Sept mois après la deuxième inondation qui a touché la Ville de Rigaud, la fatigue et l’épuisement sont encore bien présents au sein de la petite communauté. Rencontré à son bureau de l’Hôtel de ville, le maire Hans Gruenwald Jr confirmait que 70 dossiers en lien avec les inondations de 2017 ne sont pas réglés par le gouvernement provincial. Malgré tout, l’administration municipale est en mode solutions pour 2020. 

À l’heure actuelle, la Ville de Rigaud confirme que 114 dossiers sont ouverts auprès du Ministère de la Sécurité publique du Québec en lien avec les inondations de 2017 et 2019.  De ce nombre, 70 datent de 2017 alors que le reste est plus récent. Au total, 215 maisons sont touchées dans ces dossiers. 

« Certains de nos citoyens ont été inondés deux fois. Au total, 30 dossiers sont des cas majeurs où un rapport d’évaluation de dommages (RED) est nécessaire et où la démolition pourrait être obligatoire. Pour le réaliser, les citoyens doivent embaucher un professionnel et un ingénieur afin d’évaluer les fondations. Malheureusement, des frais importants sont associés à la production de ce rapport et certains sinistrés ne peuvent pas les défrayer, car cette dépense n’est pas admissible à l’aide financière », explique le premier magistrat qui a géré les crises survenues au printemps 2017 et 2019. 

En 2017, une cinquantaine de maisons ont été démolies sur le territoire de Rigaud. En 2019, jusqu’à présent, un minimum de huit habitations pourrait subir le même sort selon M. Gruenwald Jr. 

Beaucoup de règles ont changé entre 2017 et 2019 

Qu’est-ce qui explique la lenteur des procédures pour dédommager les citoyens affectés par les inondations de 2017? Sans avoir la réponse exacte, le maire a peut-être un début d’explications. « Entre les deux gouvernements, les programmes d’indemnisation ont changé de façon importante. Précisons que plusieurs dossiers ont été réglés entre les deux événements, mais les dossiers restants sur la table actuellement sont les plus complexes. »

Autre constat du maire: les citoyens étaient beaucoup mieux préparés en 2019 que eux ans auparavant, où plusieurs avaient été pris par surprise. « Nous avons eu le temps de voir venir la vague et d’avertir les citoyens. Ceux qui voulaient quitter ont pu le faire et les autres se sont préparés en conséquence. Mais on ne peut jamais se préparer psychologiquement à une situation comme celle-là. Je sens que les citoyens sont fatigués, épuisés et à bout de ressources », image-t-il. 

Impact sur la fiscalité de la Ville 

Jusqu’à présent, les inondations 2017 et 2019 ont coûté 1 million de dollars à la Ville de Rigaud. Un montant astronomique pour la municipalité de petite taille. « Ce qui m’inquiète actuellement, c’est l’impact de ces catastrophes naturelles sur notre fiscalité. Rappelons que les municipalités ne peuvent pas faire de déficit à la fin de l’année. Alors oui, ça préoccupe beaucoup le conseil municipal », confie-t-il. « Toutefois, afin d’aider les citoyens à rester dans notre communauté, le conseil municipal a accepté d’absorber la taxe de mutation, laquelle équivaut à quelques milliers de dollars », conclut M. Gruenwald. 

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