Dossier hôpital
L'UPA de la Montérégie est déçue de voir la ministre McCann reculer
L’UPA de la Montérégie veut comprendre la volte-face de la ministre de la Santé Danielle McCann qui entérine le choix politique unilatéral de l’ancien gouvernement Libéral en maintenant la localisation du nouvel hôpital de Vaudreuil-Soulanges en zone agricole.
« Dans ce dossier, l’expertise externe semble avoir été totalement ignorée, notamment la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) et la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) », dénonce le président de l’UPA de la Montérégie, monsieur Christian St-Jacques.
En effet, dans un avis rendu public cet automne, la CPTAQ a identifié à proximité du site visé par la réserve foncière six autres endroits extérieurs à la zone agricole pouvant accueillir l’hôpital. Ceux-ci possèdent les mêmes caractéristiques, notamment en ce qui concerne la superficie disponible et l’accessibilité.
De plus, dans son Plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD), la CMM établit, en matière d’agriculture, un objectif de croissance de 6 % de la superficie globale des terres en culture à l’échelle métropolitaine d’ici 2031 afin de freiner l’étalement urbain et de lutter contre les changements climatiques.
« Pourquoi s’entêter à saccager et à fragiliser les terres agricoles les plus fertiles du Québec lorsque six autres options équivalentes sont possibles? J’aimerais que la ministre et les élus municipaux de cette MRC s’expliquent », poursuit monsieur St-Jacques.
La ministre a affirmé vouloir compenser les pertes de territoire agricole en revalorisant d’autres terrains. Pour l’UPA de la Montérégie, cette approche n’est pas une solution puisque les terres de qualité équivalente sont déjà cultivées.
De plus, le président de l’UPA de la Montérégie lance cette mise en garde : « Le territoire agricole de la Montérégie est vulnérable, car sa valeur marchande à l’hectare est inférieure à celle de la zone industrielle. Le gouvernement doit protéger la zone agricole de la convoitise des spéculateurs fonciers. Ceux-ci acquièrent des terres agricoles pour d’autres fins que l’agriculture. Lorsqu’ils réussissent à en faire changer l’usage, comme c’est le cas pour le site du nouvel hôpital choisi par la ministre : ils empochent d’énormes profits et créent un précédent regrettable. »
L’UPA rappelle aux élus de la Montérégie qu’ils ont une responsabilité puisque leur territoire contient la grande majorité des sols qui affichent une productivité et un rendement agronomique permettant de nourrir la population. La région génère 35 % de la production agricole totale du Québec. De plus, la rareté des terres agricoles [moins de 2 % du sol québécois] et leur caractère non renouvelable leur confèrent une importance stratégique.
« L’agriculture est beaucoup plus qu’une simple réserve de terrains peu coûteuse et disponible pour les activités de développement. En écartant l’avis de la CPTAQ et en choisissant délibérément de détruire le patrimoine agricole du Québec, le gouvernement de François Legault non seulement cède aux pressions indues, mais il lance le signal suivant : l’agriculture, en périphérie de Montréal, n’a pas de valeur… C’est déplorable », conclut Christian St-Jacques
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