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Élections provinciales du 3 octobre 2022

Entrevue avec David Hamelin Schuilenburg - 1ère partie

durée 17h35
22 septembre 2022
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Par Jean-Michel Lhomme, Journaliste
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David Hamelin-Schuilenburg est le candidat d'un tout nouveau parti : le Parti canadien  du Québec. Cet ancien candidat du parti vert aux élections fédérales a aussi été élu aux États-Unis sous les couleurs démocrates. Rencontre.

Dans cette première partie, le candidat revient sur son parcours et les grands engagements de son parti.

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Il est possible que de nombreux citoyens vous aient découvert hier lors du grand débat organisé par le consortium des médias locaux, dont Néomédia. Mais pour les aider à encore mieux vous connaître, pouvez-vous nous en dire un peu plus sur votre parcours et sur votre histoire.

David Hamelin-Schuilenburg : « Oui, ils m’ont certainement découvert hier. Mais il y a beaucoup de personnes qui me connaissent déjà.
C'est probablement juste que c’est ma première sortie depuis plusieurs années. Mon nom est David. J'ai quarante-huit ans et je suis père de deux enfants. Je suis répartiteur aux services d'urgence, ce qui explique que beaucoup de monde me connait déjà. 

Mon grand-père et sa petite famille incluant ma mère sont arrivés des Pays-Bas en 1954, après la 2e guerre mondiale, en remerciement du Canada et plus spécifiquement du Québec, pour avoir libéré les Pays-Bas. Ils se sont installés à Saint-Lazare. Par la suite, je suis né à Pointe-des-Cascades et j'ai vécu un peu partout dans la région. Donc il y a beaucoup de personnes qui me connaissent.

J'étais à Dorion Garden primaire quand c'était une école anglophone. Quand en 1982 c'est devenu une école francophone, j’ai été transféré à Edgewater à Pincourt et après ça, j'ai gradué de l'école secondaire à McDonald's à Sainte-Anne-de-Bellevue. 

Je ne me suis pas présenté publiquement ici parce que j'étais aux États-Unis pendant presque vingt ans. Donc là, je viens de revenir dans la région. Présentement je vis à Lachenaie parce que mon emploi est à Mascouche. Avec le pont de l’île aux tourtes, je ne pouvais pas me permettre des temps de transports de trois heures en plus de travail. Donc c'est pour ça que je vis présentement ici. Mais j'ai l'intention de revenir à ma patrie d'ici dix-huit mois. » 


Votre parcours politique est très intéressant. Vous avez été élu aux États-Unis sous les couleurs démocrates. Vous avez participé aux deux campagnes de Barack Obama et l'an dernier, vous étiez candidat aux élections fédérales sous les couleurs du Parti vert. Pourquoi être passé du Parti Vert au Parti canadien du Québec ? 

David Hamelin-Schuilenburg : « Parce que, comme vous allez voir durant cette entrevue, il soutient les enjeux qui me tiennent à cœur : évidemment le transport et la sécurité publique, mais surtout le côté environnemental.
J'ai regardé d'autres partis au Québec, il y en a quelques-uns dont je ne partage pas la philosophe socialiste ou ultra socialiste. Évidemment, je suis fédéraliste, donc partie comme Climat Québec n'est pas une option pour moi.
 
Une des raisons pour lesquelles je me suis présenté avec le Parti canadien du Québec, c’est la loi 96… mais pas pour les raisons que le monde imagine.

Autre raison, c’est pour faire avancer le dossier du transport. Parce que, comme je l'ai dit au début, je suis né et j'ai été élevé dans la région. J'ai vécu toutes les problématiques que vivent les citoyens aujourd’hui. Et, en revenant des États-Unis, que rien n’avait changés. Comme on dit en bon québécois « plus ça change, plus c’est pareil ». 

