Du Collège Bourget aux terrains de la SEC, Jamyan Theodore poursuit son ascension fulgurante. Le demi défensif montréalais a confirmé son engagement avec les Volunteers de l’Université du Tennessee à Knoxville, l’un des programmes les plus prestigieux du football universitaire américain.

À seulement 17 ans, Jamyan s’apprête à franchir une étape majeure dans sa carrière. Avant de poursuivre son parcours aux États-Unis, ses premiers pas sur un terrain de football ont eu lieu au Québec, notamment avec les Voltigeurs du Collège Bourget où il a partagé le terrain avec ses deux frères Jayden et Jalany. 

Une influence fraternelle dès l’enfance

« Ils ont vraiment paved the way pour moi. On a tous commencé à jouer au football en même temps, on s'entraînait ensemble et étant le plus jeune, je les regardais toujours, j’ai beaucoup appris d’eux. » explique Jamyan. « Juste de les voir jouer et leur progression au fil des années, mais aussi je pratiquer contre eux je pense que ça m’a vraiment permit de devenir meilleur. » ajoute-t-il.

De Bourget à l’Ohio

Même si son passage au sein du programme des Voltigeurs a été de courte durée, Jamyan a rapidement attiré l’attention des programmes au sud de la frontière. « J’ai été là de 2019 à 2021, donc du secondaire un à trois. À l’été 2022, je suis parti à Lutheran West à Cleveland dans l’Ohio. »

Son plan initial était de terminer ses études au Collège Bourget, mais il est allé rejoindre ses deux frères, qui étaient déjà aux États-Unis.

« Au lieu de finir à Bourget, mon père m’a envoyé à Lutheran West avec mes frères. Il pensait que c’était la meilleure option pour moi vu que je comptais déjà y aller. Il voulait déjà que je me prépare, que je vois comment est le football aux États-Unis. » mentionne Jamyan.

Dès son arrivée à Lutheran West, Jamyan Theodore s’est rapidement imposé comme un joueur dominant, ce qui lui a donné l’opportunité de rejoindre l’équipe Varsity de sa nouvelle école. « Quand je suis arrivé, on ne pensait pas que j’allais pouvoir être sur l’équipe varsity. »

Après deux années en Ohio, Jamyan a pris la route de Chattanooga, au Tennessee, où il a rejoint la Baylor School, où il est sur le point d’entreprendre sa dernière année. En tant que demi défensif, il a terminé sa première saison à Baylor avec cinq interceptions, dont deux retournées pour des touchés, en plus d’enregistrer 18 passes rabattues.

Le choc entre deux niveaux de jeu

Il explique qu’il existe une grande différence entre les niveaux de jeu du Québec et des États-Unis, notamment en ce qui concerne la vitesse d’exécution et la carrure des joueurs, deux éléments qui l’ont particulièrement marqué.

« La vitesse des gars là-bas est vraiment différente, mais la grosseur des joueurs, c'est juste pas normal. » explique Jamyan avec une touche d’humour. « Il y a définitivement quelque chose dans la nourriture au É-U qu’il n’y a pas au Canada. Quand j’étais en Ohio, j’avais un de mes coéquipiers qui avait le même âge que moi, mais il mesurait six pieds et six pouces en plus de peser près de 300 lbs. »

Malgré la qualité du football pratiqué aux États-Unis, il souligne que le niveau de jeu au Québec reste excellent. « Au Québec, le football est très bon. Si tu viens d’un bon programme, que tu t’habitues à la vitesse, tu vas être capable de jouer et de compétitionner. » affirme Jamyan.

« Au Québec, le terrain est plus grand, c’est moins rapide, le tempo du jeu est différent. Aux États-Unis, c’est tout le contraire. Tout est plus rapide, tout le monde est plus gros, mais quand tu es habitué, sky’s the limit. »

Une adaptation rapide et remarquée

Dans son cas, la transition du Québec aux États-Unis s’est déroulée sans difficulté. « J’ai pris le rythme vraiment rapidement. Quand je suis arrivé ici, les entraîneurs ne pensaient pas que j’allais être en mesure de faire l’équipe Varsity, c’est pas une chose qui arrive aux joueurs de première année. Généralement, on commence au niveau Junior Varsity (JV), l’équivalent d’une équipe B. »

Après une répétition avec les JV, le talent de Jamyan a fait son effet et ses entraîneurs ont été convaincus. « J’ai fait une rep avec les JV et j’ai tout de suite été placé avec l’équipe varsity. »

Lors de leur passage à Lutheran West et à Baylor School, les frères Theodore se sont tous les trois rapidement adaptés au style de jeu américain, en plus de faire tourner beaucoup de têtes. « Les gars étaient choqués de nous voir moi et mes frères apprivoiser le style de jeu aussi rapidement. »

Malgré cette adaptation rapide et son talent, Jamyan raconte qu’à son arrivée en Ohio, il était vu comme un outsider en raison de ses origines canadiennes. « Quand ils pensent aux Canadiens, ils pensent qu’on est soft, qu’on ne peut pas jouer au football avec eux. »

Il ajoute que les doutes se sont rapidement dissipés lorsque lui et ses frères ont démontré l’étendue de leur talent. « On a joué tellement longtemps au football, ils étaient vraiment impressionnés et dès la première semaine de la saison, Jayden, Jalany et moi on était sur la formation partante. »

Un processus de recrutement progressif

Le processus de recrutement a commencé très tôt pour Jamyan, dès sa première année à Lutheran West. Il précise toutefois que le niveau de compétition auquel il faisait face à Cleveland n’était pas idéal, ce qui a pu freiner les recruteurs.

