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Les citoyens contestent 

Une tempête dans un verre d’eau sur la rue Marquis

durée 14h29
18 mai 2021
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Benjamin Richer
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Par Benjamin Richer, Journaliste

Les travaux prévus cet été sur la rue Marquis à Vaudreuil-Dorion ne font pas l’affaire des résidents. Le projet d’élargissement de la rue et de la piste cyclable leur apporterait bien des désagréments selon eux. 

La rue Marquis, dans Village-sur-le-Lac, ne fait que 84 mètres de long et ne comporte que cinq maisons. Cette dernière connaîtra au cours de l’été 2021 une réfection, soit le pavage de la rue et le réaménagement de la piste cyclable. 

Pour ce faire, la Ville procédera à l’empiétement de 50 cm des terrains des résidents dans l’emprise municipale. Contrairement à la voie cyclable déjà en place, la nouvelle sera surélevée et sera d’une largeur de trois mètres. 

Des interdictions de stationnement de chaque côté de la rue seront donc installées et la boîte aux lettres communautaire sera déplacée sur une rue adjacente. Les travaux seraient d’un coût de 146 000$ sans les taxes selon les informations transmises à Néomédia. 

Les résidents unanimes 

Le projet a été présenté aux citoyens de la rue Marquis le 31 mars dernier lors d’une rencontre virtuelle et tous étaient en désaccord avec le projet. « On trouve que c’est beaucoup d’argent et de travaux pour une petite piste de 84 mètres de long », lance Jean Poirier, résident de la rue Marquis. 

Ceux-ci ont alors proposé que la rue devienne un sens unique, ce qui permettrait l'élargissement de la piste cyclable sans que les terrains ne soient touchés. Cette version serait également moins coûteuse. Après délibération au conseil, la Ville a décidé de conserver le projet initial. 

« Nous avons le sentiment d'avoir été floués dans cette histoire », témoigne, M. Poirier. Les citoyens sentent ne pas avoir été entendus par la Ville. « On avait l’impression que c’était décidé à l’avance », répond-t-il. 

Accès à Saint-Charles

La rue Marquis, qui se joint à la toute fin de l’avenue Saint-Charles, constitue l’une des entrées principales du secteur selon Olivier Van Neste, directeur général de la Ville de Vaudreuil-Dorion. « C’est la seule rue qui donne sur l’avenue Saint-Charles, qui est la collectrice principale. Avec le sens unique, ça impliquerait que les gens qui entrent dans le quartier devraient circuler plus longtemps dans le secteur résidentiel pour accéder au réseau routier supérieur », indique-t-il. 

Toutefois, la rue en question ne joue pas un rôle aussi important pour les citoyens. « C’est le coin des perdus ici. Les gens nous demandent tout le temps des indications parce que c’est la fin de Saint-Charles », explique M. Poirier. Avec un sens unique, les automobilistes devraient passer par la rue Larivée et Boily pour rejoindre Montée Cadieux, une distance d’environ 300 mètres. 

Enjeu de sécurité

La Ville préconise les pistes cyclables surélevées pour avoir des voies plus sécuritaires, notamment durant l’hiver. « On développe notre réseau cyclable à petit pas, et quand on est dans des rues préexistantes, c’est une solution temporaire de marquer sur rue avec des bollards. Dans le cas de la rue Marquis, on arrache le pavage complètement, donc s’il y a des modifications à faire, c’est le moment de le faire », précise M. Van Neste. 

Pour les citoyens, la piste actuelle convenait au besoin du secteur puisqu’ils disent y voir un faible achalandage. M. Van Neste pense autrement. « Dans le réseau de transport actif, c’est l'œuf ou la poule. Ce n’est pas parce qu’il n’y a pas beaucoup de piétons et de cyclistes qu’il n’y en aura pas si on utilise une infrastructure sécuritaire », réplique-t-il. 

Les résidents estiment néanmoins que le fait de rendre la rue sens unique pourrait réduire considérablement le trafic de voitures, rendant donc la rue plus sécuritaire pour les piétons et les cyclistes. Ils ne comprennent pas pourquoi leur rue est visée et pas les autres à proximité, comme Larivée qui donne sur le parc de la Seigneurie, où aucune piste cyclable ni trottoir sont présents. 

Comme le rappelle M. Van Neste, la rue Marquis constitue malgré tout l’accès pour le quartier à la piste cyclable longeant l’avenue Saint-Charles.

Tournure démesurée

L’autre problème pour certains résidents est que la conseillère municipale du district, Céline Chartier, aurait voté malgré le fait qu’elle n’habite qu’à quelques mètres de l’endroit et qu’elle utiliserait la piste cyclable sur Marquis. Pour Gordon Hunter, la conseillère serait en situation de conflit d’intérêt, ce qui l’a poussé à déposer une plainte à la Commission municipale du Québec. 

Le projet, qui ne touche que cinq maisons, prend une tournure démesurée pour la Ville. « Là on veut blâmer la conseillère municipale parce qu’elle utiliserait, éventuellement la piste cyclable pour se promener ou promener son chien. C’est la chose la plus stupide que j’ai jamais entendue. Si un conseiller ou un maire ne prend pas intérêt dans son quartier, il ne mérite pas d’être là », affirme le maire de Vaudreuil-Dorion, Guy Pilon, lors de la séance du conseil municipal du 17 mai 2021. 

M. Van Nest est du même avis et estime qu’il est du rôle du conseiller municipal de voter sur les choses qui se passent dans son quartier puisqu’elle a l’expérience directe du terrain. « Il y a quelques années, nous avons tous voté pour le viaduc sur St-Charles. Est-ce que ça veut dire que les conseillers municipaux sont en conflit d'intérêts parce qu’ils traversent les viaducs ? », questionne M. Pilon. 

Le dossier prend donc des envergures qu'aucune des parties n’aurait imaginées. Le directeur général réitère que la Ville a essayé de diminuer les impacts sur les résidents. Le projet enlevait à la base un mètre de terrain d’un seul côté de la rue. « On a coupé la poire en deux [en prenant seulement 50 cm] », précise-t-il. 

« Que les gens ne soient pas contents, c’est correct. Mais quand je vois des citoyens qui veulent aller à la Commission municipale pour blâmer la conseillère parce qu’elle a appuyé le projet [...] ne blâmez jamais un conseiller municipal qui s’implique dans son quartier, c'est le but même de notre job », déplore M. Pilon. 

Une pétition adressée au maire dans le but d'empêcher les travaux a également été lancée. Elle avait récolté un total de 133 signatures au moment où ces lignes étaient écrites. 

 

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