« En voyant que mon don a un impact sur la vie de ces gens-là, ça me rend heureux. » -Vanlier Jomion Agbanou
« Aider son prochain » : le choix de Vanlier Agbanou par le don de plasma

Par Félix Sabourin, Journaliste
Vanlier Jomion Agbanou, un jeune résident de Notre-Dame-de-l’Île-Perrot âgé de 24 ans, est en voie de franchir le cap des 100 dons de plasma. Depuis 2021, il donne régulièrement dans un centre d’Héma-Québec, motivé par ses valeurs personnelles et le désir d’aider ceux qui en ont besoin.
C’est en pleine pandémie qu’il découvre par hasard une publicité d’Héma-Québec sur le don de plasma. À l’époque, il croyait ne pas être admissible en raison de son âge. « Au départ, je pensais que je n’étais pas éligible en raison de mon âge », explique-t-il. En apprenant que le seuil minimal est de 18 ans, il réalise qu’il aurait pu commencer plus tôt.
« Je voyais que ça commençait à 18 ans et j’en avais déjà 20. Je me suis dit que j’aurais pu commencer il y a longtemps. »
Une expérience marquante et un engagement durable
Il décide alors de faire un premier don. Malgré une certaine nervosité, l’expérience se passe bien. « Je voulais voir comment ça allait se passer. La première fois c’était stressant, l’aiguille est beaucoup plus grosse. En voyant ça, je me suis dit que tout pouvait arriver », dit-il avec une touche d’humour. Une quarantaine de minutes plus tard, son premier don était fait
Il découvre ensuite les usages essentiels du plasma, notamment dans le traitement des grands brûlés et la fabrication de médicaments. « J’ai vu que ce n’était pas si pire, que ça allait bien et en plus, ça permet de sauver des vies. »
Répondre à un besoin réel
En se renseignant davantage, Vanlier apprend que le Québec importe une grande partie du plasma utilisé, notamment des États-Unis et de l’Europe. « Je pensais que ça venait principalement des gens d’ici, mais ça montre que la plupart des gens ne donnent pas assez pour aider à la demande. C’est pour ça que j’ai continué et que maintenant, je suis rendu à autant de dons. »
Comme il est possible de faire un don de plasma tous les six jours, contrairement au don de sang, il a rapidement accumulé un grand nombre de dons. Il précise aussi que, contrairement au sang, le plasma ne peut être donné que dans des centres de dons d’Héma-Québec.
Des valeurs personnelles comme moteur
Pour Vanlier, ce geste est d’abord et avant tout un engagement humain. « C’est vraiment mes valeurs personnelles et religieuses, qui me poussent à continuer. La santé, c’est le bien le plus précieux que l’on a et que l’on peut donner, c’est vraiment aider son prochain. En voyant que mon don a un impact sur la vie de ces gens-là, ça me rend heureux. »
Il explique toutefois qu’il n’a pas le droit de donner du sang en raison des règles strictes d’Héma-Québec. « Je viens du Cameroun, un pays où il y a la malaria et même si ça fait une quinzaine d’années que je n’y suis pas allé, il y a quand même une interdiction pour ce pays, ainsi que de nombreux autres pays africains et asiatiques. » Selon les explications qu’il a reçues, le risque de transmission demeure. « Ils m’ont dit qu’il y avait un risque que la malaria se cache dans le sang. »
C’est en apprenant qu’il pouvait tout de même donner du plasma qu’il a trouvé une façon de contribuer, malgré les restrictions.
Sensibiliser d’autres personnes comme lui
Fort de son expérience, il espère que d’autres personnes issues de l’immigration sauront qu’elles peuvent aussi donner du plasma, même si elles ne sont pas admissibles pour le sang. « J’aimerais que Héma-Québec, par rapport aux personnes étrangères qui veulent donner du sang et qui se font refuser, informent ces personnes qu’ils peuvent donner du plasma, car beaucoup d’entre eux ne sont pas au courant. »
Il estime que le don de plasma reste méconnu du grand public. « Le don de sang est plus populaire, c’est ce qui motive les gens à aller donner, et le plasma est plus inconnu, même chose pour les plaquettes. »
Un objectif personnel et une inspiration pour les autres
Vanlier est à quelques dons de son centième. Il espère que cette étape incitera d’autres personnes à s’engager. « Je veux utiliser ça pour montrer aux gens que c’est possible, qu’aider son prochain ce n’est pas seulement avec de l’argent ou bien des dons matériels. C’est aussi avec le don de santé pour en faire profiter les autres. »
Il ne compte pas s’arrêter là. « Je compte continuer jusqu’à la fin de ma vie. Tant que j’ai la santé, je ne vais pas arrêter. »
Inspiré par un donneur ayant atteint le cap des 1 000 dons, il vise à suivre le même chemin. « Je ne sais pas c’est quoi la limite pour donner, mais je me dis pourquoi pas me rendre à cette limite, si ça peut permettre d’aider des milliers de personnes. »
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