Donc il faut que ça change et c'est pour ça que je me suis présenté. Le parti m'a donné l'opportunité de, non seulement porter leurs couleurs, mais aussi de me positionner sur le sujet des transports en commun et celui du transport en général. »


J'aimerais qu'on revienne sur les raisons de votre engagement personnel en politique. Je vous ai bien écouté hier soir lors du débat et j'ai eu l'impression que votre engagement politique tenait bien sûr pour beaucoup de vos convictions personnelles, mais aussi pour beaucoup et peut-être même plus, de la déception que vous ressentez vis-à-vis de la classe politique qui est actuellement aux commandes. Est-ce que c'est vraiment cela qui vous motive ?

David Hamelin-Schuilenburg : « Je dirais oui. C'est une bonne analyse, mais il y a des nuances. Une des raisons qui expliquent ma candidature, c’est mon Grand-Père.  Comme je l'ai dit au début de notre conversation, mon grand-père est arrivé ici après avoir été un prisonnier de guerre hollandais. Quand le Canada a libéré les Pays-Bas, il voulait revenir ici pour les remercier. 
Lui et sa famille ont été envahis par un régime nazi puis un régime fasciste. Alors quand je vois certaines clauses dans la loi 96, je ne pouvais ne pas me présenter parce que, si mon grand-père était toujours vivant aujourd'hui, il dirait « non ». C'est pour ça que j'ai eu le sentiment que c’était le moment de me lever à mon tour et de dire « non, là c'est assez ». 
Et une autre raison, c’est que je suis tanné des politiciens, qu’ils soient libéraux, péquistes ou maintenant caquistes, qui vient à tour de rôle, tous les quatre ans, nous faire des promesses sans les tenir. »


J'aimerais que vous nous présentiez le Parti canadien du Québec pour lequel vous vous présentez. Quelles sont ses valeurs ?

David Hamelin-Schuilenburg : « Effectivement, il s’agit vraiment d’un nouveau parti. Ça fait juste deux - trois mois qu'on existe. On a reçu notre autorisation au mois de juin. Donc, même s’il y a eu beaucoup de préparation avant, on est vraiment nouveau et c'est aussi ce qui explique que nous n’ayons que vingt candidats. 

Cette fois-ci, on a voulu regarder ce qui nous unit. Cette approche, je la partage. Ça faisait partie de mon raisonnement pour me présenter avec ce parti-là. 

Nous considérons qu’il y a les droits individuels et les droits de la communauté. Ce sont des droits. Point.  Il faut qu'on arrête de menacer les uns ou les autres et enfin respecter la Constitution canadienne et la charte des droits et libertés du Québec. Ça, c'est un gros enjeu pour moi. 

Un des principes pour nous, c'est le bilinguisme. Je suis complètement bilingue. Juste pour noter en passant, moi j'ai gradué mon secondaire 5 français en immersion dans une école anglophone en secondaire 4. Donc quand j'entends quelqu'un comme le ministre Roberge, Monsieur Legault, qui dit que les Anglais ne connaissent pas assez le Français, moi je leur dis qu’il ferait mieux de d’abord regarder ce qui se passe dans les écoles francophones. Nous, on essaie d’aider au mieux. On on vous comprend, on vous connaît, on veut vous aider, mais dont il faut arrêter de faire de nous et commencer à adresser les vrais problèmes. 

Le quatrième de nos enjeux, c'est l'éducation. Nous, on est un parti qui croit au libre choix de l’école dans laquelle vous allez envoyer vos enfants. Et ça, en passant, c’est un droit protégé par l'ONU. Nous, on mettrait cela dans la charte.

Un cinquième point serait de travailler pour l'ensemble de tous les Québécois. Encore en faisant des textes comme la loi 96, on est en train de dire aux autres à l'extérieur du pays ou à l'extérieur du Québec « vous n'êtes pas bienvenue si vous n'allez pas parler français ». 

Au contraire il faut les encourager et les remercier pour les contributions qu'ils ont apportées à la culture québécoise. 

