« Le deuil d’un enfant, c’est la pire tragédie qu’un humain peut vivre » -Marilyne Picard
Marilyne Picard obtient un gain pour les familles endeuillées

Par Félix Sabourin, Journaliste
Le gouvernement du Québec a annoncé une bonification de l’Allocation famille afin de mieux soutenir les parents qui vivent la perte d’un enfant mineur. La mesure permettra de prolonger l’allocation pendant douze mois suivant le décès d’un enfant, offrant ainsi un soutien financier temporaire aux familles touchées.
Bouleversée par la tragédie survenue dans une garderie de Laval en 2023, la députée de Soulanges, Marilyne Picard, a entamé une réflexion sur les conditions des familles endeuillées. Elle a commencé à formuler des propositions pour améliorer le soutien aux parents qui ne reçoivent actuellement aucune indemnisation lors du décès d’un enfant mineur.
« La problématique est que les enfants qui décèdent par maladie ou par une cause de noyade, les parents ne sont pas indemnisés pour les frais funéraires ou pour toutes autres dépenses. » explique Marilyne Picard.
Peu après la tragédie, elle a eu l’occasion de présenter ses idées à ses collègues lors d’un caucus de la Coalition avenir Québec (CAQ).
« J’ai la chance d’exposer la problématique à mes collègues, dont le Premier ministre, François Legault. Je leur ai fait part que dans le fonds, les parents qui perdent un enfant par maladie ne reçoivent que deux jours payés selon les normes du travail ainsi que trois jours sans solde. » explique la députée.
Un constat jugé inacceptable
La famille de Marilyne Picard a déjà été confrontée à une situation similaire, à la suite du décès de deux enfants dans un accident de la route. Dans ce cas, une indemnisation avait été versée par la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ), ce qui n’est pas le cas pour un décès lié à une maladie.
Pour la députée, cette réalité est inacceptable, particulièrement dans les cas de maladies graves. Elle évoque les nombreuses difficultés vécues par les familles, souvent isolées et sans ressources au moment du deuil.
« Par exemple, une mère dont son enfant est atteint de la leucémie, qui s’absente du marché de l’emploi pour être au chevet de son enfant malade et du jour au lendemain, l’enfant meurt, cette mère doit absolument retourner travailler parce que l’allocation familiale cesse immédiatement. » explique-t-elle.
« J’ai vu des mères perdre leur enfant et aller faire des entrevues d’embauche alors que ça faisait des années qu’elles n’étaient plus sur le marché du travail. Elles n’avaient plus d’expérience de travail, elles étaient bouleversées et en plein deuil. C’est la même chose pour le père aussi. Le deuil d’un enfant, c’est la pire tragédie qu’un humain peut vivre. »
Le soutien du premier ministre
Après avoir exposé la situation des parents endeuillés, la députée affirme que le premier ministre François Legault a rapidement été interpellé par cette réalité.
« Mr Legault m’a dit devant tout le monde lors du caucus du parti, que ce genre de projet est la raison pour laquelle on fait de la politique et de lui revenir avec un projet concret. » a mentionné la députée de Soulanges.
Deux autres députées, Catherine Blouin, députée de Bonaventure et Isabelle Poulet, députée de Laporte, se sont jointes à elle pour travailler à l’élaboration d’un projet concret. Celui-ci a été officiellement présenté au premier ministre en décembre dernier.
Une mesure concrète adoptée
Le gouvernement a accepté de bonifier l’Allocation famille malgré le contexte budgétaire difficile.
« Contre toute attente, il a embarqué dans notre projet. Même avec le contexte budgétaire qui n’est pas très évident, que le Premier ministre débloque deux millions de dollars pour le projet, mes collègues et moi-même sommes très reconnaissantes de son appui. »
Grâce à cette nouvelle mesure, l’allocation sera maintenue pendant douze mois après le décès d’un enfant mineur. Ce soutien temporaire vise à permettre aux familles de préserver une certaine stabilité financière pendant leur période de deuil.
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