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Elections provinciales - Vaudreuil

Entrevue audio avec Cynthia Bilodeau (candidate QS dans Vaudreuil) - Episode 2/2

durée 17h00
8 juillet 2022
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Par Jean-Michel Lhomme, Journaliste
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Les élections provinciales auront lieu le 3 octobre prochain. Comme pour tous les candidats, Néomédia vous propose de faire plus ample connaissance avec celui ou celle qui souhaite vous représenter à l'Assemblée nationale. Aujourd'hui entrevue avec Cynthia Bilodeau. 

Mère de trois enfants, elle est enseignante au primaire à l'école de la Perdriolle de l'île Perrot. Bien qu’engagée de longue date auprès de son syndicat et de divers organismes, ce sera sa première candidature politique. Elle défendra les couleurs de Québec Solidaire dans la circonscription de Vaudreuil. 

Dans cette seconde partie de notre entrevue porte Cynthia développe ses projets pour Vaudreuil et la vision de Québec Solidaire pour la province.

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Cynthia Bilodeau, depuis le début de cette entrevue, nous évoquons votre entrée en politique, mais pour être tout à fait précis, vous y aviez déjà mis un pied en 2020, lorsque vous êtes impliqués dans le comité environnemental de Peter Schiefke, le député fédéral de Vaudreuil-Soulanges. Alors, si cela semble parfaitement cohérent avec vos engagements et vos convictions environnementales, je ne peux m'empêcher de remarquer que Peter Schiefke est membre du Parti libéral, que vous vous engagez aujourd'hui sous les couleurs de Québec Solidaire, pour affronter Marie-Claude Nichols, qui est députée sortante et membre … du Parti libéral. Est-ce par déception du parti libéral que vous vous êtes engagée auprès de Québec Solidaire ?

Cynthia Bilodeau: "Une fois n’est pas coutume, je vais vous répondre non. Vous savez, ces gens que vous nommez, ce sont des gens que j'apprécie particulièrement. 

Peter Schiefke, je l'ai rencontré à plusieurs reprises, je l'ai vu dans des événements. En fait, je l'ai rencontré aussi quand je rencontre les nouveaux résidents, dans les événements, dans les fêtes estivales, sur l'île Perrot particulièrement. Pour moi, la personne de Peter Schiefke est un véritable exemple. C'est un gars sympathique qui est près des gens. Donc absolument rien à dire. Et bien sûr c’est la marche du fédéral, donc je ne le vois pas vraiment comme un opposant dans le sens où on ne joue pas sur les mêmes intérêts. 

Madame Nichols, même chose. Je l'ai rencontrée à plusieurs reprises. Quand on fait des visites à Québec avec nos élèves, on l'appelle, elle vient nous voir à l'Assemblée nationale dans l'entrée. Donc les humains derrière ces gens-là, je les apprécie particulièrement. Ce sont des gens qui font ce qu'il faut dans leurs régions respectives. 

Maintenant, pour ce qui est de leur parti c’est autre chose. Le Parti Libéral est en pleine chute présentement. Ça ne va pas très bien. Leur chef est… bref vous vous voyez dans les médias la même chose que moi. À l’inverse ce que je vois dans Québec Solidaire, c'est un espoir dans le futur.

Les sondages sont sortis récemment. Les jeunes voteurs qui sont dans les CEGEP, dans les universités votent largement Québec solidaire. C'est à eux que j'enseigne, c'est l'espoir dans le futur. Clairement, je n'aurais pu faire aucun autre choix.

Bien sûr, je me suis fait dire par mes collègues et amis, quand ils ont appris la nouvelle : « aucune surprise ». Si je m'étais embarqué dans un autre parti, là, j'aurais peut-être perdu, même des amis. Mais bien sûr, personne n'est surpris. On parle beaucoup d'environnement, mais il y a aussi toute la justice sociale qui est derrière le féminisme, la démocratie. Tout ça est porté par Québec Solidaire, c'est ce qui m'intéresse particulièrement."

Vous faites le choix de Québec Solidaire, mais vous faites aussi le choix d'un engagement provincial. Tous les sujets que vous venez d'évoquer, est-ce qu'ils n'auraient pas été mieux défendus au niveau fédéral ?