Et le dernier principe important pour nous, c'est le rapprochement et réconciliation avec les Premières Nations. Pour moi c'est un gros enjeu. Quand on voit ce qui se passe avec tous les cercueils qu'on est en train de découvrir dans les champs du pays… Il faut qu'on commence à adresser ça et ça serait une des affaires que nous, on adressera à l'Assemblée nationale. »


Je vois que sur vos vingt candidats, une grande majorité porte un nom à consonance anglophone. Je constate également que vos communications, bien que systématiquement rédigées dans les deux langues officielles, sont d'abord proposées en anglais. Ma question est simple : Le Parti canadien du Québec est-il le parti des anglophones ?

David Hamelin-Schuilenburg : « Non, ce n'est pas le parti des anglophones. Je dirais que c'est le parti de tous ceux qui partagent les opinions, que je viens de vous présenter. Qu’on soit anglophone, qu’on soit un allophone mexicain, peu importe. Et même il y a beaucoup de francophones. 

D’ailleurs, lors de mes porte-à-porte signature, beaucoup de francophones signer pour soutenir ma candidature. La candidature de quelqu’un qui va arrêter la division et qui veut vraiment nous faire respecter toutes nos contributions de tous les Québécois. 

Comme je l'ai dit au débat hier, la plupart des candidats qui étaient à la tribune oublient qu’on est tous des immigrants. Les Premières Nations étaient ici en premier. Donc il faudrait qu'on arrête de diviser et qu'on se rassemble ensemble. Regarder les leviers économiques et les mesures environnementales pour que tous les Québécois aient du succès dans la société. » 


On le voit, la question de la langue au Québec cristallise beaucoup de débats. Et évidemment, c'est le cas sur le comté de Vaudreuil. Êtes-vous d'accord sur le constat que la langue française est en déclin et qu'elle doit être protégée ? 

David Hamelin-Schuilenburg : « Oui. Je reconnais les études qui viennent de sortir. Par contre, mon opinion, ce que quand on en fait un enjeu comme le premier ministre qui affirme que si on n’arrête pas ça on va devenir comme la Louisiane, c’est être déloyal.

Je crois qu'il est en train de changer le narratif d'une mauvaise façon. Ce n'est pas les années 1700. 

Il faut reconnaître qu’au Québec les anglophones et les allophones font partie de la société. Avant, on parlait de société distincte. On est une société qui est spéciale et qu’on veut garder. Et c'est pour ça que quand moi je regarde les statistiques qui sont sorties récemment, ce qui m'importe le plus, c'est le nombre de personnes qui sont devenues bilingues. Et je ne trouve pas ça trop surprenant parce que, comme je l'ai dit au début, moi j'ai choisi en quatrième année d'aller en immersion. C'est pour ça que j'ai été capable de graduer un an plus tôt que le reste de ma classe en secondaire en français.

Quand quelqu'un comme monsieur Jolin-Barret essaie de nous fouetter avec des lois, ce n'est pas comme cela qu'on va apprendre le français. C'est en nous encourageant. 

Hier soir, j'ai parlé au candidat péquiste hier après le débat. Je lui ai expliqué à quel point ce serait un meilleur projet de société si jamais le gouvernement disait « Écoute, tu veux apprendre le français ? Eh bien oui. Et c’est gratuit. » Point final. 

Mon fils vient d'arriver des États-Unis. Il a quatre ans d'école de cours de français deuxième langue à l'école secondaire à Pittsburgh. Mais il m'a demandé d'apprendre plus de Français et ils ont chargé ses cours. Là, je regarde ce qu’il est encore possible de faire de plus : des solutions comme Duolingo par exemple.

Si le gouvernement faisait une loi précisant que tous les coûts pour apprendre le français pouvaient être déduits des impôts à la fin de l'année ou remboursés, ça ce serait un projet de société.

