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Elections provinciales - Soulanges

Entrevue audio avec Eloïse Coulombe (candidate PCQ) - Episode 1/2

durée 16h30
17 septembre 2022
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Par Jean-Michel Lhomme, Journaliste
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À seulement 19 ans, Eloïse Coulombe est la plus jeune candidate qui se présente aux votes à l'occasion des élections du 3 octobre dans Soulanges. Elle défendra les couleurs du Parti Conservateur du Québec.

Dans cette première partie, nous vous proposons de faire plus ample connaissance avec la candidate : son parcours, son attrait pour la politique et les raisons de son choix pour le parti d'Éric Duhaime.

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Vous êtes probablement l'une des candidates les plus inattendues de cette élection. Alors qu'on ne cesse de rappeler le désintérêt de la jeunesse vis-à-vis de la politique, vous avez, vous, du haut de vos 19 ans, choisi de vous y engager. Et le 3 octobre prochain, vous serez la candidate du parti conservateur dans le comté de Soulanges. D'où vient ce goût pour la politique ? 

Eloïse Coulombe : « J'ai toujours eu un intérêt pour la politique. Ce n’est vraiment pas nouveau. J'ai vraiment grandi dans une famille où c'était valorisé d'en parler où cela n'a jamais été tabou. On valorisait aussi les différents points de vue. On essayait de débattre, ça a toujours été comme ça chez moi.
Personnellement, je considère vraiment nos différences. C'est ce qui fait la force d’une société démocratique. Mais dans les dernières années, j'ai trouvé que le gouvernement qui était au pouvoir a laissé un peu de côté ces valeurs-là. Les valeurs de liberté, de différence, de démocratie… les différents points de vue il ne les prenait pas.

Si on voulait émettre une opinion qui était différente de celle émise par la CAQ, on était censuré. Les professionnels qui le faisaient, ils étaient renvoyés. Personnellement ça m'a vraiment choqué. À partir de ce moment-là, j'ai commencé à regarder plus en détail les différents programmes des autres partis.

Puis je me suis arrêté sur le Parti Conservateur du Québec parce que j'ai trouvé que c'était le seul parti qui rejoignait mes valeurs. Mes valeurs d'autonomie, les valeurs de liberté au Québec, car c'est celle qui protégeait vraiment la démocratie qu'on voulait justement défendre.

Puis c'est le seul parti qui met vraiment les individus, les intérêts personnels et individuels de chacun de l'avant. C’est pourquoi j'ai pris ma carte de membre assez rapidement. J'espérais que ça fasse une petite différence.
J'ai vraiment vu que les petits gestes comptent. J'en ai parlé beaucoup autour de moi, du parti. Et il y a une amie de la famille qui m'a suggéré de me présenter. J'y ai beaucoup réfléchi, j'ai. J'ai pesé les pour et les contre. 

J'ai aussi regardé les critiques. Je savais que la politique, ce n'est pas toujours tout blanc ou tout noir. Je savais que je ne pouvais pas plaire à tout le monde non plus. Donc je savais que j'allais me faire critiquer. Mais je me suis dit que ça allait être correct parce que, quand je me présente, je le fais pour moi, pour mes valeurs, pour mes convictions.

Alors, je me suis dit « OK, je me lance. Je vais voir comment ça se passe ». J'ai envoyé mon CV et j'ai eu mon entrevue avec Éric Duhaime. Aujourd’hui, on est le premier parti avec 125 candidats !

Puis j'ai envie de défendre les intérêts de ma circonscription et la démocratie à l'Assemblée nationale. J'ai une personnalité quand même assez forte. C'est sûr que ce que j'entreprends je le mène jusqu'au bout. 

Je ne veux pas juste représenter les gens de ma génération. Je veux représenter tout le Québec et tous les Québécois. »
 

Il y a une véritable dynamique grâce à l'émergence d’Éric Duhaime, grâce à sa forte opposition aux mesures prises par le gouvernement lors de la crise sanitaire (le confinement, le port du masque, la vaccination. Mais ce positionnement, il a aussi drainé vers le parti des groupes conspirationnistes, voire extrémistes.
On a même des candidats, parmi les 125 que citiez, qui compare François Legault à Vladimir Poutine ou Kim Jong-Un et des candidats qui, à titre personnel il est vrai, s'affirme contre le droit à l'avortement. Vous sentez complètement à l’aise au sein du parti ?


