Une année exceptionnelle en termes de précipitations tombées
Quels coûts pour le déneigement à Beauharnois et Salaberry-de-Valleyfield?
Si pour plusieurs, la neige est synonyme de plaisirs hivernaux, à Beauharnois et Salaberry-de-Valleyfield, elle rime avec une cascade de coûts annuels qui dépassent les centaines de milliers de dollars.
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Combien coûte aux villes une tempête de neige ?
En cet hiver où les précipitations de neige excèdent les moyennes annuelles, Néomédia s'est intéressé aux coûts du déneigement pour les municipalités lors d'une chute de neige de plus de 10 centimètres. Les Villes de Beauharnois et de Salaberry-de-Valleyfield ont accepté de fournir les dépenses en lien avec ce sujet.
Plus de 500 000$ affectés au déneigement à Beauharnois
À Beauharnois, où l'on comptait un peu plus de 13 000 habitants en 2018, ce sont également les employés des travaux publics de la Ville qui prennent en charge le déneigement du territoire. Ce sont les mêmes qui s'occupent des opérations régulières du Service des travaux publics. Ils sont affectés aux opérations de déneigement lorsque c'est nécessaire.
Le budget annuel dédié au déneigement pour Beauharnois est de 507 000 $, incluant les abrasifs, la machinerie et les salaires (incluant aussi le temps supplémentaire estimé).
Combien coûte une tempête à l'administration municipale? Il est difficile de le dire, puisque cela dépend quand elle arrive, de la quantité de précipitations et des autres opérations en cours en même temps (exemple : bris d'aqueduc). Trop d'éléments sont à prendre en compte pour donner une réponse adéquate, nous indique-t-on par courriel.
Un fait à ne pas oublier, lors de précipitations, les services d'urgence peuvent être grandement sollicités, notamment sur des scènes d'accidents routiers. Ces dépenses sont aussi à prendre en compte dans le bilan financier. Lors des tempêtes prévues, le Service de sécurité incendie fait venir une équipe en caserne pour être de garde et prêt à intervenir plus rapidement en cas de besoin. Ces gardes en caserne coûtent environ 1750 $ pour quatre pompiers qui font des quarts de travail de 12 heures et 1322 $ par appel. Le prix peut varier en fonction de la durée de l'appel, de sa nature et de l'endroit.
Le déneigement, un enjeu à Salaberry-de-Valleyfield
C'est définitivement dans la capitale du Suroît, à Salaberry-de-Valleyfield, que le déneigement est un enjeu quotidien avec les 300 kilomètres de rues, ses 150 kilomètres de trottoirs, ses 60 stationnements, 6 bâtiments, 20 abribus et plus de 1200 bornes d'Incendie à déneiger. La séquence des précipitations, la durée de celles-ci, le volume d'intempéries et les bris mécaniques sont aussi des enjeux occasionnels qui peuvent avoir un impact sur les opérations.
Malgré ces enjeux, la Ville de Salaberry-de-Valleyfield s'assure d'effectuer les opérations hivernales d'entretien avec les meilleures pratiques existantes selon ses ressources et les conditions météorologiques en vigueur, et ce, afin d'assurer un réseau routier sécuritaire.
L'hiver 2022-2023 a été exceptionnel en termes de précipitations reçues. La preuve? Un volume de 175 cm a été reçu sur le territoire municipal depuis novembre dernier. Sur les cinq ramassages qui figurent au budget, trois sont complétés à ce jour. Les opérations d'élargissement ont débuté en février et le dépôt à neige municipal, situé dans le secteur du chemin Larocque, est aussi plein à cette date qu'à la fin de la saison hivernale 2021-2022.
En comparaison, en 2021-2022, un volume de 157 centimètres est tombé sur le territoire municipal. En février de cette année-là, un seul ramassage sur les cinq prévus au budget avait été complété et l'élargissement avait débuté en mars.
« Le mois de janvier 2023 a été exceptionnel. Un condensé de précipitations a été très difficile tant pour le personnel que la machinerie», indique-t-on par courriel.
Pour être en mesure de déneiger l'ensemble de son territoire de façon adéquate, un plan de déneigement a été adopté par la Ville de Salaberry-de-Valleyfield dans les dernières années. Celui-ci établit les priorités et procédures/techniques de déneigement, de déglaçage et de chargement de la neige pour compter sur un réseau routier sécuritaire et efficace. Des critères et des règles de priorité sont établis pour tout.
« Le plan permet de s'adapter efficacement à l'évolution des conditions météo. Il tient compte des coûts, de la sécurité de tous les usagers, des impacts sur l'environnement, des heures de pointe, des services publics et privés, de la concentration de commerces, des événements et surtout du type de rue qui vient établir la fréquence: prioritaire, collectrice aux quartiers résidentiels, de quartier fréquenté par les résidents», précise Magali Joube, conseillère aux communications.
En vertu de ce plan, les artères prioritaires sont déneigées en tout temps alors que les rues de quartier sont visitées suffisamment pour permettre la circulation des véhicules d'urgence et éviter l'accumulation. Le passage de finition se fait la nuit alors que la rue est libérée.
Le tour complet du territoire s'effectue en six heures alors que les équipes sont mobilisées dès qu'il tombe plus de quatre centimètres. Dès lors, un chasse-neige est en opération dans chaque secteur, et ce, en même temps.
Si les précipitations persévèrent, les équipes poursuivent sans interruption, de façon à ce que le déblaiement soit terminé au plus tard 12 heures après la fin de la chute de neige. Lorsque les précipitations cessent, dès 23h et la nuit qui suit, les équipes se remettent en route pour refaire le tour complet du territoire.
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