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« Ce que j’aime de mon travail, entre autres, c’est que je contribue à aider mes clients à se sentir mieux d’une certaine façon. »

Dans les coulisses...d'une tatoueuse

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11 mars 2021
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Jessica Brisson
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Par Jessica Brisson, Éditrice adjointe

Dans le cadre de sa série d’articles Dans les coulisses… Néomédia s’est penché sur le métier de tatoueur et est allé à la rencontre de Tasmin du studio Expressions à Vaudreuil-Dorion.

Passionnée d’art et de dessins depuis un très jeune âge, Tasmin tatoue officiellement depuis trois ans, au Studio Expressions. Âgée de 25 ans, Tasmin a plus de 1000 tatouages à son actif, et ce, de tous les styles.

Ayant à coeur d’offrir une expérience intéressante à ses clients, elle se fait un devoir de prendre le temps de les rencontrer, de discuter longuement avec eux de leur projet. Tasmin s’intéresse à plusieurs styles, mais accepte bien souvent de relever les défis proposés par ceux qui franchissent la porte du studio. Ses spécialités sont le travail en noir, aux traits fins, par points, les illustrations et les animations. Elle a toutefois une passion pour la création de motifs personnalisés, à l’image de son client.

C’est donc au studio du boulevard Harwood que Néomédia s’est rendu pour la rencontrer et en savoir plus sur son métier. C’est dans son local décoré de ses oeuvres que l’entrevue s’est déroulée.

Comment on en vient à choisir le métier de tatoueuse?

« J’ai toujours dessiné pour le plaisir, pour moi-même. Je n’avais jamais vraiment envisagé d’en faire une carrière. Je savais que le métier de tatoueur pourrait être une option, mais j’étais tellement intimidée par les tatoueurs. Je me souviens que j’allais me faire tatouer et les artistes étaient tous couverts de tatouages, de bijoux, et moi j’arrivais toute petite. J’étais littéralement intimidée »

Finalement, pourquoi avoir tout de même opté pour ce métier?

« En fait, j’ai travaillé pendant six au service à la clientèle d’un grand magasin et les trois premières années que j’y étais, l’idée de devenir tatoueuse avait un peu disparu. Je me suis rendu compte que j’avais peur de ne plus aimer dessiner si je devais commencer à le faire pour les autres et non plus pour moi-même. Je ne voulais pas transformer mon passe-temps en gagne-pain et finir par le détester. Finalement, après quatre ans, j’ai décidé de me lancer, de monter mon portfolio et de prendre une chance. »

As-tu eu à suivre une formation spéciale ?

« En fait non, j’ai appliqué pour être apprentie dans un studio au Nouveau-Brunswick puisque j’habitais là-bas à ce moment-là. Au bout de quelque temps, j’avais l’impression qu’on ne me prenait pas vraiment au sérieux. Comme mon copain habitait ici (l’amoureux de Tasmin est également tatoueur chez Expressions) il a demandé à son patron s’il voulait prendre un autre apprenti et après avoir consulté mon portfolio et m’avoir passé en entrevue, il a accepté. Je suis donc revenue vivre au Québec pour pratiquer le meilleur métier du monde. »

Tu dis que tu ne te sentais pas réellement prise au sérieux. Est-ce que tu crois que d’être une femme dans un milieu qui est, peut-être plus masculin, serait la cause?

« Peut-être un peu, en effet. »

Crois-tu que c’est un milieu qui change et qui évolue?

« Absolument. La perception des tatouages a beaucoup changé avec les années. Ils ne sont plus associés à des gangs de rue ou à certains stéréotypes. Maintenant, « everyone and their mother has tattoo, » comme un dit en anglais. Même pour les artistes, c’est différent. Il y a de plus en plus de femmes. De plus en plus, les gens viennent se faire tatouer des trucs significatifs pour eux.  Ils ont bien souvent une histoire rattachée à leur tatouage. »

Justement, ton travail doit t’amener à recevoir plusieurs confidences?

« En effet, mais jamais je ne force les choses. Quand quelqu’un vient me voir et me demande de créer une pièce, je ne vais pas lui demander pourquoi il veut tel ou tel motif. Je laisse la personne aller et rapidement, les confidences arrivent. Ce que j’aime de mon travail, entre autres, c’est que je contribue à aider mes clients à se sentir mieux d’une certaine façon. »

Qu’est-ce que tu veux dire ?

« Bien, j’ai le souvenir d’une cliente qui est venu pour se faire faire un tatouage en hommage à son père. Ce dernier l’accompagnait, mais n’avait aucune idée de ce que sa fille allait avoir. Quand nous avons terminé et qu’il a découvert le tatouage, il était tellement ému. Nous avons tous versé quelques larmes. À ma façon, j’ai aidé cette personne à rendre hommage à son père. Un autre exemple, souvent les gens vont décider de se faire tatouer sur une partie du corps qu’ils aiment plus ou moins. Avec le tatouage qu’ils ont choisi et que nous avons créé, ensemble, ils en viennent à aimer leurs imperfections et à plus apprécier leur corps. »

As-tu déjà refusé de tatouer quelqu’un?

« C’est très peu arrivé je dois l’avouer parce que je suis ouverte aux défis. Par contre, si on me demande un truc à caractère violent, sexiste ou raciste, je passe mon tour. C’est la même chose si je me sens incapable de réaliser ce que le client veut. Par exemple, des tatouages réalistes comme le visage d’une personne. Je sais que j’en suis incapable, je ne vais pas risquer de faire un travail qui ne correspond pas à mes standards et dont le client ne sera pas satisfait. Je préfère recommander le client à un autre artiste du studio. »

Qu’est-ce que ça prend pour être un bon tatoueur?

« De la patience, beaucoup de pratique, un certain talent pour le dessin c’est certain, et probablement un bon sens du service à la clientèle. Il faut être à l’écoute de la personne qui vient nous voir. Souvent, ils ont une idée en tête, mais n’arrivent pas nécessairement à la reproduire sur papier alors il faut user de notre imagination pour arriver à recréer l’image qu’ils ont en tête. »

Finalement, qu’est-ce qui te passionne dans ton métier ?

« Tout! J’adore rencontrer les gens, apprendre à les connaître. Chaque jour, je crée de nouvelles oeuvres sur de nouveaux canevas, c’est le rêve! »

Pour découvrir les oeuvres de Tasmin, rendez-vous sur la page Facebook du Studio Expressions.

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