Par Christopher C. Jacques

L’élection fédérale 2019 est maintenant chose du passé mais elle aura des répercussions pour les années à venir. Voici ce que quatre candidats dans la circonscription de Vaudreuil-Soulanges avaient à en dire.

Rappelons d’entrée de jeu que le candidat sortant, représentant du Parti libéral du Canada (PLC), a repris son siège avec l’appui de 47,3% des électeurs. Suivent Noémie Rouillard du Bloc Québécois (BQ) avec 24,5%; Karen Cox du Parti conservateur du Canada (PCC) avec 11,4%; et Amanda MacDonald du Nouveau Parti démocratique (NPD) avec 10,7%.

Les représentants du PLC ont réussi à confirmer un gouvernement libéral minoritaire avec un total 157 sièges sur une possibilité de 338 alors que les troupes du PCC d’Andrew Scheer en ont reporté 121. Le NPD et le BQ comptent respectivement 24 et 32 députés élus. C’est donc dire que le gouvernement Trudeau devra s’assurer de l’appui de l’un de ces deux partis pour faire accepter des mesures à la Chambre des communes.

La main tendue de Peter Schiefke

Le député de Vaudreuil-Soulanges est heureux de voir que ses concitoyens lui ont confié à nouveau leur confiance. Il reconnaît cependant que son équipe et lui devront trouver un consensus avec des partis adverses.

« J’ai confiance que nous pourrons nous entendre avec le NPD. Je crois que nous avons des points de similitudes. Nous devrons ensemble trouver un terrain d’entente au bénéfice de la classe moyenne », souligne le père de deux jeunes enfants, les yeux fixés sur l’écran affichant les résultats.

Ainsi, alors que son équipe célébrait une victoire éclatante, l’élu cherchait déjà des moyens pour que le gouvernement, bien que minoritaire, demeure fonctionnel. Il s’agit certainement d’un thème qui s’avérera récurrent dans les prochains mois.

Lancer un mouvement

Amanda MacDonald du NPD connaissait déjà bien les rouages du parti qu’elle a représenté lors des dernières élections. Elle affirme avoir été tout de même surprise par les qualités personnelles de son chef Jagmeet Singh. Elle poursuit : « C’est incroyable de voir son niveau d’engagement; comment il est mobilisateur. Les gens qui le rencontrent tombent sous son charme. »

Elle se remémore la visite récente de son chef à Hudson dans le cadre de laquelle il est allé faire un tour dans une école secondaire de Hudson : « C’était magique. Je vais me souvenir de cette visite longtemps. Voir comment Jagmeet connecte facilement avec les jeunes est impressionnant. »

Elle espère désormais que cette jeunesse mobilisée et accueillante pourra poursuivre le mouvement lancé par le NPD lors des dernières semaines.

Deux poids, deux mesures

Parlant du chef néo-démocrate, la candidate du PCC dans Vaudreuil-Soulanges a du mal à saisir la différence de traitement dont son chef Andrew Scheer a subi : « Sur la question de l’avortement, monsieur Scheer a été très clair : malgré ses convictions personnelles, il n’allait pas rouvrir le débat. Les gens ont alors laissé sous-entendre que ce serait difficile, voire impossible pour lui, de voter contre ses convictions. De l’autre côté, concernant la loi 21, Jagmeet Singh a dit qu’il y était personnellement opposé, mais qu’il ne s’y attaquerait pas. Personne n’a alors laissé supposer que ce serait difficile pour lui de prendre des décisions à l’encontre de ses valeurs. Pourquoi? »

Elle affirme d’ailleurs avoir vu en son chef un homme fort, un leader en mesure de passer outre ses vues personnelles pour rallier ses troupes. « Ce n’est pas tout le monde qui pourrait faire ça », affirme-t-elle.

Une expérience riche

Vaudreuil-Soulanges n’a pas été différente du Québec avec une excellente performance du BQ.  La candidate Noémie Rouillard n’en est aucunement surprise : « La réponse sur le terrain était positive dans les dernières semaines. J’ai senti l’appui des citoyens, mais aussi que nous avons réussi à raviver un espoir. »

Celle qui en était à une première expérience comme candidate salue le travail de son chef Yves-François Blanchet qui, selon elle, est en mesure d’exprimer les demandes des Québécoises et des Québécois tout en étant rassembleur.

Avec son retour à la « vie normale » le mardi 22 octobre, Noémie Rouillard conserve un souvenir positif de son passage en politique. « C’est une expérience riche pour moi. J’ai été contente de constater mon énergie et ma capacité à rallier les gens », soutient la candidate.

Pour l’heure, elle refuse de prendre, ou du moins d’annoncer, sa décision quant à son plan match pour le futur. Elle préfère rappeler que : « Il y a eu un avant campagne pour moi et il y aura certainement un après campagne ».

Elle tient, en conclusion, à féliciter Claude DeBellefeuille pour sa victoire dans la circonscription voisine de Salaberry-Suroît.