Eloïse Coulombe : « Mais oui, parce que justement on a un parti où il y a des gens de partout qui pensent plein de choses différentes. Notre parti veut unir tout le monde. Je trouve que c'est vraiment important. C'est pour ça que je me sens aussi à l'aise dans ce parti-là.

Vous faisiez allusion aux déclarations sur droit à l'avortement de ce candidat. Il faut vraiment préciser que c'était des questions personnelles et que ce candidat ne remettra jamais ça en question au Québec. Ce n'est vraiment pas le but du parti. On est proche des libertés dans toutes les sphères. C'est pour ça qu'on accepte autant tout le monde.

Je pense que c'est important en ce moment qu'on unisse les Québécois, les citoyens, plutôt que de diviser la population parce qu'on a vraiment tous vécu des brisures dans les dernières années. Il ne faut pas que ça recommence. Faut guérir ça. Dans le fond, c'est pour ça que c'est important que notre parti unisse les gens. »


Justement, puisque vous parlez de brisures : on vit une campagne un peu particulière. Il y a un climat un peu malsain, voire délétère, qui s'est installé dans la campagne. Des chefs qui se sont vu proposer des gilets pare-balles, des candidats sont menacées, d’autres sont insultés, des affiches sont détériorées..   Vous, qui découvrez la politique, comment vous vivez ça ? N'est-ce pas un peu étrange de débarquer dans un milieu qui peut sembler parfois un petit peu dangereux ? 

Eloïse Coulombe : « Dans ma circonscription, je n'ai pas eu de difficultés. Il n'y a pas eu de violence, les pancartes sont belles et je n'ai pas eu de menace de quelle sorte que ce soit. Mais je trouve ça quand même assez terrible que d'autres candidats vivent cette violence-là. Parce que le but des élections, le but de la démocratie, c'est la liberté de choix, la liberté de se présenter pour chaque citoyen. Donc si s'il y en a qui décident qu’on ne peut nous laisser nous exprimer, on est plus en démocratie. Vraiment, je suis soulagée que ce ne soit pas comme ça ici et que les citoyens soient respectueux. »

Vous nous avez expliqué que l'une des raisons de vos engagements, ça a été votre réaction à la manière dont vous avez vécu les décisions du gouvernement Legault au cours de la pandémie. 
Puisque vous vous engagez dans Soulanges, comment jugez-vous l’action de Marilyne Picard pendant ses quatre années de mandat ?


Eloïse Coulombe : « Personnellement, je n'ai pas beaucoup entendu parler des projets que Maryline Picard a fait avancer dans les dernières années. Je ne dis pas qu'elle n’a rien fait du tout. Loin de là. Je pense que c'est une personne qui est très convaincue et qui est très proche de ses valeurs.

Mais je n'ai pas entendu beaucoup parler de ses projets. Je pense que, en ce moment, j'ai autant de chances qu'elle de rentrer à l’Assemblée. Parce que les gens veulent du nouveau. Les citoyens veulent juste quelqu'un qui va être là pour eux. Qui va agir. C'est pour cela que je me présente. Donc je pense que j'ai autant de chances qu'elle. Autant de chances que tout le monde. » 


Et si vous êtes élu le trois octobre prochain, quels sont vos projets ? Qu'est-ce que vous souhaiteriez développer et mettre en œuvre dans le comté ?

Eloïse Coulombe : « Pour commencer, je pense que c'est important qu'on remette sur pied la valeur de la démocratie au Québec. Il faut écouter les gens. J'ai déjà fait déjà ça depuis le début de ma campagne. Je suis vraiment à l'écoute des gens. Je vais les voir chez eux, je leur demande ce qui est important pour eux dans la circonscription. 