Cynthia Bilodeau: "Probablement. Cependant, je n'ai pas ces galons-là. Je me verrais mal argumenter avec Peter Schiefke en anglais, en Français et passé de l'un à l'autre. Je n'ai pas cette qualité-là. Assurément, on se reparlera dans dix ans, on verra. 

Mais je me sens beaucoup mieux au niveau provincial. J'ai beaucoup moins d'affinités avec tout ce qui se passe dans le Canada anglais, beaucoup moins de connaissances. En fait, je n'ai jamais visité le Canada anglais, j'ai visité dix-huit pays dans le monde, mais je n'ai pas visité le Canada anglais." 


Alors, revenons à Vaudreuil. J'aimerais connaître vos projets et votre point de vue sur quelques sujets majeurs de la circonscription.
Commençons tout de suite par celui de l'hôpital de Vaudreuil-Soulanges et plus généralement la question du réseau de la santé. Est-ce que les dernières mesures, les dernières annonces, vous semblent aller dans le bon sens ? Que proposez-vous spécifiquement pour Vaudreuil ? 

Cynthia Bilodeau: "Un jour, un hôpital ? On peut y croire, mais bon, je pense que ça fait huit ans que c'est sur la table et ça progresse très peu. Ça ne fait aucun sens. 

J'ai de jeunes enfants, j'ai ma famille aussi. Mes amis qui m'entourent vont se faire traiter en Ontario, vont se faire traiter dans Montérégie Sud, ça ne fait pas de sens.

J'ai des amies qui ne peuvent même pas accoucher dans la région de Vaudreuil-Soulanges. Elles doivent accoucher en Ontario, C'est une catastrophe. Cet enfant va naître avec un acte de naissance de l'Ontario. 
Par ailleurs, je me dis que tant qu'à construire un hôpital, réfléchissons à tout ce qui va l'entourer.

Réfléchissons aux conditions de travail, de ces métiers à prédominance féminine qui sont assez majoritaires dans l'hôpital. Mais aussi on pourrait peut-être penser une politique d'achat local d'achat biologique. Il y a déjà le marché écologique à Coteau-du-Lac et les Coteaux qui y réfléchissent. Il y a déjà des pourparlers qui s'enclenchent tranquillement. Ça sera quelque chose de très intéressant. Je pense qui serait avant-gardiste dans la région." 


Vous parliez de l'hôpital en disant que ça fait huit ans qu'il est annoncé et reporté. On sent que le temps, le temps vous semble long. Comment faire accélérer le projet, la construction, la mise en œuvre ? Est-ce qu'un député provincial a la main ?

Cynthia Bilodeau: "Je ne sais pas le poids que le député provincial peut avoir. Par contre le député provincial qui est assis dans la chaise de Vaudreuil a clairement son mot à dire.

Il y a probablement des liens à faire entre les intervenants pour faciliter tout ça. Je pense qu'on est vraiment tout près là, j'ai quand même espoir. Là, je veux dire le terrain choisi. Il y a des choses qui avancent clairement à construire un bâtiment de cette envergure, ça va être toute une paire de manches. Donc je pense qu’en tant que député provincial, mon rôle serait celui d’un facilitateur entre les intervenants."


Puisqu'on parle de construction, parlons aussi d'un autre sujet, celui du logement. Vaudreuil connaît une importante pénurie en termes de logements abordables. Comment proposez-vous de résoudre le problème ?

Cynthia Bilodeau: "C'est quelque chose avec lequel je vais devoir parler avec le parti. C'est tellement gros ce problème-là.

Moi-même j’ai dû partir de l'île Perrot. Pour avoir plus grand, j'ai dû reculer. Et le trafic que cela crée sur la 20, sur la 40. Tous ces gens qui doivent aller travailler vers Montréal, mais qui doivent reculer de plus en plus en plus dans les régions. Cet étalement urbain ne fait pas de sens.

Je pense que d'abord une amélioration des transports en commun pourrait être très utile dans cette thématique. Dans le cas où on n'était pas capable d'intervenir sur le prix et sur les logements abordables, on est minimalement capable d'intervenir sur l'amélioration des transports en commun. 

J'habite dans la circonscription à côté, à Soulanges et je n’ai aucun accès.  Comment mes enfants vont-ils faire sans avoir une voiture ? Ça ne fait aucun sens. Donc si on ne peut pas améliorer le logement, améliorons au moins les transports en commun pour s'y rendre."


