56 recommandations pour encadrer
L’Assemblée nationale reçoit le rapport final sur les écrans et les jeunes

Par Félix Sabourin, Journaliste
Après plusieurs mois de travaux, la Commission spéciale sur les impacts des écrans et des réseaux sociaux sur la santé et le développement des jeunes (CSESJ) a publié son rapport final jeudi 29 mai.
Créée par l’Assemblée nationale en juin 2024, la Commission avait pour mandat d’examiner l’effet des écrans sur la santé physique, mentale et sociale des jeunes, et de proposer des recommandations pour mieux encadrer leur utilisation.
Le rapport préliminaire, publié en avril, avait déjà influencé la décision du ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, d’interdire les téléphones cellulaires dans les écoles primaires et secondaires du Québec.
D’une longueur de 165 pages, le rapport final formule 56 recommandations visant à favoriser un usage plus sain et équilibré des écrans chez les jeunes.
Une consultation étendue
La Commission a misé sur une consultation directe et participative. Plus de 500 élèves ont été rencontrés dans 17 écoles primaires et secondaires réparties dans 13 villes. Parallèlement, plus de 7000 personnes ont répondu à un questionnaire en ligne, un record de participation pour une initiative de ce type.
Un encadrement renforcé
Parmi les recommandations phares, la Commission propose de mandater l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) pour élaborer des balises claires sur le temps d’écran, adaptées à chaque tranche d’âge.
Une stratégie nationale de sensibilisation est également suggérée, visant à informer les jeunes, leurs parents et les milieux scolaires des bonnes pratiques à adopter.
La Commission recommande aux parents d’agir activement dans l'encadrement du temps d’écran en :
- évitant les écrans dans les chambres;
- proscrivant leur usage avant le coucher;
- accompagnant les enfants pendant leur temps d’écran;
- limitant leur utilisation pendant les repas et les moments en famille;
- ayant recours à des outils de contrôle parental.
Dans les établissements scolaires, les écrans devraient être utilisés uniquement à des fins pédagogiques. La Commission recommande aussi de fixer un âge minimum pour l’inscription aux réseaux sociaux, assorti de mécanismes de vérification efficaces.
Par ailleurs, le rapport propose d’encadrer les systèmes de monétisation et de microtransactions dans les jeux vidéo, ainsi que de mieux baliser la publicité numérique, notamment les contenus diffusés par les influenceurs.
Enfin, la Commission insiste sur la nécessité de restreindre l’accès des mineurs à la pornographie en ligne, et de renforcer l’éducation à la sexualité à l’école afin d’outiller les jeunes à développer un esprit critique face aux contenus sensibles.
Une responsabilité collective
Les commissaires précisent que ces recommandations ne visent pas à interdire l’usage des écrans, mais à mieux en encadrer l’utilisation, en tenant compte des réalités diverses vécues par les jeunes à travers le Québec.
Pour en savoir plus
Le rapport final et le rapport préliminaire sont disponibles en ligne sur le site de l’Assemblée nationale du Québec.
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