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Centre d'Archives de Vaudreuil-Soulanges

Les vacances de la construction

durée 08h00
10 août 2025
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Par Centre d'Archives de Vaudreuil-Soulanges

Les vacances de la construction sont devenues une icône de nos étés québécois. C’est la période de l’année où le Québec se met en quelque sorte sur pause, ses activités économiques étant au ralenti. Il faut savoir cependant que cela n’a pas toujours été le cas. 

Autrefois, le secteur de la construction fonctionnait sans arrêt, les employés travaillaient souvent pour plusieurs employeurs différents et prendre des vacances relevait quasiment de l’impossible. Les travailleurs se battent pour avoir des meilleures conditions de travail.

Pour pallier cela, la Commission du salaire minimum (ancêtre de la CNESST) instaure les premières vacances payées à l’ensemble des travailleurs québécois en 1946. Il s’agit à ce moment d’une semaine de vacances (en 1968, ce sera dorénavant deux semaines). Ceci fait en sorte que le Québec devient parmi les premiers endroits en Amérique du Nord à bénéficier de tels congés. Le secteur de la construction demeure toutefois dans l’impasse, étant donné que les employés doivent se promener de chantier en chantier sous plusieurs employeurs. Prendre congé reste alors quasi impossible pour les ouvriers. 

Le gouvernement de Duplessis cherche à corriger ce problème en instaurant un système de tickets dans le secteur de la construction. Les employeurs doivent remettre des tickets de vacances en fonction du nombre d’heures travaillées. Les ouvriers peuvent échanger les tickets à leurs banques respectives en échange d’argent jusqu’à un maximum de six jours. Chaque ticket représente 2 % du montant de la paie brute. 

Ce système devient rapidement difficile à gérer. Les ouvriers peuvent prendre leurs congés au moment de leur choix, ce qui fait en sorte que les chantiers deviennent perturbés par les va-et-vient des employés. Malgré tous ces problèmes, le système est maintenu jusqu’en 1970. 

L’an 1970 marque le début d’un temps nouveau. Le gouvernement de Robert Bourrassa à la suite de négociations avec les entreprises et les syndicats, instaure les vacances de la construction comme on les connaît aujourd’hui. C’est la Loi sur les relations du travail, la formation professionnelle et la gestion de la main-d’œuvre dans l’industrie de la construction (communément appelée la Loi R-20) qui vient entériner le tout. C’est donc une période généralisée de vacances payées qui est instaurée. Dès 1971, les deux dernières semaines de juillet deviennent donc des vacances obligatoires pour le secteur de la construction. De 1971 à 1992, c’est le gouvernement qui décide des dates puis par la suite, c’est une question de négociations des conventions collectives. 

On choisit les dates en fonction notamment de la température, sachant que la fin juillet est la période la plus chaude de l’année. On préfère fermer les chantiers et laisser les ouvriers se reposer et ainsi éviter des problèmes de santé et de sécurité sur les chantiers. C’est aussi une question d’améliorer la qualité de vie des travailleurs en évitant des périodes de travail excessivement longues. On veut ainsi retrouver un équilibre entre le travail et la vie personnelle. 

C’est aussi une manière de s’assurer que le rythme de travail demeure constant le reste de l’année puisque tout le monde ferme les chantiers en même temps et les réouvre également en même temps. On parle de 80 % du secteur de la construction qui part en vacances. Seule la voirie et le génie civil peuvent continuer à travailler pendant cette période. Les autres exceptions, les travaux d’urgence et les rénovations qui doivent respecter un échéancier plus strict peuvent continuer. 

En plus du secteur de la construction, on estime qu’un quart de la population active sur le marché du travail au Québec prend ses vacances au même moment. C’est donc un ralentissement économique notoire au Québec. 

En 2008, lors du renouvellement du contrat de travail, on statue que les vacances doivent débuter à la fin du mois de juillet, mais peuvent déborder au mois d’août. 

C’est donc à chaque année environ 200 000 travailleurs et travailleuses de la construction qui quittent les chantiers du Québec pour aller se prélasser sur les plages, camper, partir à l’aventure ou simplement relaxer à la maison en plein milieu de l’été. 


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