Autant la question des transports, notamment sur Vaudreuil,  est une question qui intéressent beaucoup des citoyens par rapport aux difficultés qu'ils ont tous les jours à se déplacer autant la question des transports en commun semble un petit peu moins bien imprimer dans l’opinion publique. 
Comment faire en sorte que la population adhère plus et qu’elle soit plus motrice pour faire en sorte que les pouvoirs publics développent plus et plus rapidement une offre de transport en commun?


Cynthia Bilodeau: "C'est toujours très surprenant pour moi d'entendre ça. Du moment qu'on met le pied en dehors du Canada, en dehors du Québec, on réalise qu’il y a tellement d'endroits dans le monde où c'est très bien développé. Rien qu’en Europe, le transport en commun, c'est incroyable. 

Je pense qu'en amenant des exemples concrets d'autres endroits dans le monde où ça se passe très bien et où on économise (parce qu’au final on en revient toujours malheureusement au signe de dollar) on peut y arriver.

Mais bien sûr il faut que prendre le transport en commun versus une voiture solo, ce soit aussi un acte gagnant financièrement. Là, même pour les loisirs, si on veut aller avec une jeune famille à Montréal pour une journée, c'est encore plus facile et moins cher d'y aller en automobile. Quitte à payer le stationnement là-bas à 20, 25 ou 30 dollars. Cela revient moins cher que de payer chacun son petit billet train chacun, son petit billet de métro, c'est quelque chose qui ne fonctionne pas. Encore plus quand on amène des jeunes qui éventuellement vont avoir à étudier à l'université à Montréal.

Ces enfants, ce sont les futurs décideurs."


On voit bien que dès qu'il y a une mixité de transport routier et de transports collectifs, les projets ont tendance à se complexifier d’une manière absolument incroyable. Est-ce que ce ne serait pas plus simple de mettre de côté la question des transports en commun dans un premier temps et de simplement qu'on se concentrer sur le développement du transport routier ?

Cynthia Bilodeau: "Le problème avec ça, c'est plus en a des routes de qualité, plus les gens prennent leur voiture. Plus les routes sont belles, plus les routes sont larges, plus on offre de routes, plus on demande aux gens indirectement de s'acheter des voitures solos. Donc non, moi je n’y vois aucun sens.

Clairement. La position de Québec Solidaire, je la défendrai bec et ongles.
Et pourtant je ne suis pas une grande utilisatrice de transports en commun parce que je n'y ai pas accès de façon adéquate. Pendant les années où j’habitais l’île  Perrot, j'allais travailler à pied avec ma poussette ; été comme hiver. Donc ça, je l'ai vécu pendant plusieurs années, mais ce n’était pas un transport en commun. C'était un transport actif.,

Mais quand même. J'ai vu une économie financière, bien sûr, avec une voiture au lieu de deux. Donc non, ça moi, le transport en commun, c'est le nerf de la guerre. 

Rendez-vous compte, même sur de grandes distances, transport en commun ne fonctionne pas. Parfois, je dois aller à Québec pour des instances de la CSC. J'ai un seul train Viarail qui est disponible pour pouvoir y aller. Si ça ne fonctionne pas, c'est fini. C'est quelque chose. On est loin d'une bonne offre de service, très loin. Donc il y a clairement une marge de manœuvre." 


Vous êtes enseignante, au moins pour quelques semaines encore. La question de la jeunesse est donc au coeur de votre préoccupation, de votre engagement. Que proposez-vous de concret pour la jeunesse de Vaudreuil ? 

Cynthia Bilodeau: "Mais ça va bien. La jeunesse de Vaudreuil va bien. Je le vois avec mon plus vieux qui a quatorze qui est florissant. 

Leur programme d'univers social à l'école est particulièrement intéressant. Ça a changé complètement depuis que nous, on est passé à l'école. On leur parle de mondialisation, des effets positifs, négatifs. On leur parle de tout plein de choses. De mon point de vue, la jeunesse est en marche clairement.

Ce que je pourrais regretter c'est qu’ils ne puissent pas avoir accès à un CÉGEP. Localement, ce sont des enfants qui doivent quitter la région de Vaudreuil à chaque fois pour aller aux études. Ça fait quand même beaucoup de transport.

