L’Esker de Vaudreuil-Soulanges
Un organisme dédié à la protection du patrimoine géologique régionale

Par Maxim Ouellet, Journaliste
Ce vendredi 11 juillet, L’Esker de Vaudreuil-Soulanges, un nouvel organisme à but non lucratif, a vu le jour. Les membres de l’organisation ont présenté leur plan d’action en vue d’accomplir leur mission : préserver et faire connaitre l’esker de Saint-Télésphore et de Rivière-Beaudette.
Afin de sensibiliser la population à leur démarche, l’organisme en a aussi profité pour officialiser le lancement de la bière L’Esker, une édition spéciale brassée avec de l’eau pure de l’esker, produite en collaboration avec la Ferme-brasserie Schoune.
« C'est une petite blonde qui se boit bien et qui encourage une belle initiative », explique le propriétaire de la microbrasserie, Patrice Schoune. Pour chaque bière L'Esker vendue, 1 $ sera remis à l'organisme.
Un esker est une formation géologique datant de l’ère glacière. Il est constitué de gravier et de sable, vestiges d'une ancienne rivière qui coulait sous un glacier. Aujourd'hui, l’esker renferme une importante nappe d’eau souterraine qui s’écoule vers le sud.
Privées de réseau d’aqueduc, les municipalités de Saint-Télesphore, de Rivière-Beaudette et une partie de Saint-Polycarpe dépendent en grande partie de l’esker pour leur approvisionnement en eau potable. Cette situation pousse l’organisme à redoubler d’efforts pour sensibiliser les citoyens et les élus.
En tout, l’esker a une superficie de 12,2 km². En plus d’avoir une valeur hydrologique indéniable, c’est l’habitat de plusieurs espèces animales, dont le cerf de Virginie, le coyote et l’hirondelle de rivage, un oiseau menacé. La flore, elle, est tout aussi diversifiée.
« L'esker est une ère de recharge importante des eaux souterraines dans la région, l'eau qui s'y retrouve est de qualité exceptionnelle », souligne Lorraine Caron, la conseillère scientifique de l'organisme. Pour elle, il faudrait qu’une règlementation protégeant officiellement ce « patrimoine naturel unique » soit implantée.
« Notre mission est née lorsque la MRC de Vaudreuil-Soulanges a décidé de mettre une usine de compostage au-dessus de l'esker, ce qui risquait de contaminer le site », relate Marie-Louise Séguin, l’une des fondatrices de l’organisme. Après une mobilisation citoyenne et médiatique, la MRC a renoncé à son usine de compostage sur le territoire de l'esker.
Il faut savoir qu'une fois pollué, un réseau d'eau souterraine est très difficile, voire impossible, à purifier. La lagune de Mercier, par exemple, est maintenant contaminée à vie et les citoyens de cette municipalité sont dorénavant fournis en eau par la ville voisine de Châteauguay.
Selon leur plan d’action, l’organisme devrait collaborer avec Nature-Action afin de réaliser des études du milieu naturel qu’est l’esker.
L’organisme mise désormais sur un site web pour partager ses développements et tenir les citoyens informés.
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