Décès d’un travailleur en octobre 2018
Une entreprise de Sainte-Martine est pointée du doigt pour sa méthode de travail dangereuse
Près de cinq mois après l’accident qui a coûté la vie à Stéphane Lévesque, la CNESST dévoile les conclusions de son enquête. La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail pointe deux causes pour expliquer l’accident qui a mené au décès du manoeuvre de 45 ans.
Au moment de son décès, M. Lévesque travaillait comme manoeuvre et opérateur l’entreprise Pavages J-M Beaulieu inc de Sainte-Martine, sur un chantier routier à Hinchinbrooke.
Les circonstances du décès connues
La CNESST met en lumière les circonstances de l’incident qui a coûté la vie à M. Lévesque en octobre dernier. Le jour de l’accident, lui et son collègue s’affairaient à des travaux d’excavation à proximité d’un pont en construction. Un arbre devait être abattu et déplacé pour que les travailleurs puissent poursuivre leurs activités. Une fois au sol, l’arbre a été traîné, soulevé et déplacé à l’aide d’une pelle excavatrice. C’est lors de la manœuvre de déplacement, au moment où la pelle tournait sur elle-même, que l’arbre a happé M. Lévesque, le projetant contre la semelle de béton du pont. Les services d’urgence ont été appelés sur les lieux de l’accident, et le décès de M. Lévesque a été constaté.
Méthode de travail dangereuse
Dans son rapport, la CNESST indique noir sur blanc que deux facteurs sont en cause dans cet accident de travail mortel. La première est que le travailleur a été projeté contre une structure de béton après avoir été happé par un arbre manipulé à l’aide d’une pelle excavatrice. La seconde est que cette façon de faire était une méthode de travail dangereuse. Pourquoi? Car elle exposait les travailleurs à des dangers de happement et de projection.
À la suite de l’accident, la CNESST précise avoir interdit à l’entreprise d’abattre et de manipuler un arbre avec une pellette excavatrice.
Recommandations pour éviter d’autres décès similaires
Dans son rapport, la CNESST ajoute quelques pistes de solutions pour éviter qu’un autre drame similaire se produise:
- toujours privilégier l’utilisation d’une méthode sécuritaire et conforme pour le soulèvement et le déplacement des arbres, soit une méthode qui n’expose pas les travailleurs à des dangers de happement et de projection;
- assurer une supervision appropriée des différentes activités réalisées sur le chantier;
- ne jamais utiliser une pelle excavatrice pour la réalisation de travaux d’aménagement forestier (abattre, soulever ou déplacer des arbres).
Par la loi, l’employeur est tenu de prendre les mesures nécessaires pour protéger la santé et assurer la sécurité et l’intégrité physique de ses travailleurs. Il a également l’obligation de s’assurer que l’organisation du travail ainsi que les équipements, les méthodes et les techniques pour l’accomplir sont sécuritaires.
Les travailleurs doivent faire équipe avec l’employeur pour repérer les dangers et mettre en place les moyens pour les éliminer ou les contrôler.
Une amende pour le maître d’oeuvre
Enfin, précisons qu’une amende variant entre 16 793$ et 67 176 $ a été remise au maître d’oeuvre Tisseur Inc. Cette fourchette de prix est valide pour une première offense. En cas de récidive, elle peut grimper jusqu’à 335 882$.
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