Si la neige est signe de plaisir hivernal pour plusieurs, pour les villes, elle représente une cascade de coûts qui annuellement, peuvent frôler la barre des millions de dollars.

C’est d’ailleurs le cas à Vaudreuil-Dorion où, en 2022, le déneigement du territoire a coûté près de 3,5 M$ selon les informations obtenues par Néomédia Vaudreuil-Soulanges.

« En moyenne, une tempête de neige de 10 cm et plus coûte près de 300 000 $ à la Ville. Annuellement, nous réservons 4,6 M$ de notre budget, au déneigement. C’est le budget d’un scénario où il neige à une très haute fréquence. Nous devons prévoir une enveloppe pour ce genre de scénario, ne sachant pas quel genre d’hiver nous aurons », explique France Lavoie, directrice des communications à la Ville de Vaudreuil-Dorion.

À Rigaud, le budget «neige» s’est élevé, en 2022, à 1 246 970,42$. En 2023, la Ville a budgété un montant de 1 427 620 $.  « Le contrat de déneigement et épandage est forfaitaire, donc un coût annuel fixe à 841 681$ + taxes. Chaque grande opération d’enlèvement de la neige coûte environ 20 000 $,  soit près de 200 000 $ par année », confirme Geneviève Hamel, responsable des communications à la Ville de Rigaud.

Sous-traitants et équipes internes

Comme dans la majorité des municipalités du Québec, celles de Vaudreuil-Soulanges font appel à des sous-traitants pour assurer le déneigement de leurs grandes artères et l’épandage d’abrasif.

En 2022, la Ville de Rigaud a déboursé 1 040 355 $ seulement pour le contrat d’enlèvement de la neige. Cela est sans compter la location d’équipement, les pierres de déneigement et le sel à déglaçage, qui au total ont coûté 166 624 $. À Vaudreuil-Dorion, on parle d’une facture d’environ 500 000 $ par année. « Il est important de noter que pour 2023, les coûts pour ce type de contrat, sel, abrasifs, etc. ont subi une augmentation de 30% », précise Mme Lavoie.

Des employés municipaux sont aussi mis à contribution notamment pour le déneigement des stationnements municipaux, des bornes d’incendie, etc. Et, qui dit employés, dit également salaires. Ces frais viennent donc s’ajouter à la facture.

À Rigaud, on parle de six employés alors qu’à Vaudreuil-Dorion, on en compte une vingtaine. À Rigaud, cela représente près de 10 000 $ de salaire par année.

Dommages collatéraux

Outre les frais de contrats de déneigement, d’achat d’abrasif, de salaires ou d’enlèvement de la neige, les tempêtes occasionnent aussi des dépenses non négligeables notamment au niveau des services d’urgence lors des tempêtes de neige. 

L’an passé, une quarantaine d’interventions des services d’urgence de la Ville de Rigaud ont été nécessaires. Que l’on parle des pompiers, des premiers répondants ou dans bien souvent des cas, les deux, toute intervention vient avec sa facture.

« Pour un accident, si seulement les premiers répondants sont mobilisés (2 PR) il en coûte à la Ville en moyenne 160 $ en salaire brut, plus les avantages payés par l’employeur (CNESST, RQAP, AE…) aux alentours de 20 % donc environ 195 $. À ceci s’ajoutent les frais de fonctionnement de 2 camions légers », explique Mme Hamel, de la Ville de Rigaud. 

Pour un accident mobilisant une équipe de pompier c’est une équipe de neuf pompiers, dont deux sont également premiers répondants, les frais se résument comme suit:  3 heures payées par personne, environ 900 $ brut plus avantages (20 %). Pour un total de 1 080 $.

« On ajoute les frais de fonctionnement d’au moins 2 camions lourds et un camion léger. Le coût est le même pour des arbres brisés qui représentent un risque. Si nous devons mobiliser une équipe pour de la garde interne en caserne en raison du mauvais temps (c’est jugé au cas par cas) on parle d’une équipe de 9 pompiers pour un coût moyen de 360 $/h. Évidemment, si les pompiers sont en garde interne et qu’ils doivent répondre à une urgence il n’y a pas de salaire additionnel de payé. La durée de la garde interne dépend de l’ampleur de l’évènement », poursuit Geneviève Hamel.