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Un défi national bien présent localement 

Dossier spécial : langue française dans Vaudreuil-Soulanges

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18 mars 2021
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La région de Vaudreuil-Soulanges, et tout particulièrement la ville de Vaudreuil-Dorion, observe un recul de la langue française dans les dernières années. Les réformes qui arriveront sous peu, autant au fédéral qu’au provincial, stimulent à nouveau le débat dans l’espace public. Qu’en pensent les élus locaux et la population ?

Selon les données des recensements fédéraux pour la ville de Vaudreuil-Dorion, le français comme première langue officielle parlée est descendu de 5,2% entre 2011 et 2016 tandis que l’anglais a gagné trois points pour la même période. 

Le député fédéral de Vaudreuil-Soulanges, Peter Schiefke, explique qu’on ne peut nier que la communauté ait changé. « Des dizaines de milliers de personnes ont fait le choix d’appeler Vaudreuil-Soulanges leur chez-soi, et cet afflux a transformé notre paysage. Cette évolution a entraîné une multitude de changements, notamment une augmentation du nombre de personnes âgées et de jeunes familles venant de Montréal et s'identifiant comme anglophones », précise-t-il. 

L’utilisation du français dans la vie de tous les jours, notamment dans les commerces, est à surveiller. « C’est pourquoi il est important de continuer nos efforts dans le but de protéger la langue française », assure-t-il en faisant référence à la modernisation de la Loi sur les langues officielles. 

La parole aux citoyens

Selon les commentaires recueillis sur le terrain de façon aléatoire, le déplacement de population de l'Ouest-de-l'Île vers la région de Vaudreuil en inquiète plusieurs. « Moi, je ne vais quasiment plus à Pointe-Claire parce que je ne suis pas capable de ne pas me faire servir en français, mais ici c’est encore correct même si on voit cela arriver », témoigne une citoyenne rencontrée sur les Avenues Vaudreuil.

La majorité des gens interpellés préfèrent être servis en français lors de leurs emplettes, mais certains se disent plus ou moins consternés. « Quand tu parles les deux langues, tu es peut-être moins porté à remarquer si quelqu’un parle français ou anglais ». Un couple dit ne pas voir de différence. « Ça ne nous dérange pas, on n’est ni anglophone ni francophone », expriment-ils. 

Dossier CEC de Vaudreuil-Dorion

Plusieurs attendent avec impatience la réforme de la Loi 101 du ministre responsable de la Langue française, Simon Jolin-Barrette, qui devrait avoir lieu au cours de la présente session parlementaire. 

Marie-Claude Nichols, députée libérale du comté de Vaudreuil, dit avoir hâte d’en voir le contenu, et ce surtout après le désengagement du Collège John-Abbott du Centre d’études collégiales (CEC) de Vaudreuil-Dorion. 

Néomédia avait appris que l’établissement d’enseignement s’était retiré en raison d’un manque de soutien de Québec à l’égard du projet et de l’agitation médiatique autour de la révision des devis scolaires pour les cégeps anglophones. 

Même si la Loi 101 risque de ne pas être étendue aux études supérieures comme le souhaitait M. Jolin-Barrette, d’autres moyens peuvent être mis en œuvre afin de limiter l’accès à des études en anglais, selon Mme Nichols, comme la limitation des devis. « On a la chance de parler les deux langues. Je pense que la CAQ fait fausse route en les mettant en contradiction », reproche-t-elle. 

La députée de Vaudreuil reconnaît qu’il y a un recul du français dans sa région et souhaite qu’on le protège davantage. Elle précise toutefois que sa défense ne doit pas se faire au détriment de la communauté anglophone. « Je ne veux pas que cela soit un débat franco contre anglo. Je pense que l’accès au service en anglais pour nos citoyens anglophones, ce n’est pas nécessairement en opposition avec la protection et la promotion de la langue française », explique-t-elle. 

La députée caquiste de Soulanges, Marilyn Picard, a décliné nos demandes d’entrevue sur ce sujet. Son bureau de comté affirme qu’ils feront connaître leurs intentions au moment du dépôt de la réforme. L’exemplarité de l’État sera au cœur de celle-ci. « [Elle] doit se refléter à tous les niveaux que ce soit dans les ministères, dans les organismes publics ou bien dans les villes et municipalités. »

Le pouvoir des villes

Il existe de grandes disparités au sein de la province et à l’intérieur même des MRC. « On s’entend qu’au Saguenay Lac-Saint-Jean, ils n’ont probablement pas la même problématique qu’à Montréal. Il y a peut-être moins d’énergie et d’argent à mettre là pour la protection du français que chez nous à Vaudreuil-Dorion où on est en pleine explosion démographique et où on sent le déplacement du West Island », fait remarquer Mme Nichols. 

Elle souhaite que l’on augmente les fonds pour les organismes de francisation et qu’on donne plus de moyens au Conseil supérieur de la langue française. Elle ajoute que les MRC ont aussi un rôle à jouer en distribuant les ressources à travers les villes ou les organismes concernés. 

Toutefois, pour le maire de Vaudreuil-Dorion, Guy Pilon, cette implication du municipal dans le dossier de la langue n’est pas la bienvenue. « C’est juste de compétence provinciale et je ne me mettrai jamais le nez là dedans », lance-t-il.

Ce dernier préfère déléguer la tâche aux organismes comme Réseaux ayant les compétences nécessaires pour l’intégration et la francisation des nouveaux arrivants. « On va toujours aider, mais on va laisser les passionnés prendre la tête là-dedans. Ils sont les mieux placés pour faire en sorte que les programmes fonctionnent », admet-il. M. Pilon dit néanmoins tout faire pour les aider, que ce soit monétairement ou par le biais de locaux mis à leur disposition. 

Langue parlée au travail 

Mme Nichols mentionne que cela doit aussi passer par les milieux de travail et que l’employeur doit donner l’exemple en parlant français. À Vaudreuil-Dorion, l’anglais était utilisé le plus souvent dans 27,7% des cas selon les chiffres de 2016. Néanmoins, l’application de la loi n’est pas chose simple dans les entreprises. Cela reste à déterminer dans les réformes fédérales et provinciales.

L’exemplarité de l’État est néanmoins centrale. C’est que s’efforce de faire Peter Schiefke dans son rôle de député fédéral. « Mon équipe et moi travaillons fort pour nous assurer que mes communications soient d'abord en français, que mes publications sur les médias sociaux le soient et que mes remarques à la Chambre des communes soient majoritairement en français », rappelle-t-il. 

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