« Ils s’attendaient vraiment à ce que j’aille dans une grosse école et que je joue contre de la meilleure compétition. » explique Jamyan. « À Cleveland, on jouait pas contre la meilleure compétition et notre équipe n'était pas la meilleure non plus. Les recruteurs regardent beaucoup ça. »

Baylor : un tremplin vers les grandes ligues

Son arrivée à la Baylor School, à Chattanooga au Tennessee, lui a permis d’évoluer dans un environnement beaucoup plus compétitif, ce qui a été bénéfique à la fois pour sa préparation et pour sa visibilité. « Baylor est vraiment une grosse école, l’équipe joue dans une des meilleures ligues au É-U. J’avais en tête d’arriver là-bas prêt à compétitionner et être capable de surveiller les meilleurs athlètes au pays. » explique-t-il.

Il savait qu’en affrontant l’élite, il finirait par attirer l’attention des grosses universités. « Je suis arrivé, j’ai tout de suite bien joué, mais coach m’a tout de suite remarqué et j’ai gagné ma place comme partant et le respect de mes coéquipiers. »

L’un des moments déterminants de sa saison a été l’affrontement contre les rivaux de Baylor, la McCallie School. « J’ai une grosse game contre McCallie, C’est un moment qui a vraiment changé ma vie. J’ai eu trois interceptions, quatre passes rabattues, un touché sur un retour d’interception. » mentionne Jamyan.

Plusieurs universités étaient présentes dans les gradins ce jour-là, dont Buffalo, Georgia Tech et Memphis. « Buffalo m’a offert une bourse quelques jours après la partie. Le processus s’est vraiment enclenché pendant la saison morte, ça a vraiment explosé. »

Au total, après une saison remarquable à Baylor, Jamyan a reçu 24 offres pour jouer au football universitaire.

Pourquoi les Volunteers du Tennessee?

Après s’être imposé comme l’un des meilleurs demis de coin de l’État, Jamyan a choisi de rester au Tennessee et de s’engager avec les Volunteers de l’Université du Tennessee. 

Mais pourquoi rester? « The best in the state, stays in the state. » a déclaré Jamyan. « C’est une école qui m’a beaucoup recruté. Dès qu’ils m’ont offert une bourse, ils voulaient que j’accepte l’offre tout de suite, Tennessee ne m'a pas laissé le choix d’aller ailleurs. »

Un prospect trois étoiles... pour l’instant

Après une saison dominante et plusieurs offres, Jamyan Theodore est classé comme un prospect trois étoiles, un classement qu’il juge sous-estimé. « Je regarde pas vraiment ça, je sais que je suis capable de me mesurer contre les four stars et les five stars (les meilleurs prospects). » affirme Jamyan.

« Je sais que je dois être plus haut et tout ça, c’est du fuel pour moi. Cette année je vais vraiment prouver que je devrais être mieux classé. »

Un défi de taille dans la SEC

En se joignant aux Volunteers, Jamyan aura l’occasion d’évoluer dans la Southeastern Conference (SEC), la conférence la plus compétitive du football universitaire américain.

Composée de programmes de renom comme le Crimson Tide de l’Alabama, les Gators de la Floride et les Bulldogs de la Géorgie, la SEC représente un défi de haut calibre pour tout joueur de première année.

« C’est tellement une grosse opportunité d’aller jouer là, oui il y a un peu de pression, mais je sais que je vais avoir toutes les ressources possibles pour réussir. » affirme avec confiance l’ancien du Collège Bourget.

Des objectifs clairs pour sa première saison

En rejoignant les Volunteers, l’ancien Voltigeur savait qu’il aurait des occasions de se faire valoir tôt, malgré son âge et son statut de recrue.

Présentement toujours au Tennessee, il lui reste une saison à jouer à Baylor avant de rejoindre les rangs universitaires.

Ses objectifs sont simples : contribuer le plus possible à l’équipe et être nommé Freshman All-American, une distinction réservée aux meilleurs joueurs de première année. « Je veux être un gars qui peut entrer sur le terrain, faire des jeux, être disponible pour l’équipe. Je veux être un Freshman All-American, mais je sais que j’ai encore beaucoup de chemin à parcourir. »

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