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Une action dirigée vers certains groupes pour hommes

Montérégie: la Table de concertation des femmes déplore la remise en question de la violence conjugale

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6 mars 2020
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La Table de concertation des groupes de femmes de la Montérégie (TCGFM) et ses groupes membres ont dénoncé hier la propension de plusieurs groupes pour hommes à remettre en question la définition de la violence conjugale, telle qu’elle a été réitérée, dans le Plan d’action gouvernementale en matière de violence conjugale 2018-2023.

Dans la définition, la violence conjugale est issue d’une dynamique de rapports de pouvoir inégaux entre les femmes et les hommes. Elle mise sur l’aspect coercitif, c’est-à-dire la prise de contrôle sur l’autre plutôt que la perte de maîtrise de soi.

Sur le terrain, des groupes pour hommes ont conçu leurs propres définitions de la violence conjugale y incluant plusieurs situations : des ripostes de femmes victimes qui se défendent, des situations de tensions ponctuelles au sein d’un couple ou encore des disputes qui n’ont rien à voir avec les rapports de domination.

Dans ce contexte, la TCGFM a cru bon de rappeler qu’il y a des impacts désastreux à vouloir regrouper toutes les manifestations de violence entre partenaires intimes sous l’appellation violence conjugale. Actuellement, il y a toujours un besoin de financement criant pour les maisons d’aide et d’hébergements pour femmes et enfants victimes de violence conjugale. Leurs taux d’occupation sont de 100% et elles doivent refuser fréquemment des femmes et des enfants

80% de femmes sont victimes de violence conjugale

« On s’explique mal que les groupes de femmes doivent déployer leurs énergies et leurs ressources à défendre une définition de la violence conjugale qui est pourtant inscrite dans la Politique en matière de violence conjugale depuis 1995 », assène Linda Crevier, directrice générale de la TCGFM. Les données recueillies par le Ministère de la sécurité publique sont éloquentes : 80% des victimes de violences en contexte conjugal sont des femmes et ce sont elles qui subissent les actes criminels les plus graves. Elles représentent aussi 88% des victimes de voies de fait grave et la majorité des victimes d’homicides survenus en contexte conjugal. Pour rappel, 12 à 15 femmes sont tuées chaque année au Québec.

À en croire la TCGFM, il est évident que la société ne peut pas se permettre de s’éloigner de la définition actuelle de la violence conjugale. La mettre de côté viendrait annihiler l’existence d’un constat réel : ce sont encore les femmes qui sont principalement les victimes de violence conjugale au Québec. Comme le soulève Marie-Christine Plante, adjointe à la direction de l’organisme Carrefour pour Elle :

« On risque de tomber dans une vision symétrique de la problématique et croire qu’elle peut survenir autant, et pareillement, chez les hommes comme chez les femmes. Lorsqu’on ne tient pas compte des rapports de pouvoir, de la gravité et de l’intensité dans l’analyse de la violence conjugale, on en vient à minimiser les conséquences sur les femmes victimes et ça augmente leurs obstacles à quitter leur conjoint violent. »

Les intervenantes des maisons d’hébergements voient de plus en plus ce discours de symétrie se répandre auprès des victimes elles-mêmes, qui se croient alors responsables de la violence qu’elles subissent. En outre, les groupes sont témoins d’un nombre grandissant de plaintes croisées ou de femmes victimes accusées de voies de faits, dans des contextes de réactions défensives face à la violence ou au contrôle qu’elles subissent.

Pas de glissement vers la victimisation de l'agresseur

La TCGFM et ses membres tiennent à préciser qu’elles ne rejettent pas les organismes pour hommes violents, mais qu’elles restent critiques quant à certains services, selon l’approche et la définition utilisées dans leurs interventions. Au-delà du discours symétrique, la TCGFM et ses membres, s’inquiètent que certains groupes glissent vers la victimisation des agresseurs en considérant leurs justifications comme des causes à la violence utilisée.

Elles rappellent que les facteurs individuels ne doivent pas être substitués aux enjeux sociaux de la problématique, tel que mentionné dans le dernier plan d’action en matière de violence conjugale : « L’origine réelle de la violence conjugale est souvent confondue avec les facteurs qui lui sont associés, par exemple : l’alcool, la drogue ou encore les difficultés personnelles ou économiques ».

Pour la TCGFM, il est clair que la violence conjugale se manifeste, de façon répétitive, dans des rapports inégalitaires et de domination au sein d’un couple. Il ne s’agit pas de gestes de violence isolés, de chicanes de couple ou d’un conflit mutuel. Dans un contexte de violence conjugale, il y a toujours une personne qui veut contrôler l’autre pour la dominer, la subjuguer, lui restreindre sa liberté de pensée et d’action, lui faire perdre son estime de soi, etc. La remise en question de la définition contribue à une désinformation sociale qui entrave non seulement la lutte des groupes de femmes contre les violences faites aux femmes, mais qui a de lourdes conséquences sur les victimes. 

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