Non seulement au Cégep, mais aussi à l’université qui est encore plus loin. Mais bon, j'ai vécu la même chose. Je venais de Victoriaville, j'avais un CÉGEP, mais j'ai dû m'expatrier pour aller à l'université à Québec. Donc ça fait partie de la réalité.

Mais moi j'ai vraiment confiance dans la jeunesse, honnêtement, je les vois aller et j'entends le contraire dans les médias quand on dit qu'il n’y a pas d'employés chez Tim Horton et chez McDo. Où sont les jeunes ? Ils sont là et ils sont au travail. J'ai vraiment confiance je vois que leur souci est clairement tourné vers les changements climatiques.

Il y a une ouverture d'esprit qui n’était pas du tout là il y a quelques années. Une ouverture aussi aux ethnies qui sont différentes. C'est ainsi : plus les gens se mélangent, plus les gens apprennent à se connaître et avoir des amis de tout acabit qui viennent de plein de pays différents. C'est une richesse incroyable pour faire avancer des idées."


Dernier sujet d'actualité moins local, mais tout aussi important pour les citoyens : le pouvoir d'achat. Le gouvernement Legault promet, en cas de réélection, de distribuer un nouveau chèque de 500  dollars pour  juguler l'inflation. Est-ce que Québec solidaire propose plus ?

Cynthia Bilodeau: "Vous connaissez l'expression qui dit dans les pays du tiers monde « n'amenez pas de poisson aux gens qui ont faim, mais apprenez-leur à pêcher » ?

Je crois qu'on est à l'autre extrême. Avec ces 500 dollars, je crois qu’on lance de l'argent par les fenêtres. Tout cet argent investi dans des programmes sociaux ferait de grands changements.

Donc, non, je ne pense pas que Québec Solidaire ira en ce sens. Particulièrement pas pour les 500 dollars distribués à tout le monde sans considération du revenu familial. Le point de vue Québec Solidaire est toujours pour le groupe, pour la collectivité. Donc justement les programmes sociaux pour aller éventuellement complètement abolir la pauvreté au Québec."


Ceci étant dit, il y a quand même en ce moment une inflation qui est qui est très forte, qui n’est pas spécialement un phénomène québéco-québécois, mais plutôt une inflation mondiale. En cause, la guerre en Ukraine, les effets de la pandémie et toutes les pénuries que ça a engendrées. Pas mal de facteurs qui se conjuguent. Alors, les 500 dollars, je vois bien que ce n'est pas votre tasse de thé, mais ça a l'avantage, d’être une réponse concrète. Que feriez-vous ?

Cynthia Bilodeau: "La première chose qui me vient en tête, c'est l'augmentation du salaire minimum à 18 dollars de l'heure. Donc ça, c'est le gros numéro un actuellement, c'est un des projets de Québec Solidaire.
Ensuite, bien sûr agir sur les conditions de travail qui doivent être grandement améliorées dans le d
omaine public. C'est ce qui me viendrait en tête pour l'instant." 

Le 3 octobre prochain, tous les électeurs sont amenés à venir faire entendre leur voix. Et pourtant, un grand nombre d'entre eux risquent de ne pas se rendre jusqu'aux urnes. Parmi eux, beaucoup de jeunes. Les comprenez-vous et que leur diriez-vous pour les convaincre de venir voter ?

Cynthia Bilodeau: "Je les comprends parce que c'est particulièrement ce qui m'arrive aussi comme membre de l'exécutif syndical. Je sens,  particulièrement que dans les années qui viennent de nous précéder, un grand relâchement des gens qui ne veulent plus s’impliquer et qui se laisse porter un peu par dépit.

Clairement, ce n'est pas mon cas. Maintenant, j'ai, comme je vous le disais, espoir à la jeunesse. Particulièrement pour ceux qui m'ont connu dans mon coin de pays. Je serai agréablement surpris de voir tous ces jeunes à qui j'ai enseigné, qui sont maintenant des voteurs. Selon mes calculs, plusieurs d’entre eux ont 26 ans. ça fait quand même une bonne tranche de jeunes et comme je vous le dis avec les programmes qui leur sont enseignés, maintenant il y a quand même un espoir.

Ces enfants réalisent qu'ils ont un pouvoir collectif, donc ils ne peuvent pas laisser passer ça."
 

Merci de nous avoir accordé cet entretien. Je vous souhaite une bonne journée et surtout une bonne campagne. Merci beaucoup, merci au revoir.

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À lire également : 

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