Dans la foulée des événements entourant la grogne d’une partie de la population quant à la potentielle plateforme de compostage à Sainte-Justine-de-Newton, Stéphane Lapointe, l’un des instigateurs du mouvement citoyen contre le projet, sollicite un premier mandat au poste de maire. 

C’est devant des spéculations entourant l’implantation d’une potentielle plateforme de compostage dans sa petite municipalité d’à peine mille habitants que Stéphane Lapointe a commencé à se faire davantage présent aux séances du conseil municipal. 

Il a dans les derniers mois confronté à maintes reprises les élus, au point de s’attirer une mise en demeure du conseil sortant à la fin août. 

« C’est sûr que je n’ai pas d’expérience politique, mais j’ai quand même fortement bousculé la politique municipale dans les dernières semaines et j’ai créé des changements. J’ai démontré que j’ai été capable de mobiliser les citoyens », indique-t-il.

Les gens ont effectivement été de plus en plus présents aux séances du conseil. « On n’a jamais entendu parler autant de politique municipale depuis 15 ans à Sainte-Justine-de-Newton », ajoute M. Lapointe. 

Ce dernier estime avoir créé un précédent dans la municipalité. Des membres du conseil, dont le maire sortant, Denis Ranger, quittent la vie politique, alors que de nouvelles têtes arrivent. Des jeunes de moins de 30 ans s’intéressent maintenant à la vie politique municipale. « Peu importe le résultat, j’ai brassé les choses et pour le mieux », considère-t-il.

Être solidaire

S’il est élu le 7 novembre prochain, Stéphane Lapointe aimerait concerter les autres municipalités quant à la fameuse plateforme de compostage.

L’idée de la mettre sur le territoire de Sainte-Justine-de-Newton, mais près des municipalités voisines, comme le proposent certains, n’est pas envisageable selon lui. 

« On devrait être solidaire entre les petits villages pour faire front commun contre la pression des grandes villes qui veulent littéralement pelleter leurs vidanges dans notre cours », pense-t-il.

Cela ne règlerait pas non plus l’enjeu du camionnage pour le candidat à la mairie. M. Lapointe propose ainsi la création de plus petits sites de compostage, situés à des endroits stratégiques sur le territoire de la MRC, c’est-à-dire près des régions les plus populeuses.

« Ça règlerait les problèmes de terrain et de transport, croit-il. Même la Ville de Montréal a été capable de trouver des terrains. »

D’autres idées sur la table

Bien que Stéphane Lapointe ait la ferme ambition de lutter contre le projet de plateforme de compostage, il dit ne pas se lancer en politique que pour cette raison. 

Résidant à Sainte-Justine-de-Newton depuis une vingtaine d’années, l’ingénieur de formation et enseignant au collégial a été séduit par la présence d’une forêt sur le territoire de la municipalité, qui contraste avec les champs qui l’entourent.

Cette dernière n’est toutefois pas suffisamment protégée à son avis. Il voit chaque année le couvert forestier diminuer. « La coupe à blanc de Sainte-Marthe, ça me scandalise et à Sainte-Justine-de-Newton, il n’y a pas grand-chose qui empêcherait la même chose d’arriver », explique-t-il. 

La protection de ces espaces naturels pourrait passer par des politiques publiques, où il serait possible de s’inspirer de municipalités comme Saint-Lazare selon M. Lapointe. 

La création d’un parc régional pourrait également être une solution, en joignant par exemple les sentiers du mont Rigaud avec des ententes entre les municipalités et les propriétaires des terrains. « On a l’une des plus belles forêts de feuillus du sud du Québec [...] C’est un projet positif, constructif. Donnez-nous des millions, pas pour le dépotoir, mais pour créer de la richesse », lance-t-il en interpellant la MRC de Vaudreuil-Soulanges. 

Stéphane Lapointe souhaite d’ailleurs ramener de la richesse dans le noyau villageois, aux allures westerns, en améliorant l’accès à des subventions pour la rénovation des maisons patrimoniales. « Les gens n’ont pas beaucoup d’argent pour rénover, mais en même temps, c’est ce qui a préservé le cachet. Les maisons n’ont pas été rasées pour faire des bungalows », observe-t-il. 

Campagne électorale

D’ici le jour du scrutin, Stéphane Lapointe compte poursuivre sa campagne, surtout sur les réseaux sociaux, mais aussi de manière plus traditionnelle avec des affiches et du porte-à-porte.

La lutte s'annonce chaude dans la municipalité, alors que son adversaire, le conseiller sortant Shawn Campbell, a déjà un certain capital de sympathie, ce qui n'effraie pas pour autant M. Lapointe. 

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