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Élections provinciales du 3 octobre 2022

Entrevue avec David Hamelin Schuilenburg - 2ème partie

durée 17h00
23 septembre 2022
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Par Jean-Michel Lhomme, Journaliste
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David Hamelin-Schuilenburg est le candidat d'un tout nouveau parti : le Parti canadien  du Québec. Cet ancien candidat du parti vert aux élections fédérales a aussi été élu aux Etats-Unis sous les couleurs démocrates. Rencontre.

Dans cette seconde partie, le candidat développe ses projets pour le transport dans Vaudreuil, la santé et le pouvoir d'achat

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Vous parlez du REM, du pont et il y a aussi la question des autoroutes. Tant financièrement qu’opérationnellement, il est impossible de tout faire en même temps ça serait quoi le plan de match ?

David Hamelin-Schuilenburg : « Moi, je propose quatre ponts parce que le pont de l’île aux tourtes, techniquement, c’est déjà deux ponts à lui seul. 
Premièrement, je créerai un petit pont qui serait un peu comme celui de l'estocade du pont Champlain. Présentement, c'est un petit pont à deux voies automobiles, plus un peu cyclable, qui est juste à côté.

Le pont que je créerai serait juste à deux voies pour commencer. Comme ça, les autobus, durant la construction de tout nouveau point de l’île aux tourtes ou celui du REM, vont être capables d'emprunter ce petit pont-là. Et finalement, comme je l'ai dit, je bâtirai le pont pour assurer que les effectifs nécessaires au  nouvel hôpital et aux nouvelles compagnies qui s'installent dans Vaudreuil. 

Les ponts sont supposés être bâtis pour au moins soixante à quatre-vingts ans. Or, là, le pont de l’île aux tourtes et l'autoroute ont été mal conçus et mal construits. On apprend qu’il y a même des erreurs humaines en termes d’entretien. 

On est tellement une grosse province. Je ne comprends pas comment on peut seulement penser à court terme. Est-ce qu'ils pensent seulement au mandat pour lequel ils ont élu ? Il faut penser pour des générations d'avenir. 
Le problème est aussi que Monsieur Legault dit qu’il va continuer à garder les objectifs de diminution des gaz à effets de serre fixés à 37% par les libéraux. Or, à eux seuls, les transports comptent pour 42 à 47% de nos émissions de GES. Donc, sans REM, c'est quoi votre pilule magique, Monsieur Legault ?
Le REM, ça encouragerait le monde à abandonner un de leurs véhicules et à prendre les transports en commun. Surtout s'il travaille seulement dans l'Ouest. Donc pour moi je ne comprends pas comment ils peuvent dire qu'ils vont garder cet objectif-là et mettre de l'argent dans des projets comme le troisième lien au lieu de mettre des infrastructures de transports en commun.  
Présentement, il y a un autre projet sur la table. C'est la déviation de l’autoroute 20 à Dorion.  Je comprends que le dossier est prêt et qu’on attend juste des décrets du gouvernement.

À Vaudreuil, il y a déjà des propriétés qui ont été expropriées.  Tout est en place pour commencer. Alors, on devrait commencer. Mais, comme souvent les projets gouvernementaux, il y a un risque.  C'est-à-dire qu’on commence à créer un projet et qu’on l’abandonne à mi-parcours. C'est pour ça qu'on a besoin de quelqu'un qui va vraiment pousser le dossier encore plus fort dans la face du gouvernement caquiste. Et ça, c'est un dossier que je vais prendre. 
De plus, ce qui m'intéresse aussi dans ce dossier-là, c'est que cela va essentiellement traverser un quartier résidentiel. Des fois, il faut faire des gains pour la société en général. Et dans ce cas, je crois que la mise en oeuvre de l'expropriation a été un sujet très douloureux. Mais c'est un besoin. Moi, ce qui me concerne par contre, c'est la qualité de vie des autres qui sont autour pendant la construction. 

On a juste à regarder ce qui est arrivé pendant les dix à quinze ans sur d’autres projets de ce type. Pour les citoyens la vie était vraiment épouvantable. Côté son et poussière et tout. Donc ça, c'est l'enjeu que moi je vois et qui me semble être le plus important.

