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Les défis du sommeil

durée 07h00
11 novembre 2023
duréeTemps de lecture 3 minutes
Par
V.I.V.R.E. & Grandir Autrement

Aujourd'hui, j'ai choisi de vous parler spécifiquement de la phase d'endormissement. Plus précisément de la dissonance cognitive qui peut y être associée et comment aider à résoudre ce conflit intérieur. Puisque dans les troubles neurodéveloppementaux, il est plus difficile de distinguer la nuance entre ce qui est abstrait et concret.

Voici l'histoire de Marie.

Lorsque j'étais petite, comme beaucoup d'enfants, enfin je l'imagine, lorsque je me couchais, j'avais peur des ombres que je voyais sur les murs. Ma plus grande crainte d'entre toutes était celle qui provenaient de la garde-robe. Dès lors que j'en voyais une, je devenais craintive, j'avais des sueurs et mon ouïe devenait décuplée. J'entendais tous les minimes sons et les appropris aux ombres en mouvements. Je me mettais à faire de l'insomnie, je n'étais même pas capable de sortir de mon lot pour aller dans celui de mes parents pour me consoler.

Même si pour nous, rationnellement, nous savons très bien que cela n'est que le fruit de l'imagination, il faut considérer que pour l'enfant cette réalité est bien présente et qu'elle provoque un impact sur plusieurs systèmes sensoriels. Vous devez donc aider à rediriger chacun de ses sens.

Je croyais que ces ombres étaient des voleurs d'enfants, des monstres (comme dans Peter Pan) Lorsque je criais, mon père venait dans la chambre et faisait le tour de la pièce. Il n'y en avait pas sous le lit, il n'y en avait pas dans le tiroir, il n'y en avait pas dans...la garde-robe. J'étais rassurée, on fait des jeux d'ombres avec nos mains sur le mur puis il repartait. Dès qu'il éteignait la lumière, c'était la même histoire qui recommençait. J'entendais des bruits, je voyais des ombres bouger dans la fameuse garde-robe.

Même épuisé, il faut prendre le temps de déconstruire étape par étape cette fausse conception. Créer l'équilibre du sentiment de sécurité. Éviter de réprimander. Soyez plutôt réconfortant. Les jeux d'ombres dans ce contexte ont permis de démontrer à l'enfant qu'une ombre peut être amusante et que dans ce jeu c'est nous qui la contrôlons. Certaines stratégies comme le sifflet repousseur de monstres et autres peuvent être utile, mais il ne permette pas de résoudre cette dissonance cognitive puisqu'elle implique l'existence de ces monstres. Il fallait que je me concentre. Je me répétais dans ma tête que papa venait de venir vérifier chaque endroit de ma chambre et que tout était parfait. Je le savais au fond de moi qu'il n'y avait aucun danger. Mais la crainte m'envahissait, suivie du doute, car je me mettais à refaire le tour de la pièce dans ma tête en me demandant s'il avait regardé dans tel ou tel endroit. Et je finissais par m'endormir tellement j'étais épuisé.

Dans ce cas d'endormissement, la qualité du sommeil devrait être moindre, car l'esprit demeure en mode veille. Le corps demeure en état d'alerte et les récepteurs sensoriels ne se détendent pas. Il pourrait être pertinent de laisser à l'enfant un projecteur (flashlite) afin qu'il puisse contrôler la disparition de ces ombres et créer un lien cognitif entre le moment où il en produit et celui que celles au mur ne sont que la projection d'objets dans la pièce.

Ma première stratégie pour éviter de me faire chicaner fut d'intérioriser le tout, de nier l'existence de mes peurs. Comme mon père m'avait dit, il n'existe pas d'ombres maléfiques. Nous faisions le tour de ma chambre, des garde-robes, des tiroirs avant le coucher et je me couchais et m'endormais rapidement. Mais un jour, je me suis réveillé en sursaut et toutes les craintes me sont revenues. J'avais encore plus peur qu'avant!

Il faut discuter avec notre enfant de ses impressions en évitant de les ridiculiser. Pour lui elles sont vraiment réelles. En les ignorant, nous diminuons l'impact de son propre impact sur la gestion de ces dissonances.

Un beau soir, mon père est arrivé avec un livre d'histoire d'un petit garçon qui avait peur des ombres dans le placard. Ce livre rempli d'humour m'a fait oublier mes craintes et maintenant je pouvais dormir.

Quelques fois même si l'on sait que quelque chose n'existe pas...on peut finir par se convaincre soi-même!!!