Durement touché lors des inondations de 2017 et à risque cette année
« Ma maison vaut 400 000$, mais qui va en vouloir si je décide de la vendre prochainement? », questionne un citoyen riverain de Pointe-Fortune
Le dossier de Roger Hamelin fait partie des 140 de la région qui ne sont toujours pas réglés par le gouvernement deux ans après une première crue des eaux destructrices.
La famille de M. Hamelin s'est mobilisée hier pour prêter main-forte au septuagénaire en vue des prévisions importantes des prochains jours.
Le découragement est bien présent chez Roger Hamelin, 78 ans, citoyen de Pointe-Fortune. Demeurant dans ce bucolique village comptant moins de 600 habitants depuis 18 ans, M. Hamelin en a vécu des choses. Mais jamais deux inondations importantes en trois ans. Pourtant, c’est ce qu’il s’apprête à vivre dans les prochains jours à sa résidence du Chemin des Outaouais.
Hier, le septuagénaire et quelques membres de sa famille étaient en mode prévention. « On a préparé et empilé environ 300 poches de sable pour protéger ma maison qui est située près du barrage de Carillon. En 2017, les dommages que nous avons subis ont surtout été causés parce que des vagues très fortes venaient cogner contre mon muret de béton et volaient sur mon cabanon. Une bonne partie de mon terrain a été érodé et j’ai eu de l’eau dans ma cave », raconte-t-il à Néomédia Vaudreuil-Soulanges.
Un dossier pas encore réglé
À ce découragement s’ajoute l’inquiétude. Celle causée par l’imminente crue des eaux que l’on prévoit plus importante qu’en 2017, mais aussi celle de voir le règlement de son dossier s’étirer au gouvernement. « Ce n’est pas encore réglé. J’ai reçu une lettre récemment qui me mentionne qu’on m’aurait payé 4 000$ en trop et on me demande de rembourser. Je n’ai plus cet argent. On m’a envoyé un chèque de 25 000$ et les réparations m’ont coûté 35 000 et on m’en demande 4 000$ ? J’ai juste le goût de pleurer », mentionne-t-il.
Il reconnaît en partie sa responsabilité dans le non-règlement de son dossier de 2017. « Il faut fournir les factures des travaux. Il y a quelques tâches qu’on a décidé de faire nous-mêmes. Or, le gouvernement ne veut pas payer. On est conscient des risques de rester aux abords de l’eau, on aime ça, mais c’est décourageant. Ma maison vaut 400 000$, mais qui va en vouloir si je décide de la vendre prochainement? », interroge-t-il.
Restez à la maison malgré l’ordre d’évacuation
Malgré la gravité de la potentielle crue des eaux annoncée dans les prochains jours, M. Hamelin et sa femme n’ont pas l’intention de quitter leur demeure cette année. « En 2017, on a pu rester au rez-de-chaussée de la maison, mais il manquait environ 1 pied d’eau pour que ça atteigne le plancher où nous étions. Si c’est pire cette année, il faudra se réfugier au 2e étage. Hier, on a tout enlevé dans le sous-sol, mais c’est frustrant, parce qu’on vient de terminer les travaux de reconstruction et là ça va être à recommencer », ajoute-t-il.
Comparativement à 2017, M. Hamelin a mis une pellicule plastique autour de sa maison pour la protéger des eaux. « Il ne reste plus qu’à espérer que ça se passe mieux qu’il y a deux ans. Notre avenir est hypothéqué quoi qu’il advienne car personne ne voudra acheter notre maison maintenant », conclut-il.
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