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Par Alexandra Loiselle-Goulet

Que se passait-il dans ma tête, il y a quelques années

durée 18h00
12 février 2023
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Par Alexandra Loiselle-Goulet, Blogueuse

Ce texte te fera comprendre ce que vit quelqu’un d’anxieux. Ça peut être différent pour chacun, mais sache que c’est aussi douloureux pour tous. Prends le temps de comprendre la personne de ton entourage qui en souffre. Ton support est probablement ce qui lui fait le plus de bien.

En cette semaine de la prévention du suicide, c’était important pour moi que tu saisisses la détresse que l’anxiété peut causer. N’hésite pas à contacter un centre de crise de ta région pour
toi ou aider quelqu’un que tu aimes. Ose en parler !

Un petit retour dans le passé…

** Aujourd’hui, je m’en suis sortie. Toi aussi, tu es capable ! **

Toi qui ne vis pas avec l’anxiété, tu dois bien te demander ce qui se passe à l’intérieur de ma tête non ? Je sais, c’est extrêmement difficile à saisir. L’anxiété c’est abstrait. Ce qui angoisse pitou n’angoisse pas nécessairement minou. Le trouble d’anxiété arrive aussi dans nos vies de façons différentes. Laisse-moi essayer de te faire comprendre un peu mieux ce qui me traverse l’esprit.

Dans ma tête, c’est comme un ouragan, les idées et les pensées virevoltent dans tous les sens sans que je puisse les contrôler. C’est un tel désordre ! Tu me diras : « Alex, qu’est-ce qui cause ce chaos ? Je te remercie pour la question pertinente, Carole… »

Mes émotions sont la base de l’anxiété que je ressens. J’ai une pensée qui apparait. Ensuite vient l’émotion. Comme je vis une émotion, mon cerveau enregistre que je dois avoir raison de vivre de l’angoisse, alors s’en suis une 2 e  pensée qui appuis la première, etc. Tu comprends le concept ? C’est là que mon hamster débute sa course folle pour le premier prix du plus grand nombre de tours dans un court laps de temps.

Le futur pour moi est TRÈS présent. Le mantra « vivre au jour le jour » est tellement beau sur papier hein ? Mais dans ma vie, je n’ai aucune idée comment y parvenir. Le futur est déjà passé et le présent est au futur ! Avoue que ça te fuck des temps de verbes, mon ami ! Si jamais demain, je tombe malade ? Et si la semaine prochaine, une bombe tombe sur ma maison ? Si le mois prochain, c’est la fin du monde ? Si l’année prochaine, je perdais quelqu’un ? Je pourrais continuer comme ça des heures ! Imagine comment Ronald, mon hamster est brulé en arrivant l’soir.

Mais quand Ronald (toujours mon hamster… suit, bâtard) commence à se dire : ah ! C’est enfin l’heure de dormir… L’anxiété arrive en force et lui rit au visage ! Tu penses franchement que tu allais dormir toi là ? Laisse-moi rire ! Il y a encore plein d’affaires pour angoisser, c’est loin d’être fini ! Awaye, continue ! Je fais quoi de ma vie ? Suis-je une bonne mère ? Suis-je folle ? Le lendemain arrive et il me semble que je suis encore brulée…

Ayant le trouble de la personnalité limite, l’anxiété est beaucoup plus présente. Une des grandes facettes de ce trouble, c’est la difficulté à gérer mes émotions. Bon, je vais te dire une affaire, je n’ai pas de la difficulté, j’en suis I-N-C-A-P-A-B-L-E. Ce morceau est littéralement brisé en dedans de moi. Je prends les choses personnelles même si je ne devrais pas. Je pleure le matin, le soir, dans l’autobus ou en promenade… Si j’ai de la peine ou si je suis en colère c’est selon.

Je n’arrive tout simplement pas à me retenir. Dès que la boule d’angoisse apparait, les larmes coulent. Les beaux malaises, tu dis ? Rien à envier à Martin Matte.

Vous comprendrez maintenant pourquoi, je peux être fatiguée à l’extrême. La fatigue mentale est probablement aussi drainante que l’épuisement physique. J’ai toujours le cerveau à ON. Le soir pour relaxer, je dois prendre de la mélatonine. Cela me permet d’endormir Ronald (tu suis toujours hein ?) pour que de mon côté, je puisse profiter d’une nuit de sommeil, car je sais pertinemment que tout recommencera au lever du soleil si je n’ai pas eu une bonne nuit.

Sache que lorsque je souris moins, je suis occupée à gérer Ronald. Sache que tu n’y es pour rien. Sache que je suis heureuse d’être en ta compagnie, mais que c’est plus fort que moi. Que dans ce moment précis, je ne peux profiter pleinement de la vie, car Ronald prend beaucoup de
place ! Mais sache que pour rien au monde, je ne serais ailleurs.

Ligne de crise en prévention du suicide Le Tournant : 450 371-4090 ou 1 833 371-4090

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