Pas de statu quo envisageable, le projet verra le jour
La Ville de Vaudreuil-Dorion a tenu, le mardi 30 octobre, une séance de consultation publique portant sur le projet de construction à venir dans le secteur de la rue Émile-Bouchard et plusieurs des quelque 90 citoyens présents ont profité de l'occasion pour exprimer leur mécontentement face au projet.
« Ça devient surdéveloppé pour les rues que nous avons », soulignait un résident. Un autre voit dans le projet une occasion pour la Ville de récolter plus de taxes. « Le projet est une vraie joke. La Ville devrait plutôt investir dans des infrastructures pour les citoyens déjà établis. »
Un promoteur privé a présenté à l'hiver 2018 un projet de construction de quatre tours d'habitation de 12 étages chacune et dont les rez-de-chaussée seraient occupés par des commerces.
Toutefois, suite à des études d'impacts, notamment en ce qui concerne les heures d'ensoleillement sur les résidences du secteur, la Ville a proposé au promoteur de plutôt construire 4 tours variants de 6 à 17 étages. Les immeubles deviendraient strictement résidentiels et compteraient par conséquent, 402 unités locatives au total et non 345 comme le voulait le plan initial
« Nous comprenons les inquiétudes et les déceptions des citoyens, mais ce qu'il faut comprendre, c'est qu'il n'y a pas de statu quo envisageable. La Ville se doit de répondre aux exigences gouvernementales », explique Chantal St-Laurent, conseillère-mise en valeur du territoire, Service du développement et de l'aménagement du territoire à la Ville de Vaudreuil-Dorion.
Le casse-tête du PMAD
Le Plan métropolitain d'aménagement et de développement (PMAD) a été adopté en décembre 2011 par le conseil de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), dont fait partie Vaudreuil-Soulanges.
Quatre paliers d'intervention forment le cadre institutionnel en matière d'aménagement et de développement :
- Le gouvernement provincial;
- Le palier métropolitain (CMM);
- Le palier régional (MRC);
- Le palier local (villes et municipalités).
Ainsi, chacun des paliers doit se conformer aux exigences et aux orientations du palier qui le précède.
Afin de se conformer aux nouvelles normes mises en place, la MRC de Vaudreuil-Soulanges s'est vue dans l'obligation de modifier son schéma d'aménagement du territoire et d'en exiger de même pour les villes sur son territoire.
« Si une Ville décide de ne pas modifier son plan, elle ne peut pas se développer. Une Ville comme Vaudreuil-Dorion ne pouvait pas ne pas modifier son plan d'aménagement », poursuit Mme St-Laurent.
Pourquoi Vaudreuil-Dorion, pourquoi le secteur de la Gare ?
Un des défis en matière d'aménagement du PMAD est la réalisation de TOD (Transit-Oriented Development) autour des axes de transports en commun. La proximité de la gare de Vaudreuil explique pourquoi ce secteur connait une forte augmentation de sa densité de population.
Toujours dans l'optique de se conformer aux normes exigées, un minimum de 40 logements / Hectare est exigé dans le TOD du secteur de la Gare.
« Quand le PMAD a été adopté et que le secteur de la Gare a été désigné comme étant un TOD, il y avait déjà du développement dans le secteur. Des commerces et des industries y étaient déjà établis. L'espace restant ne nous permettait pas d'atteindre le minimum requis de 40 logements à l'hectare, c'est pourquoi nous avons dû l'augmenter à 60 logements / Hectare. »
D'un point de vue urbanistique, prévoir une augmentation de la densité de la population autour des axes de transports en commun est tout simplement logique et fait preuve d'une saine gestion du territoire.
Pas de statu quo envisageable, le projet verra le jour
« Ce qui est très important de comprendre, c'est que le projet va voir le jour, que les citoyens le veulent ou non. Le danger ici est que si les résidents du secteur s'opposent à la construction des quatre tours à hauteur variée, c'est le projet initial qui sera construit et les impacts sur la circulation et la qualité de vie des citoyens seront plus importants », poursuit Mme St-Laurent.
Si la Ville ne peut s'opposer au projet présenté, elle s'engage tout de même à étudier toutes les avenues possibles pour limiter l'impact sur la population, tant au niveau de la circulation, que des transports et de la sécurité.
« Les citoyens nous ont fait part de leurs inquiétudes et soyez assurés que nous allons étudier chacune d'entre elles et que nous allons prendre les mesures nécessaires pour atténuer le tout », conclut Chantal St-Laurent.
2 commentaires
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Et on nous répond que des voies élevées, ça coûte cher.
Et des passages à niveaux, ça ne vous dit rien???
Allez à Valleyfield, à Châteauguay, personne ne se surprend de croiser des voies ferrées.
M. le maire manque d'idées???
Pas fort.