Nouveaux passionnés d'ornithologie?
Quand les oiseaux ne se cachent plus pour mourir
Avec tout ce temps passé à la maison depuis un an, peut-être que certains auront remarqué davantage la présence des oiseaux dans leur environnement. C’est ce qu’a constaté le centre de conservation des oiseaux sauvages, Le Nichoir, à Hudson.
Même si ses portes ont dû être fermées pour les visiteurs, Le Nichoir est demeuré ouvert pour la prise en charge d’oiseaux blessés ou orphelins. Leur équipe s’occupe de les réhabiliter afin de les relâcher dans la nature.
La biologiste responsable des soins de l’établissement, Joanie Gagnon, explique qu’elle a vu une hausse du nombre d’animaux à plumes rapportés à l’organisme. « On a vraiment vu une grosse augmentation, et ce, beaucoup parce qu’on pense que les gens sont plus à la maison ou sont plus dehors. Ils vont plus remarquer les oiseaux blessés », précise-t-elle.
Le nombre de petites bêtes laissées aux soins du Nichoir a dépassé leur record de 2100 oiseaux avec 2700 pour la dernière année. Mme Gagnon ajoute que les blessures ont souvent lieu lors d'une collision avec une fenêtre ou bien après l’attaque d’un chat.
Observer les oiseaux au quotidien
Pour Greg Baumeister et sa conjointe, la pandémie est venue leur procurer une plus grande reconnaissance envers la nature. « Cela nous a donné le temps d’apprécier des choses que nous allions trop vite pour voir auparavant. L’une de ces choses est la population locale de petits oiseaux », témoigne-t-il.
Le couple de Hudson, a même commencé à fabriquer au printemps dernier ses propres mangeoires personnalisées. Elles étaient suspendues au début avec une corde, mais les écureuils l’ont mordillée. Ils ont opté pour un fil de cuivre.
« Chaque matin, nous nous asseyons pendant environ une heure à ne rien faire de plus que de compter les oiseaux et les observer. Nous apprenons beaucoup et cela fait maintenant partie de notre vie. Nous avons de la chance », reconnaît M. Baumeister.
Joanie Gagnon du Nichoir précise que contrairement aux croyances populaires, il est facile d’éviter que les rongeurs ne gâchent les efforts déployés pour les attirer. Il existe divers produits pour les repousser, mais le plus efficace reste les mangeoires conçues en ce sens.
Plus d’oiseaux cet hiver
La biologiste souligne que la région de Vaudreuil-Soulanges et des alentours est inondée de ces petites bêtes cet hiver. « Cette année on a eu ce qu’on appelle une éruption, donc beaucoup d’oiseaux sont descendus plus bas qu’à la normale », explique-t-elle.
Certaines espèces de la forêt boréale et des toundras du Grand Nord ont voyagé plus au sud qu’à l’habitude. Parmi celles-ci, on peut voir en volume important les sizerins flammés et les durbecs des sapins.
Il est néanmoins toujours possible d’observer celles naturellement présentes sur le territoire pendant la saison froide, soit les cardinaux, les geais bleus, les mésanges, les chardonnerets et les tourterelles. « Les cardinaux et les mésanges ont déjà commencé à chanter donc c’est un petit signe du printemps qui arrive », se réjouit Mme Gagnon.
Conseils pour les voir
Pour ceux qui voudraient les attirer, cette dernière conseille de se doter d'une variété d’arbres et de buissons et si possible de types indigènes. Ils leur fournissent de la nourriture de qualité. Des mangeoires avec des graines de tournesol noir permettent aussi d’avoir plusieurs espèces différentes. Il faut cependant éviter le pain qui ne leur procure aucun nutriment.
Pour les identifier, des applications comme eBird existent, mais pour les débutants, Joanie Gagnon recommande, Merlin, produite par l’Université américaine Cornell.. « Pour les gens qui commencent, c'est super intéressant », indique-t-elle.
Que ce soit en cas de blessure ou tout simplement pour les observer, Mme Gagnon rappelle que Le Nichoir est là pour toutes questions concernant les oiseaux.
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