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Un couple craint l'affaissement et l'inondation de sa maison encore une fois

Rue Racicot: un futur développement immobilier inquiète les résidents

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6 novembre 2024
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Marie-Claude Pilon
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Par Marie-Claude Pilon, Journaliste

Un couple demeurant sur la rue Racicot, à Salaberry-de-Valleyfield, s'inquiète pour la sécurité de leur résidence après avoir constaté des travaux qu'ils qualifient de ridicules dans le fossé adjacent leur propriété. Ceux-ci auraient été faits en marge d'un projet résidentiel de 80 appartements qui s'installerait sur le terrain adjacent au sien.

Ils craignent notamment l'affaissement de leur maison qui a déjà commencé à montrer des signes de dégradation évidente au cours des derniers mois. 

À l'occasion d'une consultation publique tenue à l'Hôtel de Ville  en 2022, le couple a appris qu'un projet de trois blocs de 27 appartements chacun soit 81 logements serait éventuellement construit sur les lots adjacents au sien. Finalement, le projet a subi quelques modifications depuis et on parle maintenant de l'aménagement de 10 édifices comprenant huit appartements chacun. À cette rencontre assistaient le maire de Salaberry-de-Valleyfield, Miguel Lemieux et le promoteur du projet, de même que quatre résidents de la rue Racicot. 

« Il y a eu beaucoup de mouvements sur le terrain à côté dans les dernières semaines. Pourtant, quand on demande des explications à la Ville quant au projet à y être développé, on obtient comme réponse qu'aucun permis n'a été délivré à ce jour pour ces lots. Pourquoi alors on a enlevé plusieurs arbres sur le terrain au point d'en changer le visage vu des airs? On n'a pas vraiment de réponses », témoigne celle qui désire conserver l'anonymat et qu'on appellera Annabelle pour les besoins de ce texte. 

Des travaux sur le terrain, mais pas de permis délivré 

Qu'en est-il à ce jour? Est-ce qu'un permis en bonne et due forme a été délivré pour ce projet? Selon la réponse obtenue par Néomédia Valleyfield auprès de la Ville, aucun permis n'a été délivré pour ce projet. 

« On a apposé une pancarte sur un panneau dans les dernières années annonçant le projet de 80 logements. Mais on persiste à dire qu'aucun permis n'a été délivré? Comment justifier les travaux qui s'y sont tenus dans les dernières semaines? »

Certains des travaux effectués sur la propriété ont été fait dans le fossé qui sépare le terrain où le projet se développera et la résidence d'Annabelle et Nicolas. « On a ouvert le fossé qui sépare notre terrain du terrain qui accueillera le projet sans se soucier des conséquences pour ma maison, sans plus analyser la situation. Surtout que Nicolas avait parlé avec la responsable des travaux publics, Iliana Hristova, deux semaines avant que la ville creuse le fossé et on s’était entendu que ce n’était pas la bonne chose à faire et qu’elle devait me rappeler avant d’entreprendre quelques travaux que ce soit. Ça n'a pas de sens. Ça fait six ans qu'on reste ici et on est rendu à notre troisième inondation. La dernière fois, le 9 août, l'eau est montée sur notre terrain et s'est infiltrée dans notre maison. Ça fait quelques années qu'on implore la Ville de nous aider à régler le problème en intervenant dans ce fossé de façon intelligente. On n'a eu aucune nouvelle. Là, la Ville a profité du passage de la machinerie sur le terrain voisin pour nettoyer le site pour finalement faire l'intervention qu'on juge vide de sens et qui a été faite en sauvage. Un de nos seuls arbres qui retenait la maison a maintenant les racines à découvertes dans le fossé et on craint d'être à nouveau inondé dans le futur. C'est presque certain, car en intervenant dans le fossé, ils ont défait la végétation qui empêchait l'eau de la rivière de faire déborder le fossé à tout coup. Désormais, nous avons de l'eau de la rivière en permanence dans le fossé », résume-t-elle. 

Or, pourtant, selon Nicolas, on a procédé, à l'été 2022, à la démolition d'une résidence située sur le terrain qui accueillerait le projet. Un an plus tard, soit lors de la saison estivale 2023, on a apporté des roches sur le terrain.

À ce propos, la Ville de Salaberry-de-Valleyfield précise que des activités de nettoyage sont autorisées sur le site, puisque la friche présente n'est pas considérée comme des arbres au sens du règlement (tout végétal ligneux dont le diamètre du tronc mesuré à 1 m du sol est supérieur à 10 cm).  

