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À Beauharnois-Salaberry et à Vaudreuil-Soulanges

Enjeux pour certains patients d'obtenir des médicaments de spécialité

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17 juillet 2023
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L'Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP) a interpellé à quelques reprises les partenaires du système de santé afin qu'ils agissent pour mettre fin à certaines pratiques qu'ils considèrent illégales. Ces pratiques priveraient les patients d'un accès au professionnel de la santé de leur choix, leur pharmacien. Francis Prud'homme, pharmacien propriétaire chez Proxim à Saint-Louis-de-Gonzague, a accepté de nous parler de ce sujet controversé.

Un article paru dans Le Devoir en mai 2023 rapportait quelques faits : Au cours des trois dernières années, huit pharmaciens ont été condamnés par le Conseil de discipline de leur ordre professionnel pour « avoir obtenu » des clients par un intermédiaire, ce qui est interdit par leur code de déontologie. (Le Devoir - Ulysse Bergeron, 15 mai 2023).

Selon Francis Prud'homme, la situation est un réel problème et mettrait en péril l'intégrité de la profession. « Il y a plus de personnes qu'on pense qui sont touchées par cette situation ». Les médicaments de spécialité sont de plus en plus prescrits à des personnes qui souffrent de maladies chroniques, certaines graves, comme la maladie de Crohn, la fibrose kystique, l'arthrite rhumatoïde, la sclérose en plaques, etc.

Voici ce qui se passe souvent, explique le pharmacien :

« Le problème commence au moment du diagnostic, alors que l'ordonnance n'est pas remise directement au patient  mais envoyée au programme de soutien de la compagnie pharmaceutique qui utilise parfois un réseau de pharmacies préférentielles ou des pharmacies dites de spécialité.  

« Le patient peut naturellement être pris au dépourvu par cette situation. il se sent obligé traiter avec une pharmacie qui n'est pas celle qu'il utilise habituellement. C'est ce qu'on appelle du dirigisme. Au Québec, le patient est libre de choisir son pharmacien et ce droit est garanti par la loi », rappelle Francis Prud'homme.

« Ce dirigisme n'est pas légal. De plus, les pharmacies de spécialité qui fournissent ces médicaments, n'ont pas accès aux dossiers complets des patients et ne le connaissent pas dans sa globalité (ils ne voient pas le patient). Ils ne peuvent donc pas prévenir toutes les interactions médicamenteuses; ou même déclarer leurs effets indésirables dans un délai raisonnable.»

« Souvent ces pharmacies sont ouvertes selon un horaire de bureau de 9 à 5. L'accès au personnel et leur disponibilité sont restreints. Et les patients n'y trouvent pas un service vraiment personnalisé. »

« Ce sont des médicaments qui souvent coûtent très cher et les pharmaciens de spécialité qui servent seulement ces médicament privent les pharmacies de proximité de certains montants, qui pourraient être redistribués en services divers à la clientèle : santé voyage, infirmière en pharmacie, etc.

«Le problème majeur, c'est qu'on parle ici de concurrence déloyale, souligne M. Prud'homme. 

« Les compagnies pharmaceutiques qui ont lancé le médicament font affaire avec un réseau préférentiel et développement un lien étroit avec les centres où les médicaments sont administrés. Le patient peut se sentir captif d'un endroit. Pourtant tous les pharmaciens sans exception, en effectuant certaines démarches, ont accès à ces médicaments, insiste M. Prud'homme.

« De surcroît, certaines cliniques acceptent seulement les livraisons des pharmacies de spécialité faisant partie de ce réseau, ce qui est également du dirigisme.

« Quand la pharmacie livre à des centaines de kilomètres de la résidence du patient et que celui-ci n'est pas à la maison pour diverses raisons, la chaîne de froid pour la conservation des médicaments est-elle respectée? se questionne M.Prud'homme. 

« Bien sûr, certaines sanctions peuvent s'appliquer à ces entreprises mais qu'est-ce qu'une amende de quelques milliers de dollars quand on engrange des millions? », objecte le pharmacien.

M. Prud'homme et sa pharmacie travaillent fort pour rapatrier ces ordonnances dans la pharmacie de quartier de leurs patients. Ils ont réussi dans plusieurs cas à pouvoir offrir à leur clientèle certains services et médicaments de spécialité, Toutefois, c'est un travail de longue haleine et qui nécessite beaucoup de démarches. M. Prud'homme en a fait en quelque sorte un cheval de bataille.

« Tous les pharmaciens sont habilités à préparer tous les médicaments, peu importe leur nature. On sait où aller chercher l'information. On a le dossier en entièreté du patient, on peut faire les analyses complètes de toutes les ordonnances », n'hésite-t-il pas à dire.

Sans oublier que le fractionnement du dossier patient cause des difficultés à effectuer une prise en charge efficace et sécuritaire de leur clientèle, ajoute le pharmacien.

Il voit également venir le temps où de nouveaux médicaments seront disponibles en comprimés pour traiter divers cancers et il croit en son rôle de défenseur des droits des patients et en une concurrence loyale.

M Prud'homme espère également que la création d'Accessa, gestionnaire d'une nouvelle génération de programmes de soutien aux patients changera la donne, en misant sur la proximité et l'accès.

Bref, il s'agit là d'un sujet complexe aux multiples facettes, qui va continuer d'évoluer au fil des prochaines années. Heureusement qu'on peut compter sur certains professionnels qui ont a coeur l'équité et la santé de leurs patients. et qui osent prendre la parole.

Toutes les régions du Québec sont touchées par ce problème de proximité pour la fourniture des médicaments de spécialité, incluant les municipalités de Beauharnois-Salaberry et de Vaudreuil-Soulanges.

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