Une demande de AVENIR ILE PERROT
Étude sur une fusion municipale : peu d’élus de l'île Perrot embarquent
Le mardi 10 juin dernier, des représentants du groupe citoyen AVENIR ILE PERROT ont remis une pétition aux élus des quatre municipalités de l'île. Celle-ci leur demandait de considérer l'option de réaliser une étude gouvernementale gratuite portant sur la pertinence ou non d'une fusion des quatre localités. Néomédia s’est entretenu avec les élus des municipalités concernées pour connaître leur point de vue sur la question.
À Terrasse-Vaudreuil, le maire, Michel Bourdeau ne voit pas la nécessité d’une fusion entre les quatre localités. « Présentement, nous avons déjà des ententes qui existent entre nos municipalités et tout se passe bien. Par exemple, sur le plan de la sécurité publique, où on fait appel à d’autres services de sécurité incendie lors d’une intervention sur le terrain. Sinon, nos citoyens peuvent utiliser certaines infrastructures des autres localités. À mon sens, ça fonctionne bien actuellement, alors je ne vois pas la pertinence de fusionner nos quatre municipalités pour en faire une seule. Pour notre part, on n'est pas d’accord avec cette demande », souligne-t-il d’entrée de jeu.
De plus, M. Bourdeau précise que la pétition déposée par AVENIR ILE PERROT n’était pas sérieuse. « En l’observant de plus près, on se rend compte que certains signataires ne demeurent pas sur l’île Perrot et que certains ont seulement signé par leurs prénoms. Bref, ce n’est pas du tout sérieux. »
Même si l'étude gouvernementale demandée par AVENIR ILE-PERROT est gratuite, M. Bourdeau précise que sa réalisation engendrerait des coûts. « Ça occuperait nos fonctionnaires municipaux puisqu'il faudrait fournir des informations au gouvernement pour sa réalisation. De toute façon, à mon avis, il y a trop de différence entre nos municipalités pour envisager une fusion. Terrasse-Vaudreuil est enclavée. Toutes les particularités qui distinguent nos localités disparaîtraient si on devenait une seule municipalité. »
Même son de cloche du côté de la mairesse de Notre-Dame-de-l’Île-Perrot, Danie Deschênes. « Ça pose un questionnement sérieux quand certains signataires ne vivent pas sur l’île, mais qu’ils appuient une démarche visant à analyser si une fusion serait avantageuse ou non. Même le porte-parole du regroupement citoyen n’est pas un citoyen de chez nous. On s’est rendu compte que des personnes qui ont demandé de l’information sur la pétition ont vu leur nom y être apposé sans en avoir été informé. Cette manière de fonctionner n’entre pas dans nos valeurs.»
Elle précise que les deux tiers des signataires de la pétition demeurent sur le territoire de la Ville de L’Île-Perrot. « C’est elle qui a le plus davantage à fusionner avec les autres. C’est un piètre échantillonnage si on considère combien de citoyens demeurent dans nos quatre localités. Quand on veut déposer une pétition, il y a une procédure à suivre. Il faut bien faire les choses sinon c’est incomplet et ça manque de sérieux.»
Pour Mme Deschênes, les citoyens de l’île Perrot ont besoin de stabilité et de continuité et non pas d’être divisés. « De toute façon, notre porte est toujours ouverte pour discuter d’une collaboration intermunicipale, et ce, pour n’importe quel dossier comme l’aréna ou la patinoire réfrigérée. Pour nous, une fusion ne serait pas pertinente. »
À Pincourt, l’administration municipale ne penche pas en faveur d’une fusion. « Nous remercions Avenir île Perrot du dépôt de leur pétition. Considérant que les membres du conseil municipal de Pincourt ont rencontré l’organisme dans le passé, et que le conseil devait également tenir compte des avis contraires grandissants de citoyens de plus en plus vocaux, la Ville de Pincourt a décidé de ne pas aller de l’avant», indique-t-on dans un courriel acheminé à Néomédia.
Une île une ville 2.0 ?
Il n’y a qu’à L’Île Perrot où l'idée d'adopter une résolution pour appuyer la demande d'AVENIR ILE PERROT n'est pas balayée du revers de la main. « Je m'explique mal comment les autres municipalités peuvent refuser cette demande. Ça les regarde, mais pour notre part, nous avons accepté le dépôt de la pétition. Maintenant, nous allons en discuter entre nous et voir si on va de l'avant en appuyant la demande. Personnellement, je n'ai jamais caché que je suis favorable à une mise en commun des ressources de l'île. Même lors du dernier congrès de l'Union des municipalités du Québec, la ministre du MAMH a dit qu'il fallait penser dans cet esprit-là, soit la mise en commun des ressources d'un territoire», mentionne Pierre Séguin.
L'élu pousse plus loin sa réflexion. « Les municipalités héritent de plus en plus de compétences et elles doivent les gérer, bien souvent, sans le budget qui va avec. Plus la Ville est grande, plus la relève est assurée. Par exemple, ici, nous avons une greffière, tandis qu'à Vaudreuil-Dorion, ils en ont plus qu'une. Si la nôtre tombe malade, il n'y a pas de relève. »
M. Séguin confirme que l'idée de fusionner les activités des quatre localités en une seule ne date pas d'hier. « Ça fait trente ans qu'on en parle! Quand j'étais à la tête d'une association de gens d'affaires, le sujet était d'actualité. »
Quelle est la prochaine étape? « On va discuter du sujet autour de la table du conseil et prendre une décision si oui ou non on appuie la demande de AVENIR ILE PERROT. Il va falloir vider la question une fois pour toutes. Si c'est le cas, on pourrait adopter une résolution en ce sens dès la prochaine réunion. »
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