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La santé mentale des aînés, est-ce qu’on s’en préoccupe ?

durée 18h00
10 mars 2024
duréeTemps de lecture 3 minutes
Par
Alexandra Loiselle-Goulet

La santé mentale est un sujet un peu moins tabou, un peu. Mais est-ce qu’on parle assez de celle de nos aînés ? Je me pose la question bien sérieusement. Dans un monde où tout va trop vite, que la performance prédomine sur la qualité des relations et des soins et qu’il manque de personnel partout, il serait temps de s’arrêter un peu pour réfléchir.

La seule chose dont nous sommes certains, c’est que nous allons tous passer par la vieillesse. Que chacun d’entre nous aura ses défis reliés à cette étape de la vie ! Personne ne pourra dire :

Moi, je vais vivre éternellement, jeune et en santé.

Si jamais tu connais cette personne, présente-moi là svp !

La réalité est beaucoup plus dure que ça. La certitude, c’est qu’on va tous y arriver. Mais pour souhaiter un passage plus doux vers la mort, faut-il commencer par agir de manière convenable avec ceux qui sont en direction de ce voyage, n’est-ce pas ?

Imagine deux minutes que tu perds ton conjoint. e en même temps que certaines de tes facultés motrices, en même temps que ton autonomie. Tu es seul. e, donc incapable de prendre soin de toi. Bon je sais, c’est arrivé peut-être à vos parents, mais est-ce que vous vous êtes réellement mis dans leurs souliers ? Est-ce que vous avez ressenti la lourdeur des multiples deuils à faire ? Du jour au lendemain, tu te retrouves entouré d’inconnus qui mange avec toi, à faire des activités « ish » et à supplier d’avoir de l’aide pour prendre un bain. Il se pourrait très bien que leur santé mentale prenne le champ.

Mais tsé, c’est le cycle de la vie. Pourquoi s’en soucier ? 

Selon une étude de l’université Laval, 1 à 13 % des aînés ont eu des idées suicidaires dans les semaines précédant le sondage. Ces mêmes personnes auraient consulté des professionnels de la santé durant cette période. Il faut être vigilant et surtout oser parler des vraies affaires. Comme intervenant par exemple, il est important de ne pas craindre de nommer les choses, car probablement qu’eux, ils en sont incapables.

La réalité, c’est que sur le terrain, il n’y a pas assez d’effectifs. Mais au-delà de cette problématique, il a des travailleurs du milieu qui ne sont pas formés pour reconnaître les signes avant-coureurs. Une dépression n’est pas une déprime. Lorsqu’une personne âgée te dit qu’elle va se jeter de son balcon, c’est à prendre au sérieux.

Nos personnes aînées sont médicamentées, mais ce n’est pas suffisant. Est-ce réellement ce dont ils ont besoin ? Posez-vous les questions suivantes :

Est-ce que nous prenons le temps nécessaire pour les écouter vraiment ?

Est-ce qu’ils sont accompagnés dans les divers deuils qu’ils vivent ?

Est-ce qu’on leur montre à qu’elle point la vie est encore belle ?

Sincèrement, on s’occupe plus de nos prisonniers que de nos aînés.

Ils ont le droit eux aussi de vivre encore de beaux moments. Il est de notre devoir de les aider à se projeter dans un avenir rempli de joie, même s’il ne reste que demain.

Il devrait y avoir plus de TES dans les résidences publiques et privées. Il devrait y avoir des professionnels de la santé mentale et de la prévention du suicide qui les visitent et qui agissent. Oui, ça ferait une différence.

Rappelle-toi ceci : LA VIEILLESSE EST COMPARABLE À L’ASCENSION D’UNE MONTAGNE, PLUS VOUS MONTEZ, PLUS VOUS ÊTES FATIGUÉS, MAIS COMBIEN VOTRE VISION S’EST ÉLARGIE ! », Ingmar Bergman

Nous avons beaucoup à apprendre de ces générations. Aidons-les donc à nous transmettre leur sagesse. À notre tour, nous pourrons mieux le faire avec celle qui nous succède.