« Les bottines ne suivent pas les babines au gouvernement. »
Hébergements d’urgence : surchargés avec l'arrivée des temps froids
À cause de la chute rapide des températures, les gens en situation d’itinérance se sont précipités vers les îlots de chaleur à la recherche d’un peu de confort. Cette situation témoigne du manque de ressources disponibles puisque plusieurs services d'hébergement débordent et ce aux quatre coins de la province.
Dans Vaudreuil-Soulanges, certains organismes œuvrant dans le milieu communautaire déplorent ce manque à gagner, particulièrement pour ce qui est de l’accessibilité au logement. John Gladu, directeur général de L’Aiguillage, souligne le non-sens : « Oui on a plus de demandes […] le gouvernement annonce des investissements, mais on ne les voit pas. Il doit y avoir plus de logements sociaux. »
De plus en plus, le portrait de la clientèle ayant besoin de l'hébergement d’urgence change, mais pas nécessairement pour le mieux. « J’ai des salariés qui viennent me voir maintenant parce qu’ils n’y arrivent plus financièrement », explique John Gladu.
En effet, une fois que le thermomètre tombe sous la barre des zéros, de plus en plus de gens sont à la recherche d’un abri décent. Les centres d'hébergement d’urgence se retrouvent souvent à devoir régler des problèmes qui vont au-delà de leur mandat.
« Ce n’est pas à nous de trouver toutes les solutions, on est censé être un filet de sûreté [...] déjà qu’on est surchargé avec les temps froids on déborde pratiquement », témoigne monsieur Gladu.
Les personnes qui se présentent à l’Aiguillage, situé à Vaudreuil-Dorion, sont toujours prises en charge. On les installe sur des lits de camp et on tente de les aider autant que possible, mais avec le peu de financement reçu et malgré le travail d’intervenants compétents, difficile de mener à bien la mission.
« Le message qu’on lance est clair, le milieu communautaire est à bout, on a besoin d’aide. Les bottines ne suivent pas les babines au gouvernement », conclut monsieur Gladu.