Lorsque le gouvernement va finalement donner le feu vert, je veux m'assurer que les résidents des deux bords de cette nouvelle voie ne seront pas mis au détriment de cette construction. »


Les débats sont très vifs autour de la situation du mont Rigaud. Ce n'est pas forcément complètement de la responsabilité de Vaudreuil, mais j'aimerais bien savoir quelle serait votre ligne de conduite sur le sujet puisque vous serez forcément amené à vous prononcer.

David Hamelin-Schuilenburg : « Absolument. Je comprends et je supporte à 100% l'initiative des maires qui ont fait récemment signer une résolution pour que l'eau potable soit protégée. Je suis complètement d'accord avec eux et effectivement, c'est la raison je suis aussi avec le Parti vert du Canada.

L'environnement est un gros enjeu pour moi, au point que même mes enfants sont eux aussi impliqués. Pendant que j'étais aux États-Unis, je faisais des nettoyages de quartier. Même mes enfants sont allés à l'école publique, mais dans un établissement sont la thématique est l'environnement.

Donc pour moi, l'environnement, c'est un des plus gros enjeux. Surtout avec la crise climatique. 

Pour nous, et ce serait l’une de nos premières actions, on inscrirait la protection de l'environnement dans la charte des droits et libertés de la personne. Là, on est rendu au point où des compagnies sont en train d'utiliser les lois pour essentiellement diminuer les espaces verts. Il y a aussi les compagnies qui utilisent l'eau, qui remettent de l'eau polluée dans le système.
Il faut qu'on commence à adresser cela comme un droit humain de la personne. Pour nous, c'est important. On ferait en sorte que des prélèvements soient créés sur les bénéfices annuels d’Hydro-Québec pour financer un comité de recherche climatique, pour trouver des solutions et les implémenter le plus rapidement possible.

Et puis on aurait un plan de décarbonisation complet de l'économie québécoise d'ici 2050. 

Et juste pour ajouter, avant de revenir dans le secteur public, mon premier emploi, c'était dans l'électrification des véhicules. Je travaillais pour créer des bornes de recharge pour les véhicules électriques. Donc ça serait un enjeu aussi que je pousserai pour que le gouvernement le prenne au sérieux. 

La crise climatique est qu’on commence à aller dans ce sens-là avec de plus gros politique au lieu que des petits ajustements à cette loi et là on est rendu comme jeudi avec le ça serait parfait exemple qu'on pourrait encourager le monde d'abandonner leur véhicule et de rentrer dans les transports.

Ce n'est pas en mettant des autobus sur un accotement d'urgence au lieu de voies réservées qu’on va y arriver. » 


Face à la situation du réseau de la santé au Québec, on a beaucoup de témoignages de citoyens qui préfèrent se rendre dans les hôpitaux de l'Ontario. Est-ce aussi votre cas ? 

David Hamelin-Schuilenburg : « Ce n'est pas mon cas directement. Pour la plupart, j'utilise le service de santé ici. C'est à dire pour mes médicaments, quand j'ai des tests à faire, etc. Mais présentement, je suis toujours en attente depuis trois-quatre ans pour un médecin de famille. Heureusement, depuis mon retour au Canada, j'ai toujours accès à un médecin à Ottawa. C’est important, car  j'ai des allergies spéciales.

J'ai un immunologiste à Ottawa, qu’il faut que j'aille le voir. Je ne suis même pas capable d'avoir un immunologiste à Montréal ! Donc oui, j'utilise le service en tant que tel. Mais le point essentiel c'est qu'il faudrait effectivement adresser cette pénurie de main-d'œuvre. 

Le plus gros problème c'est qu'on ne reconnaît pas les diplômés hors Québec dans le domaine de la santé. Et pas seulement dans ce domaine.

Le point c'est qu'il faut qu'on commence à reconnaître les certifications des autres provinces et les autres pays. Même si, plus tard, il faudra faire passer un examen d'équivalence.

