Syndicat de l’enseignement de la région de Vaudreuil (SERV)
« Le plan n’a rien de rassurant pour le personnel et les enseignants, en matière de santé. » - Véronique Lefebvre
« Je suis d’accord avec le ministre Jean-François Roberge quand il dit qu’il est important, tant pour les jeunes que pour les enseignants, de rouvrir les écoles, mais son plan est léger et présente peu de mesures pour assurer la protection et la santé de tous. » Voilà ce qu’avait à dire présidente du Syndicat de l’enseignement de la région de Vaudreuil (SERV), Véronique Lefebvre, quelques minutes à peine après la présentation du plan pour la prochaine rentrée scolaire.
Ce lundi, le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, a annoncé, lors de la présentation de son plan, que le port du masque sera obligatoire pour tous les élèves à partir de la cinquième année du primaire ainsi que pour tous ceux du secondaire.
Il aussi indiqué que la distanciation sociale de 1,5 mètre n’était plus requise dans les salles de classe et que le concept de bulle, cette formation de sous-groupe à l’intérieur même d’une classe, n’était plus suggéré. « Je suis bien d’accord avec ça, mais c’est certain qu’il va avoir des éclosions, c’est inévitable », ajoute la présidente.
« J’ai trouvé le ministre frileux face à l’obligation du port du masque en tout temps par les enseignants. En tant que syndicat, il est certain que je vais recommander non seulement le port du couvre-visage, mais aussi de la visière. Le plan n’a rien de rassurant pour le personnel et les enseignants, en matière de santé. Je trouve aussi dommage qu’aucune mesure concernant les enseignantes enceintes ou celles qui allaitent n’ait été annoncée », poursuit Mme Lefebvre.
Véronique Lefebvre se dit tout même heureuse de savoir que l’enseignement des arts tel que la musique demeurera pour la prochaine année. « Je trouve également que l’idée de transparence dans les communications est bonne et que le fait que des mesures soient mises en place pour assurer, qu’en cas de fermeture d’établissement, les enseignants pourront poursuivre leur travail, de façon virtuelle, dans un délai de 24 heures. »
D’où viendront les ressources
Si la pénurie de main-d’oeuvre touche de nombreux secteurs économiques, le milieu de l’éducation n’y fait pas exception. « Sur le territoire du Centre des services scolaires des Trois-Lacs, nous sommes là où il manque le plus d’enseignants au Québec, et ce, depuis des années. Aujourd’hui, le ministre qu’il y aura plus de services pour les élèves. J’ai bien hâte de voir où ils vont trouver les enseignants et les fonds », de dire Véronique Lefebvre.
Si elle se dit peu inquiète pour les élèves, Véronique Lefebvre a certaines craintes pour les enseignants et le membre du personnel des établissements scolaires. « Est-ce que la charge de travail sera encore plus grande pour les professeurs? Est-ce que c’est à eux que reviendra la responsabilité de tout nettoyer? J’aurai aimé que le ministre conserve une certaine distanciation sociale dans les classes. Qu’il présente des mesures pour protéger les enseignants et sur les services aux élèves. Bref, je comprends qu’il souhaite revenir à la normale, mais plus rien ne l’est », conclut la présidente du SERV.
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