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Modernisation des érablières

Dans les coulisses de la production acéricole

durée 05h00
4 mars 2022
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Benjamin Richer
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Par Benjamin Richer, Journaliste

D’un simple mouvement de doigts sur son téléphone portable, François Béliveau, propriétaire de l’Érablière St-Henri à Sainte-Marthe, connaît en temps réel l’état de sa production de sirop d’érable. Si l’industrie utilisait pendant longtemps les traditionnelles chaudières, celle-ci est désormais à la fine pointe de la technologie. 

« Il y a un côté folklorique avec les chaudières. Il y a 7000 entreprises au Québec et la majorité sont quand même de haute technologie. On a développé au cours des dernières années des technologies différentes des chaudières », mentionne M. Béliveau, qui est récemment devenu président régional pour la Montérégie-Ouest des Producteurs et productrices acéricoles du Québec (PPAQ).

À son érablière, située dans la municipalité de Sainte-Marthe, à la frontière de Très-Saint-Rédempteur, ses 20 000 entailles sont toutes reliées par un système de tuyauterie en serpentins d’arbre en arbre. L’eau d’érable parvient jusqu’à un extracteur et est ensuite acheminée sous terre jusqu’à une station de pompage. La basse température permet d’éviter la formation de bactéries. 

Le produit poursuit ensuite son cours vers un concentrateur, qui enlève environ 70 % de l’eau, avant d’être bouilli et filtré pour obtenir le fameux sirop d’érable. « Au lieu de prendre huit heures, ça prend 45 minutes. C’est ce qu’on fait maintenant en 2021 », lance-t-il. 

Et ce n’est que le début pour M. Béliveau. Plusieurs producteurs se convertissent à l’électricité et ajoutent des détecteurs sur le réseau afin de déterminer la présence de fuites ou d’autres problématiques.

Les données sont accessibles au bout de la main sur un téléphone cellulaire. « Il faut penser que la main-d'œuvre est de plus en plus rare, donc on ne peut plus se permettre d’aller tout vérifier », indique-t-il. Certes, cela représente un important investissement, mais pour François Béliveau, c’est l’avenir de l’industrie. 

Intimement liée à la nature

L’acériculture, comme bien d’autres types de productions, dépend directement des conditions météorologiques, mais aussi de l’état des écosystèmes.

Sur la terre de M. Béliveau, la forêt est composée à 80 % d’érables. Les 20 % restants sont des chênes rouges, des noyers cendrés et d’autres essences d’arbres. Ainsi, cela permet d’assurer une meilleure durabilité de l’écosystème face à différents stress environnementaux comme des insectes ravageurs. « C’est ce qu’on a appris avec le temps. Avant, on avait tendance à mettre juste des érables », raconte-t-il. 

Bien que la production d’eau d’érable dépende beaucoup de la variation des températures au printemps, pour M. Béliveau, « c’est un agencement des quatre saisons ». Les changements climatiques compliquent ainsi le travail des acériculteurs. Des érables pourraient d’ailleurs migrer vers le nord. 

Mais à moyen terme, cela n'inquiète pas François Béliveau. « Ce qui m’inquiète le plus, ce sont les coupes d’arbres qui se font un peu partout. C’est le mépris qu’on a envers l’érable. [...] ce qui me dérange, c’est qu’on pourrait mettre ces érables en production », croit-il.

Ce dernier souhaite que l’on priorise davantage le sucre d’érable, produit naturellement et localement, au sucre blanc, souvent fait à partir de techniques agricoles nuisibles à l’environnement. Les PPAQ travaillent à reconnaître le temps des sucres comme une valeur patrimoniale au Québec. Les trois quarts de la production mondiale de sirop d’érable se font dans la province.

La notion d'écoresponsabilité fait aussi son chemin. Le sirop de l’Érablière St-Henri est vendu localement dans les IGA Déziel de la région. Le sirop passe donc moins de temps dans les transports. M. Béliveau élève en plus ses propres porcs pour les repas de la cabane à sucre. « Ici, on fait tout, tout! », dit-il avec passion.

L’homme voit d’un œil positif l’avenir de l’acériculture. « Avec la pandémie, on a beaucoup plus de ventes », mentionne-t-il. Des gens peuvent toutefois être encore frileux de venir déguster sur place leur repas, d’où l’idée pour bien des producteurs de poursuivre l’initiative de Ma cabane à la maison. 

Une ambiance familiale

La cabane à sucre accueille un maximum d’une centaine de personnes à la fois. « On met les plats sur la table et on veut que les gens se servent. On veut toujours que ce soit dans l’esprit familial », souligne M. Béliveau.

Ce dernier peut d’ailleurs compter sur ses quatre enfants et bientôt ses petits-enfants pour contribuer aux opérations de l’entreprise.

Rencontré ce mercredi, alors que l’une de ses filles prenait les réservations et l’autre préparait des repas pour les boîtes Ma cabane à la maison, pendant que la petite dernière les observait tous, François Béliveau semblait bien fier de son clan.

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