Puis, les travaux se sont arrêtés avant de reprendre dans les dernières semaines afin d'y retirer plusieurs arbres et de faire des travaux dans un fossé situé très près de la résidence d'Annabelle et de son conjoint. 

Pendant les travaux qui ont eu lieu dans le fossé, Annabelle et Nicolas ont aperçu une tortue qui avançait vers eux à travers les branches et autres herbes retirées par la pelle mécanique. « Est-ce qu'il y a d'autres animaux qui vivent sur ce terrain? Nous sommes certains que oui, car nous avons plusieurs sortes de tortues qui pondent leur œuf au printemps sur notre terrain et j’imagine sur le terrain voisin. Ce n'est pas normal que personne ne soit venu faire un inventaire des espèces présentes sur le site avant d'y autoriser la présence de machinerie lourde. Est-ce que le ministère de l'Environnement est au courant des travaux? », questionne-t-elle. 

Puisque le terrain est situé près du bord de l'eau, est-ce que tout futur développement sur ce site sera soumis à l'approbation du Ministère de l'Environnement en raison de la présence d'espèces en voie d'extinction?  Toujours par courriel, la Ville précise que comme le terrain n'a pas de contraintes environnementales, le ministère n'a pas à être consulté pour son développement. Le rôle du ministère de l’Environnement dans ce projet est d’approuver les plans des infrastructures en amont de l’entente pour les services à prolonger dans la rue. Par contre, l’ouvrier et propriétaire sur la pelle mécanique aurait informé Annabelle et Nicolas qu’une étude de sol devra être fait, avant toute chose.

Des signes d'affaissement évident

Chez Annabelle et Nicolas, on peut apercevoir, à l'intérieur, des feuillets collants de type "post it" qui identifient toutes les zones où on peut apercevoir des indices d'affaissement. On peut en voir une dizaine seulement sur l'étage inférieur de la résidence. résidence. Ils sont d’ailleurs en processus pour mouvement de sol avec le gouvernement. Mais il n'y a pas que ça qui préoccupe le couple. 

« Une fois que le projet de construction sera enclenché, où sera connecté le réseau sanitaire? Ce n'est pas rien de desservir 80 logements, il faut être certain que les infrastructures puissent le supporter. Nous sommes sur fosse septique nous, car lorsque nous devons refaire notre installation septique en 2022 on s’est fait dire qu’il n’y aurait pas de réseau, alors que la Zone de pompage s’en vient devant la maison. Est-ce vrai? Est-ce que la Ville a validé la capacité du réseau actuel avant de dire oui au projet? Où est-ce que ce beau terrain qui aura 80 logements va s’égoutter  à la fonte des neiges ? Dans le fameux fossé ?», confie-t-elle. 

La Ville de Salaberry-de-Valleyfield indique que dans ce projet, une entente relative aux travaux municipaux est à intervenir avec la Ville pour le prolongement du réseau public, le tout à la charge du promoteur.

Autre questionnement du couple: la rue Martin, située tout juste en face de sa résidence, n'est pas idéale pour accueillir une centaine de voitures qui convergeraient vers le terrain. Pour le moment, elle est en gravel et n'a pas la largeur requise pour permettre à deux voitures d'y circuler en même temps. «  Qu’est-il envisagé pour cette situation? Toujours aucune réponse. On s’est fait dire que le Ministère du transport était impliqué dans le dossier parce que la rue Martin n’était pas conforme (pas assez large et pas asphalté), ni l’entrée derrière les condos pour permettre aux locataires d’aller se stationner. »

Depuis les derniers mois, Annabelle et Nicolas multiplient les démarches et les appels aux différentes instances pour obtenir de l'aide et surtout des réponses. « On veut la vérité, que les gens arrêtent de nous mentir ou de nous dire n'importe quoi. On s'inquiète pour notre maison et notre famille. Va-t-elle nous tomber dessus? Va-t-on être obligé de quitter de manière précipitée à cause de la trop grande dégradation de notre maison? On est dépassés. Même si on voudrait la vendre, qui achèterait ça? Elle craque de partout et l’érosion du fossé ne cesse de s’accroitre, nous sommes à moins de 4 pieds. On est à boutte. Tout le monde se relance la balle et personne ne veut réellement nous aider. À ce stade-ci, on ne se demande pas si on subira une 4e inondation, mais plutôt quand ça arrivera. C'est désolant », terminent-ils en choeur. 
 

 

 

 

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