Les zones inondables pourraient augmenter d’environ 30 %.
Zones inondables: impacts à prévoir dans la région de Vaudreuil-Soulanges
Le 21 juillet dernier, le gouvernement du Québec a publié son plan de protection du territoire face aux inondations. Le document est en construction depuis 2020 et vise à proposer des solutions durables pour mieux protéger nos milieux de vie.
Il s’agit d’une mesure rendue nécessaire par l’intensification des phénomènes climatiques, qui se traduisent par des événements plus fréquents, plus violents et plus imprévisibles. Au Québec, les inondations se sont multipliées lors des dernières décennies, entraînant des coûts socioéconomiques en constante hausse.
Néomédia s’est enquis auprès des ministères responsables afin de mieux comprendre les tenants et aboutissants du projet.
Modifications des cartes de zones inondables
À compter du 1ᵉʳ mars 2026, les nouvelles cartes seront progressivement publiées afin de cadrer dans la nouvelle règlementation concernant les terrains situés en zones inondables.
Pour le moment, le nombre exact de logements se retrouvant dans ces zones n’est pas connu puisque les cartographies sont toujours en cours d’élaboration, mais selon les cartes actuelles, 22 000 logements environ sont en zone inondable.
Cependant, le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques estime que la superficie des zones inondables pourrait augmenter d’environ 30 % une fois toutes les cartes approuvées. Il y aura donc sans aucun doute plus de bâtiments résidentiels touchés.
Selon les estimations de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) datant de l’automne 2024, 1 709 bâtiments des villes et municipalités de Vaudreuil-Soulanges sur le territoire de la CMM seraient impactés. Vaudreuil-Dorion est la ville la plus touchée avec entre autres 62 édifices situés en zone de risque très élevée.
Comment est-ce que les cartes de nouvelles générations sont élaborées ? Eh bien elles « s’appuient sur les connaissances scientifiques les plus récentes et les meilleures pratiques », souligne le ministère. En gros, elles tiendront compte de plusieurs facteurs tels que la fréquence des inondations, la quantité d’eau attendue et des cours d’eau qui peuvent changer de tracé avec le temps.
La grande majorité des nouvelles résidences qui deviendront en zone inondable seront en zone d’intensité faible. « Il faut rappeler que les cartographies de nouvelle génération ne créent pas de nouvelles zones inondables, mais visent à illustrer le risque d’inondation déjà présent sur le territoire », toujours selon le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques.
Les règles varieront selon le niveau de risque. En zone très élevée, aucune nouvelle construction ne sera permise, mais des travaux de rénovation ou d’adaptation resteront possibles. Dans les zones à risque élevé ou modéré, la reconstruction après sinistre pourra être autorisée sous conditions. Les MRC pourront également adopter un plan de gestion pour encadrer le développement et adapter les normes d’aménagement aux réalités locales.
Des solutions durables
Les 26 mesures couteront 486 millions de dollars. Néomédia a demandé au ministère des Affaires municipales et de l’Habitation comment allaient être déployées ces mesures concrètement.
Ils se déclinent selon quatre axes :
– Cartographier.
Cartographier les zones inondables de manière cohérente à l’échelle des bassins versants.
– Régir et encadrer.
Assurer une application uniforme et rigoureuse des règles d’aménagement en zones inondables.
– Planifier et intervenir.
Mettre en œuvre des actions en aménagement du territoire relatives aux inondations et à la mobilité des cours d’eau à l’échelle des bassins versants.
– Connaître et communiquer.
Améliorer la prévisibilité des inondations en permettant l’accès à une information précise et actuelle.
Dix bureaux de projets inondations (BPI) sont aussi mis en place pour accompagner les organismes municipaux dans l’adaptation de leur territoire face aux inondations et à la mobilité des cours d’eau.
Ils sont coordonnés par le MAMH et sont composés de représentants de différents ministères comme celui de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ), des Ressources naturelles et Forêts (MRNF), de la Sécurité publique (MSP) et plus encore.
Les villes et municipalités de la région de Vaudreuil-Soulanges seront desservies par le BPI Rivière des Outaouais Est qui couvre l’embouchure de la rivière des Outaouais et le lac des Deux Montagnes. Une partie de l’île Perrot est toutefois sous la charge du BPI Bassin du Saint-Laurent Ouest qui s’occupe de l’archipel de Montréal.
Les BPI favorisent une planification intégrée de l’aménagement du territoire, de l’adaptation aux inondations et de la gestion des cours d’eau selon le MAMH.
À lire également:
Zones inondables : ce qui va changer dès 2026
Zones inondables : Québec adopte son cadre modernisé
CMM : plus de 1 700 bâtiments en zones inondables dans Vaudreuil-Soulanges