriétaire n’avait pas informé la Ville des modifications importantes aux travaux autorisés par le permis qui avait été demandé et octroyé. Ces modifications changeaient carrément la nature des travaux initialement autorisés, et donc nécessitaient un nouveau permis », explique Pierre Tadros, directeur des communications à la Ville de L’Île-Perrot, qui assure que le dossier a été traité « avec diligence et professionnalisme ».

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Le conseil se prononce 

Bien que les travaux aient été arrêtés en septembre, un plan pour les travaux d’extensions a été présenté en février 2021. « La demande a été traitée par le CCU en mars et le conseil s’est prononcé en avril », explique M. Tadros. Selon la résolution 2021-04-098, le Comité consultatif d’urbanisme (CCU) de la Ville a déposé une recommandation défavorable au projet stipulant que divers éléments ne respectent pas la règlementation.

Parmi ces éléments, soulignons les composantes architecturales, l’agencement des matériaux utilisés et la compatibilité avec les bâtiments adjacents. Ceci dit, le propriétaire de la résidence indique que tous les éléments ont été vérifiés avec la municipalité avant le dépôt des plans finaux.

« Après avoir acheté la maison, j’ai travaillé avec la ville pour savoir ce qu’il nous était possible de faire comme travaux. Nous avons regardé tous les aspects comme le choix des matériaux, le revêtement extérieur, tout. J’ai finalement eu mon permis de rénovation et j’ai pu commencer les travaux ». Or, selon le propriétaire, la personne qui avait initialement accordé le permis n’est plus en poste. Questionnée à ce sujet, la Ville n’a pas été en mesure d’affirmer les faits.

« Au-delà du fait que mes travaux sont arrêtés, ce qui me fâche, c’est que la personne avec qui nous avons travaillé au départ n’a pas fait les choses correctement et maintenant c’est moi qui paie. Selon la Ville, il n’y a aucune trace de nos démarches. Pourtant, je me suis rendu à l’hôtel de ville à toutes les étapes pour m’assurer que tout était conforme. Je ne suis pas du genre à me lancer dans un projet de construction sans en avoir la permission », a indiqué Cory Maguire, joint au téléphone ce mardi.

« De son côté, le service de l'urbanisme et de l’environnement a précisé au propriétaire les raisons du refus par le conseil municipal et les éléments qui s'avéraient problématiques dans son projet. Cependant, il n'est pas dans les responsabilités de la Ville de faire des plans pour les citoyens. Dans ce dossier, toutes les étapes et procédures requises par la règlementation ont donc été respectées; et les suivis ont été faits de manière continue et professionnelle », ajoute M. Tadros.

Changement de garde à l’urbanisme

Dans son témoignage, M. Maguire mettait également en lumière l’important roulement de personnel au département de l’urbanisme de la Ville. Cory Maguire indiquait avoir travaillé avec trois inspecteurs différents depuis le début de son projet et que l’équipe qui lui avait accordé son permis n’est maintenant plus en poste.

Lors de la dernière séance de conseil, le 8 juin, le maire de L’Île-Perrot a pour sa part confirmé, à quelques reprises, que des changements avaient eu lieu au niveau de l’urbanisme dans la dernière année. Ceci dit, la nature desdits changements n’a pas été abordée.

« Si, effectivement, Il est vrai que des employés ont quitté la Ville pour aller relever d'autres défis, il est essentiel de savoir que personne n'a été congédié ni même invité à quitter ses fonctions. Il s'agit d'un roulement de personnel; comme il s’en produit, à l'occasion, dans n'importe quelle organisation. Les dossiers de citoyens sont traités par l'institution qu'est la Ville. Aussi, le changement de professionnels n'a absolument aucun rapport avec le traitement technique et légal de ces dossiers », d’ajouter Pierre Tadros.

Un nouveau plan

Ce mercredi, un nouveau plan sera présenté au Comité consultatif d’urbanisme. « Selon la personne impliquée au dossier, notre plan devrait être approuvé. J’avoue quand même avoir perdu espoir », a indiqué le propriétaire. S’il est approuvé par le CCU, le plan devra être présenté aux membres du conseil et être voté lors de la prochaine séance du conseil qui se tiendra le 13 juillet.