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PANDÉMIE COVID-19

Former 10 000 PAB cet été : louable, mais irréaliste selon les syndicats

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1 juin 2020
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Même si elles disent partager pleinement l'objectif d'augmenter le nombre de personnes formées pour répondre aux besoins dans les CHSLD, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et la Fédération des syndicats de l'enseignement (FSE-CSQ) estiment que le projet actuel du gouvernement Legault est irréaliste en ce qui a trait au nombre de personnes à former en tenant compte des capacités du réseau.

Il est également problématique quant à la durée pour la formation à leur avis, qui ne correspond pas à celle prévue pour former des préposés aux bénéficiaires (PAB) pleinement qualifiés.

Rappelons que le 27 mai dernier, le premier ministre Legault annonçait le lancement d'une campagne visant à recruter 10 000 personnes qui suivraient, dès la mi-juin, une formation courte de trois mois qui leur permettrait de devenir préposés aux bénéficiaires (PAB).

Présentement au Québec, les PAB sont formés dans les centres de formation professionnelle qui offrent le programme Assistance à la personne en établissement et à domicile (APED). Cette formation, d'une durée de 870 heures, est dispensée par des enseignantes et des enseignants qui détiennent une formation universitaire en pédagogie ainsi qu'une expérience significative de travail dans le domaine de la santé.

Un grand nombre de ces enseignantes et enseignants est retourné travailler dans le réseau de la santé au cours des derniers mois pour contribuer à la lutte que nous menons présentement contre la Covid-19.

« On va se le dire, il faudra des conditions de travail bonifiées pour attirer un nombre suffisant d'enseignantes et d'enseignants pour former 10 000 personnes sur une si courte période. Considérant qu'avec une formation comprimée, les élèves se retrouveront tous en stage en même temps, le nombre de profs nécessaires sera beaucoup plus important pour assurer un enseignement et un encadrement de qualité pour tous ces élèves. Il faudrait plus de 2 000 enseignants pour faire ce seul travail alors que nous n'avons pas ce nombre d'enseignants pour l'ensemble des formations en santé dans tout le réseau », estime Sonia Ethier, présidente de la CSQ.

De son côté, la présidente de la FSE-CSQ, Josée Scalabrini, est préoccupée par la qualité de la formation qui sera dispensée.

« Il est difficile de croire que le programme qui sera offert permettra une formation pleinement qualifiante pour le métier de PAB, alors qu'il sera amputé de plus de la moitié des heures de cours présentement obligatoires. Contrairement aux diplômés ayant reçu toute leur formation, les élèves de ce programme écourté ne seront formés que pour un nombre limité de compétences. Oui, il faut trouver des solutions pour former rapidement les gens face à l'urgence que l'on vit, mais il faut éviter le piège des formations à rabais pour ne pas fragiliser cet important secteur à moyen et long terme. Or, nous proposons justement un modèle viable pour pallier cette lacune », a -t-elle précisé.

Solutions proposées 

De l'avis de la CSQ et de la FSE-CSQ, il demeure tout de même réaliste que le programme d'APED soit exceptionnellement offert cet été, au nombre le plus important possible de personnes intéressées.

Ainsi, les organisations sont d'avis qu'en plus de la partie théorique, il faut privilégier un modèle de formation qui permettrait à ces personnes d'être rapidement déployées dans le réseau de la santé dans le cadre de stages rémunérés et supervisés par des enseignantes et enseignants.

Leur formation serait complétée à temps plein ou à temps partiel dans le courant de l'année jusqu'à l'obtention du diplôme.

« Le Québec pourrait compter rapidement sur une nouvelle cohorte importante de travailleuses et de travailleurs qualifiés et polyvalents, qui auraient été formés adéquatement par des enseignantes et des enseignants qualifiés, tout en étant rémunérés. Nous croyons qu'il serait possible d'attirer des enseignantes et des enseignants pour relever ce défi, en leur offrant notamment des conditions de travail bonifiées », explique Josée Scalabrini, présidente de la FSE-CSQ.

« La pénurie de préposés aux bénéficiaires ne date pas d'hier. Malheureusement, les compressions budgétaires et les conditions de travail difficiles, maintes fois dénoncées par nos organisations au cours des dernières années, y sont pour beaucoup. Maintenant, il est temps de trouver des solutions, et la CSQ et la FSE-CSQ sont disposées à y contribuer », conclut la présidente de la CSQ, Sonia Ethier.

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