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Étalement urbain

Selon Guy Pilon, la révision du PMAD doit être une priorité

durée 13h14
23 janvier 2020
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Jessica Brisson
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Par Jessica Brisson, Éditrice adjointe

La publication d’une note sur l’urbanisation dans les régions qui bordent le territoire de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) par l’Observatoire Grand Montréal a mis à l’avant-scène la question de l’étalement urbain. Plusieurs maires de diverses villes ont fait connaître leur réaction, notamment Guy Pilon, maire de Vaudreuil-Dorion.

À titre de maire d’une municipalité membre de la CMM et de représentant de la MRC de Vaudreuil-Soulanges au conseil de la CMM, M. Pilon s’est prononcé récemment sur le sujet via une lettre ouverte.

Force est de constater aujourd’hui que le Plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD) de la CMM n’a pas rempli ses promesses pour limiter l’exode des jeunes familles vers les couronnes. Bien au contraire. Avant d’aller plus loin, une mise au point s’impose. Le PMAD est entré en vigueur en 2012 après de rapides discussions et une phase de consultations qui a laissé plusieurs des villes qui forment la CMM sur leur faim. La MRC de Vaudreuil-Soulanges est la seule partie prenante à s’être opposée à la mise en place de ce plan. Notre opposition avait fait grand bruit à l’époque. Il est important de noter que je ne suis pas en désaccord avec le PMAD. En effet, je trouve qu’il apporte des bienfaits incontournables, ne serait-ce que la concertation métropolitaine en matière de transport collectif, la mise en place de la Trame verte et bleue et les mesures pour contrer la pollution des cours d’eau.

L’opposition de la MRC de Vaudreuil-Soulanges était plutôt motivée par nos projections des conséquences du PMAD sur l’urbanisation des municipalités. Plus précisément, cette planification contraint les villes touchées par le PMAD à un développement à haute densité. Résultats des courses : la valeur foncière de nos secteurs avec une densité de type « bungalow » explose et nous devons maximiser la construction d’édifices multilogements ou de tours à condos. L’ultime conséquence survient lorsqu’une jeune famille désire devenir propriétaire d’une maison unifamiliale; pour des raisons financières, elle choisira de s’éloigner de la région métropolitaine. Cette jeune famille ira grossir les rangs d’une municipalité hors CMM du territoire comme Saint-Zotique ou encore Rigaud. Je ne les blâme pas puisque je ferais probablement la même chose alors que le prix moyen d’une maison est de 335 000 $ dans les villes de Vaudreuil-Soulanges membres de la CMM.

Selon les données fournies par l’Observatoire Grand Montréal, cet exemple fictif est la réalité de 7 000 personnes chaque année. Effectivement, la région métropolitaine essuie, annuellement, un déficit net de 7 000 résidents au profit des municipalités hors CMM. Ces citoyens font ainsi le choix de quitter la région métropolitaine pour contribuer à l’étalement urbain, l’ennemi numéro 1 de la CMM, en tournant le dos à la philosophie du « toujours plus dense ». De ce nombre, 435 vont s’établir dans le secteur hors CMM de la MRC de Vaudreuil-Soulanges.

Le concept d’étalement urbain, je dois l’admettre, me rend mal à l’aise. Que qualifie-t-on d’étalement urbain? Considère-t-on Laval, Longueuil et l’ouest de l’île de Montréal comme des exemples d’étalements urbains? Aujourd’hui, ces secteurs font partie du noyau urbain au sens de la CMM mais ce n’était pas le cas il y a quelques décennies. J’ai posé la question à des experts de la Communauté il y a quelque temps. Leur silence était éloquent. Selon moi, comme l’explique avec justesse Paul Germain, maire de Prévost, nous devrions adopter une vision où chaque région croit autour d’un pôle local plutôt que de cibler Montréal comme le point central de la région métropolitaine élargie. Cette approche est loin d’être parfaite.

Le prix de la densification

Toujours selon le maire de Vaudreuil-Dorion, « la volonté de la CMM avec son PMAD est de densifier les secteurs près de la métropole, surtout dans les zones desservies par le transport collectif. Fort bien, mais à quel prix ? La Ville de Vaudreuil-Dorion fait face à une situation similaire. Un projet avait été déposé pour la construction de 80 bungalows sur le terrain d’un ancien golf. Dans sa mouture originale, le nouveau quartier profitait de la verdure du site et les arbres étaient conservés. Or le PMAD nous force à raser des arbres afin d’y installer plus de 300 unités : des maisons de ville, des condos, etc. Les représentants de la CMM ne peuvent pas se poser en défenseurs de l’environnement tout en faisant la promotion de la déforestation. »

Le PMAD, plutôt que de renforcer le tissu urbain comme c’était sa prétention, encourage un développement en « trou de beigne » avec un centre qui se vide au profit des couronnes. Son erreur fondamentale, à mon sens, provient de son incompréhension de ce que désirent les citoyens. Ces derniers ne veulent pas que le modèle urbain de Montréal soit copié puis collé dans tous les coins de la CMM sans égard aux particularités régionales. C’est ce mur-à-mur que nous décriions en 2012 et qui s’est avéré problématique.

Une révision s’impose

Guy Pilon souligne que depuis 2017, les villes membres de la CMM attendent la révision du PMAD.

En effet, après que la CMM ait unilatéralement demandé au gouvernement du Québec de prolonger le premier PMAD pour cinq années supplémentaires, rien n’a été fait. Cette tergiversation sert bien les intérêts de certaines villes de la CMM qui arriveront à leurs fins : maintenir pendant 10 ans la première formule du PMAD.

Parce que, comme le disent plusieurs maires, tout le territoire de la CMM n’est pas comparable à Montréal. Parce que la CMM s’était engagée à le faire dès 2017, pour créer un développement réellement en harmonie avec nos valeurs, je demande une révision du PMAD. Il est important que le résultat reflète la réalité de toutes les villes qui composent la CMM. Je demande aussi que cette nouvelle mouture soit issue d’une vraie consultation des municipalités concernées et qu’elle soit produite dans un esprit de concertation, conclut le maire.

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L'étalement urbain : une réalité plus présente qu'on le pense dans Vaudreuil-Soulanges 

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