Mais le point est qu’on est présentement dans une période de crise. Regardons le covid par exemple.  Moi, je l'adresse comme un enjeu de sécurité publique. Quand la maison est en feu, on arrête le trafic sur la rue, les gens viennent mettre l'eau sur la maison.  Seulement après la bureaucratie peut rentrer, que ce soit le département de zonage des municipalités blablabla pour rénover la maison et tout. Mais là on est présentement dans la crise. 

Ramenons les emplois ici. C'est ça l’affaire. C'est juste une histoire de reconnaître un diplôme. Je ne comprends pas pourquoi on est en train de se tirer une balle dans le pied. » 


De la santé physique à la santé financière, il n'y a pas forcément un si long chemin. Les prix grimpent en flèche, que ce soit en immobilier, en énergie, en alimentation. Mais les salaires ont plus de mal à suivre. Comment peut-on redonner du pouvoir d'achat aux Québécois ? 

David Hamelin-Schuilenburg : « Au parti canadien, on n'est pas comme les autres partis dans le sens où on ne veut pas lancer de l'argent à droite et à gauche et faire de grosses promesses. 

Même les chèques de 500 dollars, nous ne sommes pas nécessairement d'accord avec ça. Parce que le problème, c'est que l'économie, ça passe par l’offre et la demande. Quand on met de l'argent dans les mains du monde, ça va juste allait continuer à être pour utiliser pour être acheté d'autres biens et donc augmenter la demande.  Donc on ne gère pas le problème, on fait juste ajouter à l'inflation ! Pour nous ce n'est pas une voix crédible. 

Il faut revoir ce qu'on peut faire pour remettre l'argent directement dans les poches des contribuables. On pourrait diminuer, au moins temporairement, la TVQ de 9,97 à 8% dès le 1er janvier (sauf pour le monde qui gagne plus que 250 000 dollars par année). 

L'autre chose qu'on ferait, c'est qu'on trouverait les moyens d’effacer des doublements de certains départements. Un bon exemple : nous on abolirait Revenu Québec pour faire comme font les autres provinces et on utiliserait de l’agence Revenu Canada pour économiser plus que 456 millions de dollars par année. Ça, c'était quelque chose qui a même été proposé par la commission Robillard en 2016 sous le gouvernement de Couillard. Et ça, ça serait une politique qu'on pourrait supporter. »  


Venons-en au scrutin du 3 octobre prochain. Mettons-nous à la place du citoyen ou la citoyenne de Vaudreuil qui vient d'écouter cette entrevue qui se dit « ce candidat est intéressant », mais qui constate qu’avec seulement 20 candidats sur 125 comtés à pourvoir, le Parti canadien du Québec ne sera pas en position de gouverner cette fois-ci. Dans ces conditions, quel est l'intérêt pour les électeurs de Vaudreuil d'élire un candidat de ce parti ? 

David Hamelin-Schuilenburg : « C'est une question très intéressante qu’on reçoit le plus souvent dans les communautés anglophones.

D'abord, je veux commencer par dire qu'un vote n'est pas un droit acquis. Je ne prends rien pour acquis et donc pour moi, c'est important que ce soit souligné. Il faut qu'on mérite. Il faut qu'on apporte la preuve de nos expériences. 

Quand quelqu'un se présente ou est élu à l'Assemblée nationale, il a un devoir de représenter sa circonscription au maximum. Il doit être là tous les jours pour militer pour les enjeux de circonscriptions. En général, le parti passe en deuxième. 

Nous, qu'est-ce qu'on ferait ? Le parti canadien est là pour travailler, peu importe, le parti que le gouvernement soit caquiste ou autre. Peu importe. Nous, on va regarder chaque politique et on va trouver des façons de travailler avec les parties d'une façon constructive en travaillant des leviers économiques et les mesures environnementales. Donc à chaque chose qu'on va nous proposer, on va regarder cet angle. 

Quand je vois madame Nichols et Madame Anglade qui se présentent à l'hôpital pour dire on va augmenter les lits de 500 lits à 3 000 ou 4000 lits, c'est bien beau de créer l'hôpital le plus gros, le plus moderne avec tous les services que vous voulez. Le point c'est que si on n'est pas capable de garantir que les effectifs vont pouvoir se rendre à l'hôpital comment on va faire pour avoir un hôpital efficace ? Regardez ce qui se passe à Lakeshore, regardez ce qui se passe à Lachine. Ils sont fermés la nuit. 

