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L'homme accusé de crimes de nature sexuelle a reçu sa sentence

Yan Lecompte passera 42 mois derrière les barreaux

durée 17h00
5 août 2025
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Marie-Claude Pilon
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Par Marie-Claude Pilon, Journaliste

Les dossiers de Yan Lecompte, ce quadragénaire accusé de plusieurs infractions à caractère sexuel envers des victimes d'âge mineur, revenaient en Cour en ce mardi 5 août afin de connaître leur dénouement. L'homme a vu son sort être déterminé par la juge Mylène Grégoire au Palais de justice de Salaberry-de-Valleyfield, alors qu'au moins six de ses victimes étaient présentes dans la salle 1. 

Pour sa part, l'ancien entraîneur sportif qui est détenu depuis près d'un an, prenait place dans le box des accusés. Il s'est reconnu coupable de plusieurs infractions dont: contacts sexuels, voies de fait sur des victimes d'âge mineur, agressions sexuelles, attouchements, incitation à des contacts sexuels, production et possession de pornographie juvénile, transmission de matériel sexuellement explicite, leurre, exhibitionnisme, harcèlement criminel et menaces de mort. 

L'un des deux dossiers compte à lui seul sept victimes féminines. Une ordonnance de non-publication émise dans ces dossiers nous empêche de dévoiler plus de détails sur celles-ci. 

« Nous avons fait un ménage dans les chefs d'accusation, car certains se dédoublaient ou concernaient la même période afin de conserver les plus pertinents. Nous nous sommes concentrés sur les dates des évènements et sur un résumé des faits conjoints. La sentence qui vous sera soumise est aussi une suggestion commune entre moi et mon collègue en défense», a expliqué Me Kim Émond à la magistrate lors de la comparution. 

L'accusé a confié sa défense au criminaliste Me Alexandre Dubé. Ce dernier a dressé un portrait de son client depuis son incarcération au pénitencier de Bordeaux, à Montréal. Le quadragénaire n'avait pas d'antécédents avant les faits. Son avocat a précisé à la juge Grégoire que « ça faisait des années qu'il savait qu'il avait un certain problème.» 

Selon le résumé des faits présenté par les procureurs, M. Lecompte a entretenu une relation extraconjugale avec une victime mineure pendant plusieurs années. Les conversations à connotation sexuelle ont débuté entre eux lorsque la jeune fille avait 16 ans. Durant cette même période, l'accusé lui aurait exhibé ses parties génitales à une reprise et l'aurait touchée, sans son consentement, dans la région des parties génitales. Deux ans plus tard, soit lorsque la victime a 18 ans, les relations sexuelles complètes débutent. Elles dureront jusqu'à ce que cette dernière fête son 22e anniversaire. L'homme avait alors 47 ans. Par la suite, il se serait montré harcelant envers elle, si bien que cette dernière a craint pour sa sécurité. 

Notons que dans ce dossier, M. Lecompte a plaidé coupable aux chefs d'accusation 7, 14, 18 et 19. Un arrêt des procédures a été déposé pour les chefs 1 à 6, 8 à 13, 15 à 17 et 20 et 21. 

Dans un second dossier, il a prononcé coupable lors de l'énumération des chefs d'accusation 2, 4, 7, 8, 10, 13, 18, 23 et 25 dont certains des faits remontent à 2009. Un arrêt conditionnel des procédures a été déposé pour les chefs d'accusation 1, 3, 5, 6, 9, 11, 12, 14 à 17, 19 à 22 et 24 à 26. 

Des témoignages touchants 

Quatre victimes présentes lors de l'audience ont souhaité partager avec la juge les répercussions des gestes posés par M. Lecompte sur elles. 

La première avait 15 ans quand elle a fait la connaissance de l'accusé. « J'ai trop longtemps porté une honte qui ne m'appartenait pas. J'étais une adolescente en construction. Tu as brisé mon innocence. Tes gestes ont eu et ont encore des répercussions importantes sur ma vie sociale. J'ai minimisé tes actions pour me protéger émotionnellement et continuer d'avancer. Je me sentais valorisée, qu'un adulte comme toi, s'intéresse à moi. Aujourd'hui, je me tiens debout. Tu étais l'adulte dans cette situation-là. Tu as abusé de ta position. Tu m'as fait douter de ma valeur. Aujourd'hui, je parle pour que ce ne soit plus à la victime de porter ce fardeau-là», a-t-elle lancé en s'adressant à la juge sous le regard de l'accusé. 