Essayer de faire des ennemis, de ceux qui ont aidé à bâtir cette société, ce n’est pas valide. Ce n'est pas un discours qui rassemble. C'est un discours qui divise. Et ça, ça fait juste nous enterrer, nous mettre plus en arrière encore pendant que l'Ontario et le reste du pays avancent. »


Les quelques exemples que vous venez de donner pourraient remplacer la loi 96 selon vous ? 

David Hamelin-Schuilenburg : « Oui, ce serait quelques-unes des petites choses que je mettrais sur la table si j’ étais à cette table. Regarder comment on pourrait, positivement, faire avancer la langue française et protéger la langue française.


Un autre candidat m'a demandé hier ce que je compte faire pour la langue française.  Je ne veux pas menacer la langue française. Je veux la protéger, je veux l'aider. C'est juste que la façon dont on s’y prend avec la loi 96, qui n'est pas le bon véhicule. »

La question des transports, c'est clairement l'un des principaux axes de votre candidature et j'aimerais savoir en quoi consiste votre programme ?

David Hamelin-Schuilenburg : « Avant de revenir au Québec, j'ai travaillé pour Transports Canada, donc j'ai un peu d'expertise sur ce sujet.

Ce qui m’a incité à me présenter, c'est le manque de respect de nos élus. Et le plus récent c’est celui de Madame Rouleau et Monsieur Bonnardel. En 2019, ils ont fait la promesse à la communauté de Vaudreuil de bâtir le REM à côté du nouveau pont de l’Île aux tourtes.  

En 2022, avec ce qui est arrivé sur le pont, j’ai poussé une pétition pour qu'on avance la date pour que commence le travail dessus (le nouveau pont et le REM) afin qu'il y ait une alternative pour les voyageurs de Vaudreuil pendant la construction du nouveau pont. Et c'est en faisant cette pétition que Madame Rouleau a avoué qu'elle n'avait aucune intention de tenir cette promesse. 
Eux, ils croient que ce n'est même pas nécessaire d'avoir une voie réservée pour les autobus. Eux, ils vont pousser les autobus à prendre les accotements d'urgence. Donc pour moi c'était devenu un enjeu principal parce que comme Répartiteur dans un centre de service téléphonique d'urgence, je gère les accrochages et les accidents quasiment tous les jours, surtout sur ce pont-là !
Et quand il y a un accident, même si c'est juste un petit accrochage, on utilise l'accotement d'urgence pour échanger des infos. Un autobus qui arrive en arrière ne passera jamais. Donc, ça n'a pas de bon sens. Et moi je dis à Monsieur Legault, Madame Madame et Monsieur Bonnardel que l'accotement d'urgence n'est pas une voie d'autobus.

Je propose quelque chose de plus concret. C'est-à-dire une voie pour véhicules multioccupants. Comme ça, il y a deux alternatives. 

On gère le problème de ce pont 1965. Il a été mal bâti, mal conçu et là, on est en train de bâtir un nouvel hôpital. On n’est même pas capable d'assurer que les effectifs qui vont aller à l'hôpital vont être capables de s’y rendre, surtout quand le vieux pont devra être détruit.

On va aussi regarder ce qui se passe économiquement dans Vaudreuil. Par exemple, cette semaine, Walmart a annoncé qu'ils vont faire un centre de distribution. En créant un pont de REM on va permettre de non seulement avoir des emplois pour nous, mais aussi d'encourager ceux qui vivent en banlieue ouest de venir travailler chez nous.

Idem pour les grosses compagnies interprovinciale et internationale qui livrent les marchandises au Québec, aux maritimes. Elles pourraient faire comme Walmart, comme Amazon, et créer des centres de distribution avec une garantie d’avoir accès à de la main-d'œuvre. C'est ça le problème ici et c'est pour ça que je me suis présenté. »

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À lire également : 

Entrevue avec Christopher Massé (PQ) : Partie 1 - Partie 2

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