Retour sur l'éclosion du printemps 2020
Il y a près d'un an, l'hécatombe frappait le Manoir Harwood
13 avril 2020. Depuis un mois le Québec au complet connait désormais le mot COVID-19. Déjà, les cas s’accumulent partout en province. On ne compte plus les foyers d’éclosions dans les CHSLD et le Manoir Harwood de Vaudreuil-Dorion ne fait pas exception.
Des résidents sont atteints du fameux virus dont on ne connait pas encore l’ampleur. Plusieurs en décèdent. Des employés sont en isolement parce qu’ils ont contracté le virus. D’autres, ont décidé de se réorienter par crainte de l’inconnu. Pour arriver à s’en sortir, Jean-François Blanchard, propriétaire du CHSLD de la rue Boileau, à Vaudreuil-Dorion, fait appel à Vincent Bastien et son équipe de Cubix.
Avoir les bons réflexes
Près d’un an plus tard, quelle est la situation au Manoir Harwood? « Depuis le 2 mai 2020, nous n’avons aucun cas, tant chez les résidents que chez les employés. Nous avons mis en place un protocole de dépistage rigoureux. Par conséquent, tous les employés ayant des contacts directs avec les résidents sont testés sur une base hebdomadaire. Ceux qui n’ont pas de contact le sont toutes les deux semaines », explique Jean-François Blanchard.
« Nous avons, avec l’aide de Vincent et de son équipe, été capables de mettre en place, de meilleures mesures de protection et de prévention », ajoute-t-il.
Un an plus tard, Jean-François Blanchard ne peut toujours s’expliquer ce qui l’a poussé à faire appel à Cubix pour la gestion de sa crise. Une chose dont il est certain par contre, c’est que ce fut la meilleure décision qu’il pouvait prendre. « Je me souviens du moment exact où j’ai appelé Vincent pour qu’il vienne nous aider. Je ne pourrais pas m’expliquer à 100% pourquoi j’ai eu ce réflexe, mais ce fut le meilleur que j’ai eu c’est certain », poursuit M. Blanchard.
Revoir ses façons de faire
Habitué à gérer des évènements d’envergure dont le Festival de cirque de Vaudreuil-Dorion ou encore Osheaga, c’est corps et âme que Vincent Bastien et son équipe sont entrés au Manoir, prêt à affronter la tempête. « Ils sont venus en support. Quand ils sont arrivés, nous avions déjà perdu une quarantaine d’employés, dont 30, parce qu’ils avaient contracté le virus. Ils nous ont apporté de nouvelles façons de faire. Nous avons mis en place des moyens de communication efficaces entre autres, avec des walkie-talkies. En CHSLD, ce n’est pas le genre de trucs auxquels tu penses des Walkie-Talkies. Ça nous prenait des gens capables de se virer sur un dix cennes comme on dit et c’est exactement ce qu’ils ont fait et nous ont permis de faire », souligne le propriétaire du Manoir.
Jean-François Blanchard ajoute: « Vincent est venu augmenter la rigueur chez nos employés. Plusieurs ne croyaient pas tant à l’importance de la formation. Maintenant, nous misons beaucoup là-dessus. Nous avons même des champions de la formation. Notre structure est totalement transformée et ça fait une grande différence.»
Présentement, le Manoir Harwood peut se réjouir de connaître une stabilité dans son personnel qui compte pas moins de 135 employés répartis entre la résidence de Vaudreuil-Dorion et le CHSLD Soulanges, à Coteau-du-Lac. « La pandémie nous a aussi permis d’ouvrir une quinzaine de lits à Coteau-du-Lac et d’embaucher une trentaine d’employés. Ce fut un défi particulier d’ouvrir le CHSLD Soulanges en pleine pandémie et de convaincre les familles que c’était un bel endroit pour leur proche. Avec le CISSSMO on disait que nous offrions une alternative au milieu hospitalier et aujourd’hui, nous sommes à pleine capacité », de dire Jean-François Blanchard.
Une solidarité trop souvent oubliée
Si la crise a amené de grands bouleversements, M. Blanchard y voit tout de même un point positif. « Je ne vous cacherai pas que ce fut très difficile humainement. La perte de vie humaine et la façon dont les gens sont partis sont terribles. Par contre, nous avons été capables de nous mobiliser, de regagner la confiance des familles et des résidents. Ça m’a amené aussi à créer une certaine synergie et de nouvelles implications dans la communauté. Nous avons eu la preuve que la société a besoin de cette solidarité, de cette implication. On dirait que ça avait été oublié avec les années. Là, on sent vraiment que nous sommes une communauté tricotée serrée. »
Cette solidarité, Jean-François Blanchard la doit entre autres à une communauté d’affaires rassembleuse et près de ses gens. « Il y a des personnes que je ne connaissais pas particulièrement qui nous ont aidés d’une façon ou d’une autre. Que ce soit en nous offrant les services d’une chanteuse pour la messe commémorative ou encore en nous fournissant des repas. Cette solidarité s’est faite naturellement entre les gens d’affaires et nous en sommes très reconnaissants », conclut-il.
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