La seconde victime a invité la procureure Émond à se tenir à ses côtés pour lire la lettre préparée à l'attention du Tribunal. « Ça fait presque un an que j'ai porté plainte contre M. Lecompte, car ses gestes ont marqué ma vie passée, mais aussi actuelle. Je n'étais qu'une enfant et les conséquences de ses actions me suivent encore aujourd'hui. J'ai été manipulée. Je n"étais pas assez mature pour reconnaître la gravité des gestes posés. Je ne comprenais pas e que je vivais, mais je savais au fond de moi que ce n'était pas normal. Tu as franchi mes limites sans te soucier de mon consentement. Tu m'as piégée. J'étais perdue et salie. Ça m'a pris du temps à me dire que je serais crue et entendue. J'avais honte, peur et je me sentais coupable. J'ai douté de moi et de ma valeur. Ce que tu as fait est inacceptable et c'est pourquoi j'ai dénoncé...pour éviter à d'autres victimes de vivre la même chose de ta part.» 

La troisième victime n'était pas présente en personne au Tribunal, mais elle a acheminé une lettre à Me Émond pour que cette dernière la lise à la Cour. « Je me suis renfermée sur moi-même depuis les évènements et j'ai vécu de la solitude, de la dépression et de l'anxiété. En plus, d'avoir une faible estime de moi-même. Tu m'as fait rêver avec tes belles paroles, j'étais si heureuse. Mais j'étais manipulée...tu as pris tout ce qui avait de bon en moi. J'ai eu envie de mourir à quelques reprises. Encore aujourd'hui, je suis incapable d'avoir des relations interpersonnelles, une vie de couple et une vie de famille. C'est difficile pour moi de faire confiance et de m'accorder de la valeur. J'ai 24 ans et je suis au prise avec un choc post-traumatique qui me cause, jour et nuit, des flashbacks. Je continue d'avancer, mais avec des boulets aux pieds.» 

La dernière victime a témoigné via le système de visioconférence. Aujourd'hui maman de trois enfants, elle s'est adressée directement à l'accusé à plusieurs reprises. « J'ai maintenant 30 ans, je suis mère de trois jeunes enfants et je cumule 497 jours de sobriété. J'avais 16 ans au moment de notre rencontre. J'étais en famille d'accueil et je souffrais de rejet et d'abandon. Je ne savais pas c'était quoi être aimée. Je pensais que l'amour, c'était de me faire dire de belles paroles et de me faire offrir des cadeaux en échange de mon corps. J'ai vécu dans le silence et la honte en me sentant sale. Je pensais que je devais me montrer ou me donner pour être aimée. Je suis tombée dans la consommation assez jeune. J'ai vécu des relations malsaines, car je choisissais mal mes partenaires. J'ai même fait de la prostitution pendant quelques années avant de sortir de ce milieu-là et d'avoir des enfants. Même avec le père de mes enfants, ma relation est difficile. Je me sens comme une moins que rien. Dans ma tête, pour que mon partenaire soit satisfait, je dois offrir mon corps. Mon conjoint doit vivre avec les conséquences chaque jour. Je prends des médicaments contre la dépression. C'est plus dur aujourd'hui qu'au moment des faits, car je dois vivre tout ça en étant abstinente. J'espère que tu vas vivre avec la honte, comme nous l'avons fait au cours des dernières années. Je ne te pardonne pas d'avoir volé mon intimité, mais je te pardonne pour avancer et me guérir de ça. Pour ma part, je vais protéger ma fille pour éviter qu'une situation comme la mienne ne lui arrive et je vais éduquer mes garçons à respecter les femmes.  Je suis contente de savoir que tu es là où tu es. Je te souhaite une vraie réhabilitation pour que tu comprennes la gravité de tes gestes.» 

Les trois autres victimes au dossier n'ont pas voulu s'adresser au Tribunal. À la suite des prises de parole, les procureurs ont présenté à la juge Grégoire leur suggestion commune. Cette dernière a condamné l'accusé à purger quatre ans et neuf mois derrière les barreaux. En tenant compte de la détention préventive, l'homme passera environ 42 mois à l'ombre, soit près de trois ans et demi. 

« Vous avez été égoïste et n'avez pensé qu'à votre propre satisfaction et à votre propre plaisir», a indiqué la juge à l'accusé lors du prononcé de la sentence. 

Ce dernier, en pleurs, s'est excusé aux victimes et a soutenu que son intention n'était pas de leur faire du mal. 

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