Une belle évolution depuis 20 ans
Plus de 2 000 IPS en exercice au Québec
L’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) annonce que 155 infirmières praticiennes spécialisées (IPS) ont obtenu leur certificat de spécialiste à la suite de l’examen tenu le 3 novembre dernier. Ce résultat permet au Québec de franchir un jalon important en dépassant l’objectif fixé de 2 000 IPS d’ici la fin de l’année, avec un total de 2 057 professionnelles en exercice.
Un anniversaire porteur de sens
Cette annonce prend une dimension particulière alors que le Québec souligne 20 ans de pratique des IPS. Depuis l’entrée en vigueur du rôle d’IPS en novembre 2005, ces infirmières en pratique avancée ont contribué à améliorer l’accès aux soins et à en rehausser la qualité. En deux décennies, la profession est passée de 17 praticiennes à plus de 2 000, réparties dans cinq classes de spécialités : soins de première ligne, santé mentale, néonatalogie, soins pédiatriques et soins aux adultes.
« Vingt ans après l’arrivée des premières IPS, nous constatons l’impact concret de leur engagement auprès des patients. C’est une grande fierté de voir ce rôle évoluer et répondre aux besoins de santé avec autant de compétence et d’humanité », souligne Luc Mathieu, président de l’OIIQ.
Bilan : 20 ans de progression
La littérature scientifique suggère que les soins offerts par les IPS permettraient l’atteinte d’excellents résultats concernant les taux d’admissions et de réadmissions hospitalières, les taux de visites aux départements d’urgence et les taux de mortalité, ainsi que pour plusieurs indicateurs de la santé des personnes, leur satisfaction à l’égard des soins reçus et les coûts pour le système de santé. Il est même suggéré que ces résultats sont similaires ou supérieurs aux soins offerts par les médecins en première ligne.
Bien que leur déploiement demeure modeste à l’échelle provinciale, les IPS sont désormais reconnues comme des actrices incontournables du réseau de la santé, et leurs activités professionnelles se sont même élargies au fil des ans. Parmi les avancées, elles peuvent maintenant poser des diagnostics, prescrire des médicaments et prodiguer l’aide médicale à mourir, des responsabilités qui témoignent de la confiance accordée à leur expertise et de leur rôle essentiel dans la réponse aux besoins complexes de la population.
Projection : des ambitions renouvelées
La récente adoption de la Loi 2 constitue un jalon important pour la collaboration interprofessionnelle au Québec. Cette réforme favorise une transition accélérée vers la recherche du « bon professionnel, au bon moment, pour le bon patient » afin que tous les professionnels puissent contribuer à la hauteur de leurs compétences. Dans un tel contexte, il ne fait aucun doute que les IPS pourront jouer un rôle prépondérant pour améliorer l’accès aux services.
La prochaine étape consiste à élargir leur portée d’intervention en santé mentale. En effet, pour le moment, seules les IPS en santé mentale peuvent poser des diagnostics de troubles mentaux. Or, afin de répondre aux besoins grandissants de la population, des travaux sont en cours afin de permettre à trois nouvelles classes d’IPS (soins de première ligne, soins pédiatriques et soins aux adultes) d’effectuer des diagnostics de troubles mentaux à la suite d’une formation d’appoint.
« Quand on rêve à l’avenir des soins, la pierre d’assise, c’est nécessairement la mise en place d’équipes interdisciplinaires efficaces, notamment en première ligne. Il ne fait pas de doute que les IPS devraient y jouer un rôle stratégique. Les patientes et patients du Québec ont besoin qu’elles assument pleinement leur rôle et que celui-ci soit valorisé à sa juste mesure! Chose certaine, la population québécoise n’a pas encore observé le plein potentiel des IPS. Le meilleur est à venir! », affirme Luc Mathieu.