Ça, c’est la base : voir les gens. Ce sont eux que je vais devoir représenter à l'Assemblée nationale. Donc c'est important de voir ce qui est important pour eux. 
Dans mon objectif, comme je parlais tantôt, il y aussi la réparation des brisures qui ont été faites dans les deux dernières années. Je pense que les gens commencent à réaliser qu'ils ont le droit de parler, qu’ils ont le droit d'être écoutés, dans le respect. Et ça, c'est vraiment important. C'est un objectif que je veux grandissant dans les prochaines années. 

Et puis, comme tout le monde, je constate que le coût de la vie augmente vraiment. Dans Soulanges, on est une des régions où il y a le plus de jeunes familles qui s'établissent. On connaît un incroyable boom démographique qui fait en sorte que beaucoup de jeunes, de jeunes familles s'établissent ici. 

Mais je vois aussi les jeunes de ma génération. On se demande vraiment comment on va pouvoir avoir accès à l'achat d'une propriété. Parce que là on voit les taux hypothécaires qui montent, on voit le prix de l'essence qui monte. Puis, par effet domino, tout est plus cher au final. Donc, j'ai vraiment envie de m'assurer que le programme du parti conservateur du Québec soit appliqué. 

Par exemple, on va abolir les droits de mutation pour les jeunes familles avec enfants et aussi pour les propriétés générationnelles. Donc ça, ça vient aussi en aide aux aînés parce qu'il y a beaucoup de résidences situées dans ma région. Pour eux, il y a aussi beaucoup d’autres alternatives :  aider les aidants, encourager les aidants naturels, puis les aînés à continuer d'être chez eux plus longtemps avant d'avoir accès aux soins. Si c'est moins coûteux pour eux, on encouragera les domiciles générationnels sans droits de mutation là-dessus. » 


Juste une précision : le parti libéral vient de proposer le retrait des droits de mutation pour tout le monde. Si je vous comprends bien, ce que propose le parti conservateur, c'est le retrait des droits de mutation, mais seulement dans des cas précis comme les premières habitations et les créations de maisons générationnelles. C'est bien cela ?

Eloïse Coulombe: « Le fond c'est pour les jeunes familles qui ont des enfants et pour les générationnelles.

Donc c'est vrai, ce ne sera pas applicable à tout le monde à cent pour cent des cas. Mais c'est déjà, c'est déjà une grosse amélioration.  Ce qui est important en ce moment, c'est de venir en aide à la population. C'est ça qui va les aider. » 


Certes il y a le coût d’achat d’une maison, mais la problématique du pouvoir d'achat des Québécois, c'est avant tout le quotidien. C'est quand on va à l'épicerie, quand on remplit son panier, lorsqu'il faut remplir le frigo. Le gouvernement de François Legault propose des chèques. Il en a déjà émis un chèque de 500 dollars et en a promis un deuxième. Est-ce que c'est une bonne chose ? Que proposez-vous ? 

Éloise Coulombe : « Donner un chèque de 500 dollars aux Québécois, ce n'est pas c'est pas suffisant. Nous on propose de diminuer les impôts pour que l’argent reste déjà dans la poche dès le début.

On ne peut pas juste donner 500 dollars puis dire « OK, mais je vous donne une petite partie de ce que vous avez déjà donné ». Nous, on veut juste diminuer beaucoup les impôts. Beaucoup. Ainsi on n’aura pas besoin de redonner. Les gens vont déjà avoir cet argent-là avec eux. Ils vont pouvoir dépenser comme ils veulent.

Puis pour parler du pouvoir d'achat dans le quotidien, nous, au parti conservateur du Québec, on prévoit d'abolir la taxe sur les produits usagés. Par exemple, quelqu'un qui veut s'acheter une voiture usagée, n'aura pas besoin d'avoir de payer des taxes puisque les taxes auront déjà été payées une première lors de l’achat à neuf. En l’état, ça représente une double taxation.

Donc nous, on encourage à acheter usagé. » 

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À lire également : 

Entrevue avec Samuel Patenaude (PQ : Partie 1 | Partie 2

Entrevue avec Marilyne Picard (CAQ) : Partie 1 | Partie 2

Entrevue avec Catherine St-Amour (PLQ) : Partie 1 | Partie 2 | Partie 3 | Partie 4

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