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Une enquête de la DPJ serait en cours depuis près de trois mois

Enfant violenté en milieu de garde familial: les parents déplorent le manque de réponses des autorités

durée 19h00
23 octobre 2023
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Marie-Claude Pilon
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Par Marie-Claude Pilon, Journaliste

Les parents d’un enfant, qui aurait subi des violences dans son milieu de garde familial, déplorent ne pas avoir de suivi du dossier de la part de la DPJ, trois mois après les événements. Entrevue avec les parents de l’enfant maintenant âgé d’un an.

Le couple, qui veut faire bouger les choses, n'en peut plus de faire du sur place et a décidé de contacter Néomédia pour dénoncer la situation. Depuis deux mois et demi, les parents sont en quête de réponses de la part des autorités impliquées dans le dossier, soit le Directeur de la protection de la jeunesse (DPJ) de la Montérégie et le bureau coordonnateur qui s'occupe de la garderie en milieu familial visée. Notons que cette dernière instance a confirmé à Néomédia qu'une enquête est en cours dans le dossier. 

Toute l’histoire de maltraitance de leur enfant, âgé de 10 mois au moment des faits, a débuté en août dernier. « C’est à ce moment-là que j’ai eu des doutes envers la garderie en milieu familial. On avait observé certains comportements problématiques, comme le fait que l’éducatrice ne laissait jamais sortir les enfants. Si elle le faisait, elle laissait la porte de la maison grande ouverte et elle ne les surveillait pas. Après en avoir discuté avec mes patrons de l’époque, je travaillais aussi dans un centre de la petite enfance, j’ai décidé de déposer une plainte auprès du bureau coordonnateur. Ces derniers se sont donc engagés à aller voir sur place », raconte la maman.  

Le jeudi 3 août, la mère remarque, en donnant le bain à son enfant, une ecchymose importante sur la fesse droite. Après s’être assurée auprès de son conjoint que celle-ci ne datait pas du matin, elle a décidé de confronter l’éducatrice de son fils. Celle-ci opérait une garderie en milieu familial sur l'île Perrot. Selon les informations obtenues par les parents, elle aurait une quinzaine d’années d’expérience avec les enfants.

Dès le lendemain, les parents décident de retirer l’enfant du milieu de garde familial. Face aux réponses insatisfaisantes obtenues, la mère décide de contacter le bureau coordonnateur pour ajouter une plainte pour violence à son dossier.

« On s’est fait dire que pour que notre dossier ait plus de poids, il fallait déposer une plainte au département des mandats spéciaux de la DPJ. On nous a aussi informés qu’il était possible, éventuellement, qu’une plainte soit déposée à la Sûreté du Québec. On a accepté de répondre aux questions de tout le monde. Le bureau coordonnateur insistait pour qu’on suive les étapes préétablies pour un cas de violence, soit le dépôt d’une plainte qui déboucherait sur une visite de la garderie visée », ajoute le papa.

La directrice du bureau coordonnateur et une agente de conformité se sont rendues sur place pour visiter les lieux. « Normalement, lors d’une plainte pour violence, le milieu de garde familial ferme sur le champ. Donc dans ce cas-ci, il aurait dû fermer le 4 août. Cependant, la visite et la fermeture ont eu lieu environ une semaine et demie plus tard. Depuis, c’est le silence radio, on n'a aucune nouvelle », lancent les parents exaspérés.

Une panoplie de tests

Pour confirmer la violence faite à l’encontre de l’enfant, les parents et le bambin ont dû se rendre à la clinique de maltraitance de l’Hôpital Sainte-Justine. « Ç'a été une journée pénible. Ils te posent des questions et ils investiguent pour trouver la cause des blessures. Ils ont fait un examen squelettique à notre enfant pour voir s’il avait des blessures cachées datant de quelques mois, en plus de prises de sang pour confirmer que ce n’était pas la cause des ecchymoses. La même journée, on nous rappelait pour nous confirmer que l’ecchymose sur ses fesses était un traumatisme causé par un adulte. C’est choquant d’apprendre ça », confie le père.

Sans grande surprise, l’éducatrice nie avoir frappé l’enfant. Aucun rapport d’incident, qui aurait pu causer l’ecchymose au jeune bambin, n’a été présenté à la DPJ en guise d’explications.

« Quand on est allé chercher les effets personnels de notre enfant après son retrait du milieu de garde, l’éducatrice ne nous a rien dit et évitait notre regard. Je n’ai pas fait le lien avant, mais quand j’allais porter mon fils là-bas, il s’accrochait très fort après moi comme s’il ne voulait pas y aller. Par la suite, on a appris qu’un autre enfant, qui fréquentait le même milieu en même temps que lui, a dit avoir été victime d’actes de violence à cette garderie en milieu familial », poursuit le père.

Récemment alors qu’elle voulait faire un suivi du dossier de son fils auprès de la DPJ, la mère s’est fait reprocher par l’intervenante au bout du fil « de poser trop de questions. Quand je l’ai informé qu’un autre enfant avait aussi subi des violences, elle m’a dit que je n’avais pas à faire enquête à sa place et que je devais arrêter ça tout de suite. J’ai quand même le droit de savoir, c’est mon enfant, la victime », soutient-elle.

Il n’est pas impossible, quand l’enquête sera close, que les parents poursuivent l’éducatrice au civil. « On aimerait avoir l’aide d’un avocat spécialisé en la matière pour voir les recours qui s’offrent à nous. Si d’autres parents d’enfants qui fréquentaient cette garderie en milieu familial avant que leurs enfants y a subi des blessures, il ne faut pas hésiter à porter plainte. Il y avait quand même neuf enfants au total qui se faisaient garder sur place par cette éducatrice », concluent-ils.

Contacté par Néomédia, le bureau coordonnateur a confirmé qu'une enquête est en cours dans le dossier, sans toutefois donné plus de détails. Quant à la Sûreté du Québec, on a précisé ne pas pouvoir commenter la situation étant donné qu'un mineur est impliqué. 

Quant à la DPJ, voici la réponse écrite qu'elle nous a fait parvenir: 

Ces situations sont prises très au sérieux et font l’objet d’un processus excessivement rigoureux. Nous comprenons tout à fait que les délais puissent être très difficiles à vivre pour les parents, mais il est crucial d’investir le temps nécessaire à ce type d’enquête pouvant mener à des accusations criminelles afin de ne bâcler aucun élément. La Direction de la protection de la jeunesse, le bureau coordonnateur, le ministère de la famille, le Directeur des poursuites criminelles et pénales et les services policiers travaillent étroitement ensemble, ce qui fait le succès de nos interventions.

Bien évidemment, nous ne pouvons pas nous prononcer sur la situation rapportée, mais nous tenons à ce que tout parent ou intervenant qui est mis au fait d’une situation d’abus physiques ou sexuels n’hésite pas à signaler, c’est essentiel pour la protection des petits.

 

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