C'est le 21 février, au pôle civique de la MRC de Vaudreuil-Soulanges, que s'est déroulé l'événement de sortie de résidence de l'artiste Gilles Samoisette. La résidence de M. Samoisette s’est déroulée en deux volets : la réalisation de son oeuvre Trafic et la tenue d’ateliers en photogravure sur plaque polymère.

Dans le cadre de son travail réalisé en résidence, M. Samoisette a réalisé l’oeuvre Trafic, une installation se composant de photographies (577 en noir et blanc, 23 en couleurs) du boulevard Harwood prises aux 30 secondes durant 5 heures. 

Arrivé à Vaudreuil-Dorion en 1963, Gilles Samoisette a été témoin des transformations du boulevard Harwood. 

 J'avais huit ans quand ma famille est déménagée en 1963 de Sainte-Anne-de-Bellevue à Dorion, dans le Parc Bélair, quartier en arrière du McDonald's; qui n'était pas construit encore. D'ailleurs à cette époque, les constructions du côté sud du boulevard Harwood s'arrêtaient à l'intersection de la rue Ranger. Après c'était l'inconnu!.

Je ne sais pour quelle raison, mais les élèves francophones du quartier fréquentaient les écoles Sainte-Madeleine et Saint-Michel à Vaudreuil au lieu de l'école Saint-Jean-Baptiste de Dorion, celle derrière la boulangerie Première Moisson sur le boulevard Harwood.

À partir de la cinquième année, il m'arrivait souvent de prendre l'autobus scolaire le matin avec mon sac d'école mais aussi avec mes patins, mon bâton d'hockey, mes gants et une "puck". Après les heures de classe, au lieu de prendre l'autobus pour rentrer à la maison, je restais à l'école et jouais au hockey avec les amis. Et je revenais à la maison à pied à temps pour le souper. Une marche d'un peu plus de quatre kilomètres.

Et l'été, avec mon frère et ma soeur, on allait à la piscine publique tout près de l'école Saint-Jean-Baptiste en traversant le boulevard Harwood comme on traverse la rue principale d'un village.

J'avais 10 ans.

Aujourd'hui, je n'imagine pas un enfant de cet âge faire ces trajets avec le trafic actuel.
 

Voir Vaudreuil-Soulanges autrement

En cohérence avec son approche, M. Samoisette a effectué une recherche de photographies portant sur le territoire vaudreuil-soulangeois « vu autrement ». Il a ainsi retenu ​des photographies de cinq citoyennes vaudreuil-soulangeoises, citoyennes qu'il a invitées à venir à sa rencontre pour effectuer quelques étapes du processus de photogravure sur plaque polymère.

Au travers de ses travaux photographiques depuis la fin des années 1970, Gilles Samoisette se considère plus observateur que créateur ou artiste. Depuis longtemps ses projets portent sur la mémoire et le temps, sur les objets et l’environnement qui lient la population au passé.

Travaillant surtout en photographie noir et blanc, moyen et grand format et en gravure, sa pratique s’inscrit dans son quotidien, son travail étant essentiellement descriptif.

L'oeuvre Trafic est installée dans l’espace galerie du CACVS jusqu’au 21 mars et les œuvres qu’il réalisées en collaboration avec des participantes ornent les vitrines du local de l'organisme. Les passants peuvent les observer à travers les fenêtres du CACVS.