On a une pénurie de main-d'œuvre dans la santé et on ne reconnaît pas les diplômes pour faire venir des gens. On est en train de se tirer une balle dans le pied. On dit non qu’on va mettre une voie d'autobus dans l'accotement du nouveau pont. Même pas une voie réservée ! Si on n'est pas capable de garantir les effectifs, on n’y arrivera pas.

Le point c'est qu'en étant à l'Assemblée nationale, notre job c'est de militer pour les bonnes priorités. 

Quand je regarde ce qui est arrivé comme exemple avec la loi 96 ou que les libéraux ont voté pour plusieurs fois : deux fois en chambre, une fois en comité, plusieurs fois en comité. Et ils ont même ajouté des amendements pour les allophones, les anglophones. Puis oui, à la fin, parce qu'il y a un tel outrage de la communauté anglophone et allophone, ils ont décidé de ne pas voter le texte. Il faut qu'on soit là pour être à la face de Monsieur Legault, puis à la face de Messieurs Simon Jollin-Barret et Bonnardel pour dire « assez, c'est assez, gardez vos promesses ».

C'est pour ça que je me présente. Je veux être là tous les jours pour leur dire directement. Ça fait des années que nous sommes ignorés à Vaudreuil-Dorion. C'est le temps qu'on reçoive notre dû et c'est pour ça que je me présente. » 


Vous présentez. Vous voulez être élu, mais pour être élu, il faut que les gens votent. Comment convaincre les abstentionnistes que voter le 3 octobre prochain est quelque chose de vraiment important ?

David Hamelin-Schuilenburg : « C'est très important. Comme je viens de le dire, pour nous, c'est un enjeu d’envoyer quelqu'un à Québec qui va représenter la région et être face à face avec le gouvernement Legault. Non seulement pour ne plus laisser passer des lois sans débat, mais aussi pour dire qu’on est tannés des politiques qui tous les quatre ans, arrivent à nos portes, nous font des promesses et ne les tiennes pas. 

Ce que je dis aux électeurs aujourd'hui, c'est que je les remercie d'avoir écouté toutes ces différentes entrevues entre nous et les autres candidats. Il y en a plusieurs qui ont les mêmes positions sur certains enjeux. Il y en a plusieurs d'entre elles qui n'ont pas la crédibilité de continuer à militer pour certains de ces enjeux. Moi, ce que je dirai aux électeurs de Vaudreuil c’est que pour une fois, ils ont l’opportunité d’envoyer un message clair et net au gouvernement de Legault.

Ce que je propose aux électeurs, c'est ceci. Au lieu d'utiliser le 3 octobre comme une soirée d'élection, utilisons le 3 octobre comme un référendum. Utilisons le pour dire au gouvernement caquiste que non, on n'accepte pas que vous fassiez des promesses et que vous les tassiez une fois élus. 

Après tout ça, l'économie va pouvoir redémarrer et atteindre de nouveaux sommets. La ville de Vaudreuil est, juste après Gatineau, la deuxième province ville avec la plus grande croissance démographique depuis 2000. Donc maintenant, c'est le temps de prendre le temps de dire « OK avant de continuer à grossir, on a besoin de savoir où on va mettre l'infrastructure structure pour le transport en commun » et c'est pourquoi il faut voter pour le Parti canadien du Québec le 3 octobre que ça passe.

Si on est élu, ça va être ces enjeux-là premier. Le reste, je vais tous les traiter aussi, mais la priorité c'est le transport. Et ça, ça passe par Dave. »

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À lire également : 

Entrevue avec David Hamelin-Schuilenburg (PaCQ) : Partie 1

Entrevue avec Christopher Massé (PQ) : Partie 1 - Partie 2

Entrevue avec Eve Belec (CAQ) : Partie 1 - Partie 2

Entrevue avec marie-Claude Nichols (PLQ) : Partie 1 - Partie 2

Entrevue avec Cynthia Bilodeau (QS) : Partie 1 - Partie 2

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